Engraissement des vaches allaitants

Engraissement des vaches allaitants
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Afin d’optimiser la nutrition protéique des bovins en croissance et à l’engrais, et de réduire les rejets azotés, des travaux ont été réalisés pour mieux connaître les facteurs limitants des dépôts protéiques. Ces travaux ont surtout visé à une meilleure connaissance de la composition du gain dans différentes conditions d’élevage, afin de mieux la simuler. Ils ont concerné dans une moindre mesure la recherche de niveaux limitants en acides aminés (notamment la méthionine et la lysine). Enfin, ils ont beaucoup cherché à quantifier les rejets dans différentes situations. Cet article rappelle, sur la base de connaissances déjà bien validées, certains grands principes de l’alimentation azotée des bovins producteurs de viande, avant d’en tirer quelques implications pour la gestion du système d’élevage et de la valorisation des protéines des fourrages.
On considère qu’il faut surtout garantir l’équilibre de la ration pour assurer une ingestion de fourrage suffisante en liaison avec un bon fonctionnement de la synthèse microbienne ruminale. Les besoins du couple vache-veau sont compensés par les apports alimentaires lorsque la ration totale apporte au minimum 9% de MAT en gestation et 11% en lactation. Cette estimation a été effectuée pour des vaches vêlant en système d’automne ou de printemps, ce qui induit des durées variables de stabulation ou de pâturage.
Les besoins azotés de la vache sont en effets faibles. Elle doit essentiellement faire face aux dépenses d’entretien de sa masse corporelle protéique qui varie très peu au cours de son cycle de production : 15 kg maximum dans des cas extrêmes de variations des apports alimentaires. L’entretien correspond au renouvellement des protéines constitutives des tissus et des organes de l’animal, aux sécrétions protéiques (enzymes, hormones…) d’azote endogène (muqueuse du tube digestif) et à des pertes inévitables (urine, desquamation, croissance des phanères…).
La vache doit également produire le veau naissant et le lait qui assurera ensuite sa croissance jusqu’au sevrage. Les besoins du foetus puis du jeune veau correspondent aux quantités de protéines fixées, en comptant en moyenne 18% de protéines dans le gain. Pour le lait (de 5 à 8 kg/jour), on considère qu’il est un peu plus riche en protéines que le lait de vache laitière (taux protéique de 40 vs 35g/kg).
Du strict point de vue du devenir de l’azote ingéré, la vache et son veau constituent une seule entité puisque le lait est entièrement bu par le veau. La seule exportation d’azote du système vache-veau correspond à la masse corporelle du veau au sevrage. L’azote fixé s’estime alors en comptant 29 g d’azote par kg de gain de veau (180 / 6,25). Dans ces conditions, un veau de 300 kg au sevrage exporte 8,9 kg de N.
L’accrétion journalière est liée à la densité énergétique de la ration, et baisse régulièrement avec l’âge. Pour les animaux préalablement restreints, elle s’accroît lors de la réalimentation et devient à même âge supérieure à celle des animaux conduits en croissance continue. Ces derniers sont plus proches de la maturité ; leur gain est de ce fait plus riche en lipides et contient moins de protéines que des animaux en compensation. Cette observation est valable quelle que soit la race. Toutefois, en dehors de la période de restriction, l’accrétion protéique est toujours plus forte pour les taurillons Charolais que pour les Holstein. La décroissance du dépôt protéique avec le temps est également plus importante chez ces derniers.
En plus de la limitation par l‘énergie, une limitation éventuelle de l’accrétion protéique par l’alimentation en protéines pourrait être prise en compte, par le biais des flux d’acides aminés disponibles au niveau tissulaire. Toutefois, peu d’observations expérimentales viennent valider cette hypothèse. Compte tenu de la nature des protéines microbiennes synthétisées dans le rumen, les acides aminés classiquement limitants chez les monogastriques ou chez les vaches laitières le sont rarement pour des bovins en croissance, sauf pour certains animaux maximisant le dépôt protéique.

Rations types pour des vaches allaitantes:

Tableau n°4 – Exemple de rations correspondants pour différents types des allaitantes pesant (650 kg).

  Vache tarie non gestante Vache avant vêlage Vache en lactation (7kg) Génisse en finition (1.0kg/j)
Besoins:
-PDI (g/j)
-UF
-PDI/UF
 
418
4.7
89
 
646
7.6
85
 
768
8.2
94
 
710
9.6
74
Ration (kg MS/j)
-foin ou ensilages d’herbe
-Mais
-tourteau soja
 
 
7.0

 
 
10.0
0.5
 
 
11.5
0.45
0.45
 
 
7.1
3.0

 

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