Généralités sur la pêche en Algérie

la pêche Historique des aires marines protégés
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1-   Façade maritime

L’Algérie est un pays méditerranéen où la pêche et l’aquaculture sont des activités économiques importantes. Elles sont sources d’emplois et offrent un choix de produits sains pour tous les pays du pourtour méditerranéen. La Méditerranée abrite une grande variété de poissons, de crustacés et de mollusques. Malheureusement, comme dans d’autres mers, la surpêche a eu un effet néfaste et nombre de stocks sont aujourd’hui surexploités. Faut-il, à cet effet, relever que l’Union Européenne a inscrit la durabilité des activités de pêche parmi les principaux objectifs de la Politique Commune des Pêches (PCP) et des mesures sont prises afin de renforcer la gestion des pêches de la région.6
La Méditerranée algérienne est limitée par les frontières Algéro-Marocaine à l’Ouest et Algéro- Tunisienne à l’Est. La longueur de son littoral est de l’ordre de 1280 Km. (MPRH, 2002)
Carte n° 1 : La méditerranée Algérienne.
Carte n° 1 : La méditerranée Algérienne.
Source : Sahi et al 2003.
Le décret n° 63-403 du 12 octobre 1963 (MPRH, 2004) fixe l’étendue des eaux territoriales algériennes à 12 milles marins. L’étendue de la zone de pêche située au-delà des eaux territoriales nationales et adjacente à celle-ci, est calculée à partir des lignes de base utilisées pour mesurer les eaux territoriales. Elle est de 32 milles nautiques entre la frontière maritime Ouest et Ras Ténès et de 52 milles nautiques de Ras Ténès à la frontière Est. Ce qui donne un espace maritime sous contrôle national de 9,5 millions d’hectares, mais avec des profondeurs  irrégulières et un relief de fond dans   sa majorité accidenté, ce qui fait que la partie marine effectivement exploitée par les professionnels du secteur ne dépasse pas 2,2 millions d’hectares soit un taux de 23 %.(MPRH, 2002).

2. La richesse et l’état du stock.

La première évaluation de nos ressources halieutiques par la FAO au cours de la période Avril-Mai 1974, a estimé la biomasse à 80.000 tonnes, mais elle n’a concerné que les ressources pélagiques des zones de pêches côtières d’une surface de l’ordre de 380.000 hectares.
Une deuxième évaluation faite par l’institut Bergen, au mois d’Avril 1979 et qui a concerné une superficie identique à celle de la FAO (380.000 hectares) a donné une biomasse pour les ressources pélagiques de l’ordre de 120.000 tonnes. La même année, une troisième évaluation a été faite par l’Institut des Sciences et Techniques de la Pêche Maritime. (ISTPM), durant les mois de Juillet Août, mais qui concerna toute la frange côtière jusqu’aux profondeurs de 200m et, qui englobe aussi bien les ressources pélagiques que les démersales, a donné une biomasse de l’ordre de 160.000 tonnes composée à plus de 80 % de ressources pélagiques.
La dernière évaluation à été faite en deux opérations réalisées, aux mois de février et mars 2003, puis renouvelée à la même période en 2004 par le navire océanographique espagnol, Le Vizconde de Eza. Cette évaluation à confirmé, une fois de plus, que nos ressources sont constituées principalement de pélagiques, qui sont évaluées cette fois-ci à 187.000 tonnes. Les travaux de ces campagnes ont concerné l’étendue des eaux sous juridiction nationale, y compris la zone de pêche réservée (ZPR), jusqu’aux profondeurs de 1000 mètres, et ce, jusqu’à la limite des 32 miles nautiques, à l’Ouest, et à plus d’une quarantaine (40) de miles nautiques à l’Est du littoral national.
Ces ressources pélagiques sont constituées de 26 espèces dont 05 représentant les principales espèces d’intérêt commercial, ont fait l’objet d’études approfondies. Il s’agit de la sardine, l’anchois, la sardinelle (l’allache), la bogue et le saurel.
La répartition géographique de ces 187.000 tonnes de pélagiques se présente comme suit :

  • Zone 1 (Ouest) : de Ghazaouet à Cap Ténès = 80.000 tonnes ;
  • Zone 2 (Centre) : de Cap Ténès à Azzefoun = 69.000 tonnes ;
  • Zone 3 (Est) : de Bejaïa à El-Kala = 38.000 tonnes. (MPRH, 2005a)

Pour les ressources démersales, l’évaluation a concerné 409 espèces. 25 ont un intérêt commercial dont 15 espèces de poissons (les rougets, les merlus, les pageots, les dorades, les baudroies, les rascasses, les chiens de mer, …etc.), 06 espèces de crustacés (crevettes rouges et blanches, les gambons rouges, les langoustines et les squilles.), et 04 espèces de mollusques céphalopodes : les poulpes, les pieuvres, les seiches et l’encornet.
Selon une enquête, menée par Sahi et al (2003), les espèces les plus capturées par les pêcheurs dotés d’engins de pêche artisanale sont : Pageot, Bazoug, Pagre, Sar, Mérou, Badèche, Bonites a dos rayé, Bonite à ventre rayé, Melva, Bacorette, Thon rouge, Rouget de vase et Rouget de roche, Rascasse rouge et brun, Saurel et le Limon.
En général, du point de vue richesse biologique, la marge continentale de l’Algérie recèle des ressources halieutiques non négligeables et, les rendements observés pour certaines espèces de poissons tels que les pageots, les rougets et les merlus, ainsi que pour les mollusques céphalopodes (pieuvres et sépias) au niveau de la plateforme côtière, inférieure à 200 mètres, comptent parmi les meilleures valeurs de la Méditerranée.
Pour le talus continental, profondeurs supérieures à 200 mètres, les biomasses observées pour les crustacés (crevettes rouges et blanches) et autres espèces de poissons comme les merlus, les rascasses de fonds, les baudroies et les mustelles, se singularisent par des rendements des plus élevés de la Méditerranée.
Selon les résultats de cette dernière évaluation, le rapport des mâles par rapport aux femelles est en faveur des femelles, ce qui renseigne sur la bonne santé du stock, par conséquent, le renouvellement permanent de l’espèce et, il ressort que les individus prélevés sont d’une taille bonne voire exceptionnelle tels que les Merlus de plus de 80 cm.
Ces résultats ont amené les autorités de la pêche à parler de la bonne santé des pêcheries algérienne et de la faiblesse du niveau de l’exploitation et de parler de 87.000 tonnes de ressources pélagiques non encore exploitées. (MPRH, 2005a)

3. Ports de pêche.

Les ports de pêche ne représentent en réalité que 50% du nombre total des débarcadères recensés qui est de l’ordre de 64, répartis comme suit ; 32 ports, 23 plages d’échouage, 4 abris aménagés et 4 abris naturels. (Sahi et al, 2003)
Les ports de pêche, sont caractérisés par une forte concentration de toutes les flottilles confondues, on distingue ; des ports mixtes (marchandise et pêches) dont une partie est réservée à l’accostage des navires de pêche, et des ports spécifiques à la pêche. Ils sont de l’ordre de 32 soit 50 % du total des sites recensés.
Les abris aménagés, sont des sites aménagés par la conception de digues en forme de (T) ou de (L) pour briser les vagues de courants et permettre un dragage de la plage. Ils représentent 7 % du total des sites.
Pour les plages d’échouage, elles sont composées de sable fin et de sable grossier caractérisées par des points de débarquement des petits métiers. En été, ces sites connaissent une activité importante d’estivants. Ils sont à proximité des routes goudronnées près des villages et villes. Par ailleurs, rares sont ceux qui sont dotés de pistes. Ces sites facilitent aux pêcheurs l’écoulement de leurs produits de pêche et l’entretien de leurs barques. Cette catégorie représente 36 % du total dont la plus forte concentration se situe à Mostaganem.
Enfin, les abris naturels sont une catégorie de sites qui se situent sous les petites falaises accessibles se trouvant entre les montagnes qui protègent les barques. Ils sont au nombre de 4 sites soit 7 % du total. L’avantage de ces sites c’est que les pêcheurs écoulent facilement leurs produits aux riverains et aux passagers qui viennent jusqu’au site de débarquement pour leur acheter la production.
Ces sites sont répartis sur tout le littoral algérien comme le montre l’histogramme suivant.

Graphique n° 1 : Nombre de sites de débarquement par Wilaya.
Graphique n° 1 : Nombre de sites de débarquement par Wilaya.

Source:

BOUZOURENE, Ali 2010 . Essai d’évaluation de l’impact socio-économique de la création d’une réserve marine protégée sur la pêche artisanale locale.

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