Du point de vie élevage, les deux zones présentent des caractéristiques de productions différentes (tableau 26). D’une part dans le Nord du Sahara (étage aride) ils sont élevés 26% ; 48% et 27% respectivement d’ovin, de caprin et de dromadaire. L’effectif bovin ne représente que 3% du cheptel national (DJOGHLAL, 2002). D’autre part la zone du Sud (étage désertique) caractérisé par la dominance d’élevage du dromadaire avec 59,3%, de l’effectif national, les caprins avec 17% du total de cheptel, qui sont très développés dans cette zone comparativement à celui de l’ovins moins adaptés aux régions à climat très chaud, avec 4,1% de l’effectif total, et en fin l’élevage bovin qui est pour sa part négligeable ne représente que 0,5% du total national.
Tableau 26. Principales caractéristiques des systèmes de productions animales dans le Sud (BENYOUCEF, 2005).
Etage bioclimatique |
Pluviométrie mm eau /an |
Activités de production |
Aride |
< 250 et >150 |
§ Troupeaux ovins et camelins nomades; § Lait autoconsommé parfois commercialisé; § Mise en valeur de terre agricole sous pivots. |
Hyperaride |
<150 |
§ Elevage laitier (bovin, caprin) en milieu oasien; § Lait autoconsommé et parfois commercialisé; § Existence de périmètres mis en valeur associant des élevages. |
1. L’ELEVAGE DES RUMINANTS EN MILIEU SAHARIEN
Dans le Sud de l’Algérie, l’élevage est souvent associé à la production végétale qui constitue pour lui un milieu d’adaptation aux conditions climatiques difficiles.
L’écosystème oasien est dominé par la phoeniciculture, qui en plus de sa production dattier offre un microclimat favorable à une polyculture vivrière (céréales, fourrages, maraîchage, culture industrielles et complémentaires, arboriculture). Les élevages caprins et ovins du type familial sont très fréquents (DOLLE, 1990).
Cette association entre l’élevage et la phoeniciculture permet selon (DJENNANE, 1990) :
- Une meilleure valorisation des ressources fourragères et des sous-produits des cultures qui résultent de différentes activités agricoles.
- La production de grande quantité de fumier pour le maintien ou l’augmentation de la fertilité des sols du Sud pauvre en humus.
La production de denrées alimentaires d’origines animales est nécessaire pour l’autoconsommation familiale. En règle générale l’élevage ne parvient pas encore à fournir suffisamment de produits pour assurer une autoconsommation convenable. La production intensive pour l’approvisionnement du marché local n’existe pas véritablement sauf quelques élevages laitiers situés près des grands centres de consommation urbaine.
Enfin on peut signaler aussi que la palmeraie recèle d’autres richesses génétiques qu’il ne faudrait surtout pas négligé telle que la production laitière (chèvres locales).
2. L’ASSOCIATION AGRICULTURE–ELEVAGE EN MILIEU SAHARIEN
Dans les zones sahariennes le système de production agricole pratiqué de façon fréquente est le système oasien à composantes multiples, fonctionnant dans un environnement difficile. Dans l’oasis, l’espace est intensivement cultivé. L’activité humaine s’organise pour valoriser au maximum l’eau et l’espace cultivable disponible (KHENE, 2007).
En combinant plusieurs productions végétales et animales, l’agriculteur oasien réussit parfois à maintenir l’équilibre du système de production relativement performant et à haute valeur ajoutée.
Le secteur agricole dans les régions du Sud Algérien se caractérise donc, par la prédominance d’un mode d’exploitation qui permet d’associer des cultures diverses à la phoeniciculture, il s’agit de différentes cultures étagées (à l’abri du palmier dattier). Dans ce système de production, l’élevage est une composante essentielle permettant de nourrir à la fois l’homme et l’animal (schéma 2).
Il apparaît que l’élevage représente un élément indispensable d’équilibre écologique dans l’oasis, la fumure organique permet la valorisation par des productions végétale d’un sol naturellement peu fertile. L’autoconsommation des habitants de l’oasis est assurée par la production animale.
Par ailleurs, les ressources fourragères de l’oasis contribuent d’une manière non négligeable à la couverture des besoins nutritionnels du troupeau (JEMALI et VILLEMOT, 1995).
En période difficile le manque de ressources alimentaires pour le bétail, limite non seulement le niveau de couverture des besoins de la population de l’oasis mais de plus ne permet pratiquement pas de tirer un revenu supplémentaire par la vente de produits de l’élevage à l’extérieur de l’oasis.
Pour réussir un développement de l’élevage, il est nécessaire de réaliser certaines conditions parmi les quelles on peut citer (DOLLE, 1990) :
- Le bon choix des espèces et des races adaptées aux potentialités des oasis ;
- Le raisonnement de l’utilisation des disponibilités fourragères locales et en particulier de valoriser les sous-produits des différentes
Ainsi, les Oasis abritent des écosystèmes artificialisés qui sont en fait des agro-systèmes dont les différentes composantes (climat, eau, sol, végétation, animaux et hommes) sont fortement interdépendantes. L’élevage dans ces écosystèmes est lié totalement aux disponibilités de résidus de production agricole. Alors on ne peut séparer l’activité de production animale de celle des productions végétales.
Source:
BOUBEKEUR, Abderrahmane 2010 , Essai d’établissement de typologies d’exploitations d’élevages laitiers dans le contexte du Sud Algérien.
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