La fécondité, caractérise l’aptitude d’une femelle à mener à terme une gestation, dans des délais requis. La fécondité comprend donc la fertilité, le développement embryonnaire et fœtal, la mise bas et la survie du nouveau-né. Il s’agit d’une notion économique, ajoutant à la fertilité un paramètre de durée. La fécondité est plus habituellement exprimée par l’intervalle entre le vêlage et l’insémination fécondante (HANZEN, 1994).
Elle représente un facteur essentiel de rentabilité, et l’optimum économique en élevage bovin est d’obtenir un veau par vache par an, ce qui signifie que l’intervalle mise bas – nouvelle fécondation ne devrait dépasser 90 jours à 100 jours (DERIVAUX et al. 1984).
1. CRITERES DE MESURE DE LA FÉCONDITÉ :
Différents critères sont à prendre en considération, à savoir :
1.1 Age au premier vêlage :
Des moyennes comprises entre 27 et 29 mois dans les laitières sont considérées comme acceptables (HANZEN, 1994) ; cependant, un objectif plus précoce de 24 à 26 mois doit être fixé pour rentabiliser l’élevage (WILLIAMSON, 1987).
1.2 Intervalle vêlage – première insémination :
La mise à la reproduction des vaches sera préférable à partir du 60ème jour post-partum, c’est le moment ou 85 à 95 % des vaches ont repris leur cyclicité. Le taux de réussite à la 1ère insémination est optimal entre le 60ème et le 90ème jours post-partum (ROYAL et al. 2000; DISENHAUS, 2004).
En pratique, l’intervalle vêlage – 1ère ovulation varie entre 13 et 46 jours avec une moyenne de 25 jours (STEVENSON et al. 1983 ; SPICER et al. 1993).
La manifestation des chaleurs est très variable ; un tiers des vaches ont des chaleurs de moins de 12 heures, et la plupart des chaleurs essentiellement voire seulement nocturnes (STEVENSON et CALL ,1983).
Un objectif de 70 à 85 % de chaleurs détectées est à atteindre durant les 60 premiers jours du post-partum. La fertilité s’améliorerait de façon linéaire au fur et à mesure que l’intervalle vêlage -1ère insémination augmente. Ainsi, pour un intervalle vélâge-1ère insémination (IVI1) inférieur à 40 jours, le taux de réussite en première insémination est de 34,7 % et 31,3 % des vaches nécessitent au moins 3 interventions. Pour celles dont l’IVI1 est supérieur à 90 jours, les taux de fertilité sont respectivement de 58,5% et 17,4 % (CHEVALLIER et CHAMPION, 1996).
1.3 Intervalle vêlage – Insémination fécondante :
Le temps écoulé entre deux vêlages normaux est le meilleur critère annuel de la reproduction, mais il est tardif ; on lui préfère cependant l’intervalle saillie – saillie fécondante ou l’intervalle vêlage – insémination fécondante, avec lequel il est très fortement corrélé (BARR, 1975).
Sur le plan individuel, une vache est dite inféconde lorsque l’intervalle vêlage – insémination fécondante est supérieur à 110 jours. Au niveau d’un troupeau, l’objectif optimum est un intervalle vêlage – insémination fécondante moyen de 85 jours. (INRAP, 1988), et peut aller jusqu’à 116 jours (STEVENSON et al. 1983 ; HAYES et al. 1992), et jusqu’à 130 jours pour les exploitations laitières (ETHERINGTON et al. 1991).
1.4 Intervalle entre vêlages successifs :
L’intervalle vêlage – vêlage (IVV), qui est le critère économique le plus intéressant en production laitière (INRAP, 1988), s’est accru d’environ un jour en Prime Holstein depuis 1980 pour atteindre plus de 13 mois aujourd’hui (COLEMAN et al. 1985). Cette tendance est beaucoup moins marquée en race Normande et en race Montbéliarde, et on peut même constater une diminution de l’IVV au cours des années 80. Ces différences entre races sont d’autant plus marquées que l’intervalle entre vêlages inclut la durée de gestation qui est plus courte chez la vache de race Prime Holstein (282 jours) que chez les deux autres races (BOICHARD et al. 2002).
Source:
HADDJ, MAHAMMED Salah 2016 . Evaluation des performances de reproduction et de production laitière du bovin laitier moderne dans la région de GHARDAÏA.