Morphologie et biologie de l’abricotier 3-1- Les descripteurs morphologiques de l’IPGRI et l’UPOV
La caractérisation des ressources phytogénétiques repose encore principalement sur des critères morphologiques et agronomiques; l’évaluation utilisera donc notamment les descripteurs morphologiques et agronomiques proposés par diverses organisations nationales (UPOV) et internationales (IPGRI, FAO). La recherche de descripteurs moléculaires est également développée afin d’apprécier la diversité génétique rassemblée au sein de la collection (INRA, 1998). Le réseau européen créé en 1982 sous l’égide de l’IPGRI (International Plant Genetic Resources Institute) à pour objectif final de coordonner la mise en place et la gestion d’une collection nationale identifiée, répertoriée, localisée et disponible.
L’IPGRI, a initié une base européenne de données pour la gestion des ressources génétiques P r u n u s. La base contient actuellement des données “passeport” (organisme détenteur, taxinomie, pays d’origine, localisation et caractéristiques du site de collecte) et des descripteurs primaires (statut et identification du matériel, état sanitaire, utilisation de la plante, type de conservation, date de maturité et couleur des fruits) (IPGRI, 1999). 3.2. Morphologie de l’abricotier
En général la taille de l’arbre peut atteindre entre 10 et 15 mètres, mais en culture la taille est maintenue inférieure à 3,5 m. Les feuilles sont caduques. Les fleurs qui apparaissent avant les feuilles sont blanches ou roses, avec 5 sépales, 5 pétales réguliers et plusieurs étamines. Les feuilles sont lisses, grandes et arrondies avec les bords dentelés et un apex en pointe. Le pétiole, de couleur tendant vers le rouge, mesure de 1 à 3 centimètres (DANILO, 2006). 3.2.1. L’arbre
Le tronc est recouvert d’une écorce foncée, lisse quand elle se forme, mais qui se crevasse longitudinalement par la suite. Les jeunes rameaux sont bruns rougeâtres et parsemés de lenticelles très visibles et de nœuds proéminents accompagnant les yeux ou boutons qui peuvent être simples, doubles ou mixtes (RETOURNAD et JOACHIMR, 1988).
La morphologie du système radiculaire dépend du porte-greffe utilisé. L’abricotier franc a un système pivotant, profond et est sensible à l’asphyxie radiculaire, au pourridié et à la verticilliose (GUIHENEUF ,1998). 3.2.2. La vigueur La notion de vigueur rend compte du développement végétatif de l’arbre, la méthode qui permet de l’apprécier objectivement est la circonférence du tronc au-dessus du point de greffe (BOULANGER et al; 1988). Elle est variable généralement selon les mode de conduite, le porte-greffe et l’âge de l’arbre (GARCIN et EDIN ; 1991). 3.2.3. Le port Le port de l’arbre, va conditionner la conduite de l’arbre et occupe une place importante en raison des effets qu’il a sur les caractères de végétation et de fructification (MAHHOU et ELGHAZALI ; 2000). Le port est étalé, retombant ou demi-érigé ou très érigé (GUIHENEUF, 1998). Les différents types de port rencontrés chez l’abricotier sont représentés dans la (figure n°1).
3.2.4. Les rameaux
L’abricotier est une espèce fruitière qui démarre rapidement en végétation au printemps, cette croissance rapide entraîne chez certaines variétés une fragilité au vent et au gel, ce qui peut gêner et compromettre l’arbre et sa production (GAUTIER, 1980).
Le rythme de croissance des rameaux n’est pas le même et dépend des variétés et des conditions climatiques (AUDUBERT et LICHOU, 1989). On distingue les différents types suivants: – Rameaux courts L’arrêt de croissance des rameaux courts est marqué par la mort du méristème qui tombe. Ce phénomène peut être du à un accident climatique (froid, stress hydrique…), à une concurrence importante entre croissance des fruit et croissance végétative, ou à une carence (RIVALIS, 1965).
Parmi les rameaux courts, on distingue : *Les Bouquets de mai Sont très courts de 1 à 5 cm, ils s’allongent très lentement et portent des fruits (LICHOU, 1989). D’après (MAMOUNI, 2005) aucune taille n’est pratiquée sur le bouquet de mai.
La presque totalité de la fructification apparaît sur les bouquets de mai (Figure n°2). Cet organe est assez typique chez les abricotiers nord-africains, le bouquet de mai a une durée de vie qui ne dépasse pas 2 années (LICHOU, 1989). *Chiffonne (brindille)
Essentiellement il est garni de bourgeons à bois avec quelques bourgeons à fleurs à la base, avec un œil à bois à son extrémité, c’est une pousse fruitière moyenne dont la longueur varie entre 10 et 20 cm et plus, il peut devenir un gourmand. Les fruits obtenus restent de petit calibre par rapport à ceux portés par les rameaux mixtes (BOULANGER et al, 1988). -Rameaux longs
D’après (MONEN, 1983) l’organogenèse et l’allongement se poursuivent pour donner des rameaux plus longs. Ils proviennent généralement du développement des méristèmes subterminaux d’un rameau d’un an et ils peuvent provenir de bourgeons latents et de rameaux courts qui repercent sur du vieux bois, on distingue : *Gourmand
C’est un rameau à bois qui apparaît sur des vieux sujets. Il subit un développement excessif suite à des facteurs de croissance trop favorables et permet de renouveler la végétation des arbres en cas d’accident (MONEN, 1983). Il est conservé que pour renouveler une charpentière ou une sous – charpentière (MAMOUNI, 2005). *Rameau mixte
C’est une production fruitière de longueur variable, 15 à 20 cm, terminée par un œil à bois et portant sur toute sa longueur des groupes de yeux à bois et à fruits, généralement un œil à bois entouré par quatre boutons floraux En période de végétation, le rameau mixte portera des fruits et des jeunes pousses, c’est l’organe le plus intéressant pour la fructification (GAUTIER, 1980). 3.2.5. La floraison
La floraison de l’abricotier précède la feuillaison de quelques jours, elle se déroule en général dans la première quinzaine de mars (GAUTIER, 1988). Il fleurit abondamment, mais se manifeste à un rythme lent, on note également un avantage exprimé par l’étalement de floraison entre les rameaux longs et courts de l’arbre qui atténue les risques dus au gel printanier.
La floraison commence par les rameaux courts et progresse de la base des rameaux longs jusqu’à leur sommet (COMBE, 1996).
Les fleurs, sessiles, blanches ou teintées de rose, sont souvent auto-fertiles (RETOURNARD et JOACHIMR, 1988) (Figure n°2). 3.2.6. La feuille
Les feuilles, sont glabres et caduques, alternées, elliptiques, larges, cordiformes à la base, avec des bords dentelés (RETOURNARD et JOACHIMR, 1988). Se montrent dentées et se terminent en pointe, le pétiole long, grêle de couleur vert foncé au-dessus, plus pâle au-dessous, virant au jaune en automne (DALLARD, 2000).
Le pétiole porte parfois des nectaires, qui se trouvent même sur le limbe, accompagnées de stipules (MONNEVEUX, 2000). 3.2.7. Le fruit
Le fruit se présente sous la forme d’une drupe subsessile dont la peau, toujours duveteuse et colorée d’un orange plus ou moins foncé et nuancé de rouge, est adhérente à la pulpe (Figure n°2).
La chair est de couleur jaune orangé, savoureuse, parfumée, généralement ferme et sucrée, elle devient parfois farineuse. L’abricot se prête aussi bien à la consommation immédiate qu’à la conserve et il peur être utilisé en marmelades comme en jus de fruits (ANONYME, 2009).
Le fruit charnu, possède un noyau libre dur contenant une seule grosse graine, ou amande cette dernière est douce ou amère employée en pâtisserie (RETOURNARD et JOACHIMR, 1988). La peau, dont la couleur peut aller du jaune au rouge, est parfois piquetée de « taches de rousseur » et se mange. La couleur rouge n’est pas gage de maturité et l’abricot ne mûrit plus après sa cueillette (ANONYME, 2009). Tableau N° 4: Composition moyenne des aliments pour 100 g net
Composants
(g)
Glucides
10.0
Protides
0.80
Lipides
0.10
Eau
85.0
Fibres alimentaires
2.10
Minéraux
(mg)
Phosphore
20.00
Calcium
16.00
Magnésium
11.00
Soufre
6.000
Sodium
2.000
Chlore
1.000
Fer
0.400
Cuivre
0.120
Zinc
0.200
Manganèse
0.300
Nickel
0.020
Molybdène
0.010
Vitamines
(mg)
Vitamine C (ac. ascorbique)
7.000
Provitamine A (carotène)
1.500
Vitamine B1 (thiamine)
0.040
Vitamine B2 (riboflavine)
0.050
Vitamine B3 ou PP (nicotinamide)
0.600
Vitamine B5 (ac. panothénique)
0.300
Vitamine B6 (pyridoxine)
0.070
Vitamine B9 (ac. folique)
0.007
Vitamine E (tocophérols)
0.700
Apports énergétiques
KCalories
47.00
Source Aprifel
3.2.7.2. Le calibre des fruits
Le fruit de l’abricotier prend des grosseurs variables, (AUDERGON et al.; 988) indiquent que le calibre joue également un rôle de plus en plus important dans la conjonction économique des fruits de l’espèce. Les petits fruits sont délaissés par les consommateurs qui se dirigent vers ceux à gros calibre (AUDERGON et al.; 1991). (INRA 2007)
3.3. Les différents stades de développement de l’abricotier 3.3.1. Croissance et ramification Les bourgeons végétatifs
Ils apparaissent sur les rameaux de I’année en position terminale et axiale, ils sont plus petits que les boutons floraux et contiennent un certain nombre d’ébauches foliaires. Ils sont en proportion variables selon les variétés et la longueur des pousses. Des yeux latents indifférenciés existent sur les branches plus anciennes où i1s peuvent rester latents assez longtemps. Ils permettent de renouveler les ramifications chez l’abricotier (AUDUBERT et LICHOU, 1989). Les rameaux
L’abricotier est l’espèce fruitière qui se développe le plus vite au printemps. Cette croissance rapide entraîne chez certaines variétés, une fragilité au vent, ce qui constitue une gêne pour la formation de l’arbre (GAUTIER, 1988).
Le rythme de croissance des rameaux n’est pas le même et dépend des variétés et des conditions climatiques (AUDUBERT et LICHOU, 1989). 3.3.2. Fructification
La fructification de l’abricotier s’établit principalement sur les bouquets de mai, les chiffonnes et les rameaux courts. Le rameau mixte ne porte que très secondairement des fruits (GAUTIER, 1988).
Selon les variétés, la fructification s’établit majoritairement:
– sur bouquets de mai pouvant produire pendant 3-4 ans,
– sur rameaux mixtes et sur pousses courtes,
La ramification terminale due à la croissance sympodiale entraîne en 2 ou 3 ans l’arcure des branches fruitières. Le renouvellement se fait par repercèment sur la face supérieure de la branche affaissée (GUIHENEUF ,1998).
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