1 Origine de l’abricotier
L’abricotier est originaire des régions montagneuses du nord et du nord ouest de la Chine dans le secteur de la grande muraille où il y est cultivé depuis environ 4000 ans. Il existe des centres d’origine secondaire possibles dans la région autonome du Xinijang et en Russie orientale (Vavilov, 1949). Au cours des siècles suivants, des graines ont été introduites en Asie centrale (Arménie, Perse). L’abricotier a été introduit au sud de l’Europe (Grèce) au cours des conquêtes d’Alexandre Le Grand pendant le 4ème siècle avant JC. Il est arrivé en Italie au 1er siècle après JC, en Angleterre en 1542 et aux États Unis pendant le 19ème siècle.
L’abricotier a été introduit en France à travers deux routes différentes. Les premières variétés, originaires d’Arménie et d’Afrique du Nord ont été apportées vers l’an 1000 par les arabes dans le sud de la France. Puis, 440 ans plus tard, des variétés plus adaptées aux régions septentrionales provenant de Hongrie et d’Europe centrale ont fait leur apparition (Mehlenbacher et al., 1990 ; Faust et al., 1998) ln (GRIMPLET, 2004).
1.2. Classification
– Famille : Rosacées
– Tribu : Prunées
– Genre : Prunus
+ Ovaire supère, style terminal, un seul carpelle, deux ovules.
+ Fleur à 5 pétales, 5 sépales, 25 étamines.
+ Fruit : drupe à une graine (l’autre ovule avorte).
+ Feuilles : alternes, stipulées, simples.
Section : Armeniaca
Fleurs sessiles, ovaire et fruit pubescents.
Espèce : Prunus armeniaca, Linné : abricotier commun (gilles ; 2003).
Il existe, en fonction des classifications, entre 3 et 10 espèces d’abricotier, toutes diploïdes à 2n=16 chromosomes (Mehlenbacher et al., 1990). Communément, 4 espèces sont reconnues : Prunus armeniaca, Prunus mandshurica, Prunus sibirica et Prunus mume.
Sur la base de critères morphologiques et de descriptions pomologiques, la plupart des variétés ont été classées dans l’espèce Prunus armeniaca. D’après leur adaptation écologique, (Kostina,1969) a classé les différentes variétés de Prunus armeniaca en quatre sous groupes géographiques : le Centre asiatique, l’Irano-Caucasien, l’Européen et le Dzungar-Zailij. Récemment, les groupes Nord chinois et Est chinois ont été ajoutés à cette classification (Layne et al, 1996). A l’intérieur de ces groupes, on retrouve des caractéristiques de groupe-spécifiques comme le type d’arbre, de fruits, la période de dormance, l’auto-incompatibilité et la résistance aux maladies (GRIMPLET ,2004).
1.3. Gestion de la diversité génétique des espèces fruitières
L’INRA / France est largement impliqué dans la conservation des ressources génétiques des P r u n u s. L’Institut possède ses propres collections, ces ressources sont particulièrement riches pour l’abricotier (730 variétés), l’amandier (250) mais aussi pour le pêcher (550), le cerisier (220), le prunier (150) et les porte-greffes. Il fournit également un appui méthodologique pour la gestion et l’étude de la diversité présente dans les collections. C’est enfin un chercheur de la Station INRA de Recherches fruitières de Bordeaux qui assure l’animation de la cellule de coordination du réseau national et la gestion des bases de données française et européenne.
Le réseau européen P r u n u s (E C P / G R : European Cooperative Program on Genetic Resources), sous l’égide de l’IPGRI, dont L’objectif du réseau est de parvenir à trier, parmi toutes les ressources génétiques des P r u n u s, le matériel intéressant originaire d’Europe, et à constituer une “collection noyau” (core collection) européenne. Un groupe de travail créé en 1997 étudie ce projet, en s’inspirant du modèle français de réseau de conservation (INRA, 1998).
The International Plant Genetic Resources Institute (IPGRI) is an autonomous international L’International Plant Genetic Resources Institute (IPGRI) est un organe international scientific organization, supported by the Consultative Group on International Agricultural scientifique, appuyée par le Groupe consultatif pour la recherche agricole Research (CGIAR).(CGIAR). IPGRI’s mandate is to advance the conservation and use of genetic diversity La mission de l’IPGRI consiste à promouvoir la conservation et l’utilisation de la diversité génétique for the well-being of present and future generations. pour le bien-être des générations présentes et futures. IPGRI’s headquarters is based in Rome,
Le siège de l’IPGRI est basé à Rome en Italy, with offices in another 15 countries worldwide. Italie, avec des bureaux dans 15 pays du monde. It operates through three programmes: (1) Il opère à travers trois programmes:
the Plant Genetic Resources Programme, (2) the CGIAR Genetic Resources Support Programme, – le Programme sur les ressources phytogénétiques,
– les ressources génétiques du GCRAI (Support Programme), and (3) the International Network for the Improvement of Banana and Plantain (INIBAP).
– le Réseau international pour l’amélioration de la banane et la banane plantain (INIBAP). The international status of IPGRI is conferred under an Establishment Agreement which, Le statut international de l’IPGRI est conféré en vertu d’un accord d’établissement qui, by January 1999, had been signed and ratified by the Governments of Algeria, Australia,en Janvier 1999, avait été signé et ratifié par les Gouvernements de l’Algérie, l’Australie, Belgium, Benin, Bolivia, Brazil, Burkina Faso, Cameroon, Chile, China, Congo, Costa Rica, Côte la Belgique, le Bénin, la Bolivie, le Brésil, le Burkina Faso, le Cameroun, le Chili, la Chine et le Congo (IPGRI, 1999. 1999).
1.5. Importance la culture d’abricotier
1.5.1. Dans le monde
La culture de l’abricotier s’est développée autour du bassin méditerranéen et en Asie centrale. Aujourd’hui encore, c’est dans ces régions que se situent les principaux pays producteurs. Nous trouvons ailleurs quelques bassins secondaires, dont les plus importants sont les USA, la Chine et 1’Afrique du Sud (LICHOU et al, 1998).
La Turquie, avec 460 milliers de tonnes (20% du volume mondial), est de très loin le premier pays producteur, mais la majeure partie de sa production est destinée au séchage, marché dont elle possède le quasi monopole. Le séchage est par ailleurs l’utilisation la plus répandue au Proche et Moyen Orient (gilles, 2003).
En 2005 plus de 60% de la production mondiale en abricots était située en Méditerranée, soit un volume plus de 2 millions de tonnes. La Turquie est le premier producteur avec environ 25%, suivis de l’Iran (8%) et de l’Italie (7%). L’Algérie occupe la 6ème place avec 4% de la production mondiale (Tableau 1) (FAOSTAT ,2007).
Tableau N°1:Répartition de la production annuelle mondiale de l’abricotier en 2005
Pays | Quantité de production (1 000 tonnes) |
(%) |
Monde | 3 385 | 100 |
Méditerranée | 2 023 | 60 |
Turquie | 860 | 25 |
Iran | 276 | 8 |
Italie | 233 | 7 |
Pakistan | 197 | 6 |
France | 182 | 5 |
Algérie | 145 | 4 |
Espagne | 137 | 4 |
Japon | 123 | 4 |
Maroc | 104 | 3 |
Syrie | 101 | 3 |
Ukraine | 94 | 3 |
Fédération Russe | 82 | 2 |
Chine | 78 | 2 |
Grèce | 73 | 2 |
Egypte | 73 | 2 |
USA | 69 | 2 |
Roumanie | 52 | 2 |
Ouzbékistan | 52 | 2 |
Sud Afrique | 44 | 1 |
Tunisie | 35 | 1 |
Liban | 32 | 1 |
Arménie | 30 | 1 |
(FAO-FAOSTAT, 2007)
1.5.2. En Algérie
Durant la dernière décennie, la culture de l’abricotier a connue une extension remarquable, la superficie est passée de 13.040 ha en 1995 à 40.000 ha en 2005 et la production respectivement de 41 233 à 100 000 qx. (F.A.O., 2005) (Résultats d’un jeune verger) in (BENAZIZA, 2005).
L’Algérie a produit en 2005, 145 010 tonnes d’abricots soit 4% de la production
mondiale, occupant ainsi la 6 éme place mondiale (F.A.O, 2007). Malgré cette situation qui parait favorable, la production algérienne d’abricots demeure très faible et encore loin d’atteindre celle enregistrée dans certains pays du monde.
1.4.3. Dans la wilaya de Batna
L’abricot est devenu, au cours des dernières années, l’un des produits agricoles les plus importants de la wilaya de Batna, grâce au soutien public accordé au développement de cette spéculation (annexe n°).
La production d’abricot a atteint dans cette wilaya 28.300 tonnes en 2008, dont 10 500 t à Ouled Si Slimane, 7 500 t à N’Gaous et 3 285 t à Ras El Ayoun (DSA, 2008).
1.4.3.1. Dans la région de Menâa
Le tableau N°2 montre l’instabilité des rendements dans la région de Menâa qui est due très souvent à la sécheresse, à la petite taille des parcelles
Tableau N° 2 : Évolution de production d’abricot dans la région de Menâa
Rendement QX/H | Production QX | année |
72 | 6840 | 91/92 |
102 | 9690 | 92/93 |
62 | 5890 | 93/94 |
100 | 9500 | 94/95 |
106 | 10070 | 95/96 |
25 | 2375 | 96/97 |
80 | 7600 | 97/98 |
125 | 11875 | 99/2000 |
36 | 3420 | 2000/2001 |
40 | 3800 | 2001/2002 |
80 | 7600 | 2002/2003 |
40 | 3800 | 2003/2004 |
150 | 14250 | 2004/2005 |
80 | 7600 | 2005/2006 |
32 | 3090 | 2006/2007 |
– | 10450 | 2007/2008 |
– | 8550 | 2008/2009 |
(Daira de Menaâ, 2008), (DSA, 2010)