Chez la lapine, il n’y a pas de cycles sexuels réguliers. C’est le transfert dans la cage du mâle et le choc nerveux qui déclenche les sécrétions hormonales à l’origine de l’ovulation. Sur le plan du comportement, la lapine a été considérée comme une femelle à oestrus permanent. Cependant, il y a alternance de deux périodes distinctes (Theau-Clement et Roustan, 1992 ; Stoufflet et Caillol, 1986). La durée et la période de ces phases semblent être très variables d’une race à l’autre et d’un individu à l’autre (Moret, 1980 ; Lebas, 1994 ; 2000).
Durant la période d’œstrus, la femelle accepte le mâle. Elle tente de le rejoindre et adopte la position lordose lorsqu’on la caresse (Fortun-Lamothe et Bolet, 1995). En absence d’excitation sexuelle qui accompagne le coït, la femelle peut rester en état d’œstrus pendant une assez longue période (lapine B).
Contrairement à la période de dioestrus, la lapine n’accepte pas le mâle. Elle s’isole dans l’angle de sa cage, abaisse sa queue et se montre agressive avec le mâle (lapine E) (Lebas, 2000).
Pour ces deux états, on utilise aussi les termes de lapine réceptive ou non-réceptive. Les phases de réceptivité sont associées à des modifications externes de la vulve (La couleur et le degré de turgescence) qui permettait de déterminer l’état de l’œstrus chez la lapine. L’acceptation du mâle est maximale lorsque la vulve est rouge et turgescente (93,9-100%), on obtient très souvent une saillie fécondante. La couleur blanche est associée à un taux élevé de refus (70-82,7 %) (Quinton, Egron, 2001 ; Diaz et al, 1988 et Delaveau, 1978) (Tableau 01).
Tableau 01 : Taux d’acceptation de le la saillie selon les modifications anatomiques (Diaz et al, 1988)
Couleur de la vulve | Turgescence de la vulve | Taux d’acceptation (%) |
Blanche | Oui | 30 |
Rose | Oui | 79,4 |
Rouge | Oui | 100 |
Violette | Oui | 50 |
Blanche | Non | 17,3 |
Rose | Non | 58,3 |
Rouge | Non | 93,9 |
Violette | Non | 27,7 |
La lapine est une femelle à ovulation provoquée c’est à dire c’est l’accouplement qui provoque la maturation finale du follicule, sa rupture et la libération de l’ovule (Girod et Czyba, 1977; Delaveau, 1978).
Arrivé au terme de sa croissance, en réponse à une forte élévation du niveau des gonadotrophines (la décharge ovulante), les follicules se rompent et libèrent les ovocytes. Chez la lapine, l’ovulation se produit 11 à 12 heures après l’accouplement (Driancourt et al, 2001b; Thibault et al, 1998). Dans certains cas, elle peut cependant se manifester successivement, jusqu’à la 62éme heure après le coït (Gianinetti, 1984). Le nombre d’ovulation des deux ovaires est variable d’une race à une autre. Il est de l’ordre de 12 ovulations pour la race Californienne contre 10 ovules pour la race Néo- Zélandaise (Munier et al, 1982; Hulot et al, 1982).
Source:
CHETTOUH, Samia 2010 . Etude comparative des paramètres de reproduction de lapines de population locale, californiennes et néozélandaises dans les conditions algériennes (région de Tizi-Ouzou).