Alimentation du lapin

Alimentation du lapin
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L’alimentation doit apporter les éléments nécessaires à l’animal pour sa croissance et son activité au quotidien pendant toutes les grandes étapes de sa vie, telles que la reproduction. Le régime alimentaire d’une espèce doit répondre à ses besoins et doit adapter à ses particularités digestives.

1- Digestion

C’est une fonction importante qui assure dans l’appareil digestif la transformation des aliments en substance simple (nutriment) capable de passer dans le sang (Larousse agricole, 1981). D’après LEBAS et HENAFF. (1991), les éléments nutritifs sont utilises par l’animal dans sa croissance, sa multiplication et son fonctionnement.

2- Anatomie du tube digestif

Le lapin est un herbivore monogastrique, son tube digestif a été décrit par plusieurs auteurs, notamment LEBAS (I978) et CANDAU (1992), (Figure 5). D’après LEBAS (1981), l’estomac et le caecum renferment 70 à 80 % du contenu sec total du tube digestif.

  •  L’estomac est simple et forme un réservoir dont le contenu peut atteindre 100 à 140 g d’un mélange d’aliment plus ou moins pâteux. Il est caractérise par une sécrétion continue et par un milieu très acide du a la sécrétion d’acide chlorhydrique.
  •  L’intestin grêle est distingue par trois segments successifs (duodénum, jéjunum et l’ileon). L’intestin mesure 3m de longueur pour un diamètre d’environ 0,8 à 1cm, le contenu y est liquide, il relie l’estomac au caecum (MAERTENS et GROOT, 1987).
  • le caecum est un réservoir plus volumineux LEBAS (1975) et constitue le lieu d’une digestion intense GIDENNE et al (1986). Il mesure environ 40 à 45cm de longueur pour un diamètre moyen de 3 à 4cm, il contient 100 à 200g d’une pâte homogène ayant une teneur en matière sèche de 20 % environ.
  • le colon mesure environ 1,5m il est plisse sur environ 50cm (colon proximal) et lisse dans sa partie terminant (colon distal) ce dernier se termine par le rectum et l’anus.
Figure 5: Anatomie générale du tube digestif du lapin (Valeurs moyennes pour un lapin néozélandais blanc de 2,5kg, nourri à volonté avec un aliment granulé équilibré d'après LEBAS et al (1997).
Figure 5: Anatomie générale du tube digestif du lapin (Valeurs moyennes pour un lapin néozélandais blanc de 2,5kg, nourri à volonté avec un aliment granulé équilibré d’après LEBAS et al (1997).

3- Transit digestif et digestibilité

Selon LEBAS (1989), la digestion des aliments, de leur ingestion jusqu’a leur évacuation du caecum ne diffère pas réellement de ceux des autres monogastriques.
Le lapin à une fréquence d’ingestion de 25 à 30 prises par jour LEBAS (1991), le transit dur en moyenne 20 heures LEBAS et al (1984). Il est d’autant plus rapide que la teneur  de la ration en fibre est élevée et que les particules alimentaires sont grossiers (LEBAS et LAPLACE, 1977).

  • Apres la mastication et l’humidification des aliments au niveau de la bouche, ils vont dans l’estomac ou ils subissent la digestion stomacale (peu de transformation), ils séjournent de 3 à 6 heures dans l’estomac (LEBAS et al, 1984).
  •  Dans l’intestin grêle, la presque totalité des aliments sont dégrades sauf la cellulose, les hémicelluloses et la lignine (LEBAS et al, 1991).
  •  Le caecum est le lieu d’une activité microbienne intense (MARAUNEK et al, 1996), capable de fabriquer de nouveaux aliments riches et intéressants pour l’animal tels que des matières azotées de qualité et des vitamines. C’est aussi le lieu ou les fibres sont dégradées par les enzymes bactériennes GIDENNE (1996) et produisent les acides gras volatiles, (AGV). Les particules non dégrades dans le caecum arrivent dans le colon LEBAS (1990), le fonctionnement dualiste de ce dernier permet la production de crottes molles (cæcotrophes) et de crottes dures. –
  • La digestibilité représente le taux d’assimilation de l’aliment par l’animal, chaque constituant de la ration représente une digestibilité différente. Selon LEBAS (1990), les lipides et les protéines sont hautement digestibles, 90-100 % pour les lipides et 70 – 80 % pour les protéines alors que la cellulose est moins 20 – 30 %. Au-delà de 9 semaines d’age la digestibilité chez les femelles est supérieure à celle des males (LEBAS, 1975)

Selon BATTAGLINI et GRANDI (1988), les meilleures digestibilités se situent, entre 8 h et 18 heures et seraient dues aux faibles quantités d’aliment qui passent dans le tube digestif pendant cet intervalle. Une teneur élevée en fibres réduit la digestibilité de la plupart des constituants de la ration PARIGI-BINI et al (l994), GIDENNE et JEHL (1994), tandis que celui de la cellulose brute n’est pas affecté (PARIGI-BINI et al, 1994).

4- Caecotrophie

Le lapin se distingue des autres monogastriques par le phénomène de caecotrophie GALLOUIN (1983).
D’après LEBAS (1975), HENAFF et JOUVE (1988), la caecotrophie est définie comme étant l’alternance au cours d’une journée de remissions des cæcotrophes ou crottes molles qui sont ré ingérées par l’animal et 1’emission des excréments ” normaux ” qui sont évacues a l’extérieur: crottes dures plus sèches.
La composition chimique des cæcotrophes est plus riche en eau et en matières azotées et plus pauvre en cellulose par rapport aux crottes dures.

4-1-Mécanisme de la caecotrophie

Grâce au fonctionnement dualiste du colon proximal, deux types de crottes sont fabriquées (LEBAS et LAPLACE, 1974), l’un c’est les cæcotrophes, ces dernières sont ré ingérées par le lapin une fois par jour, sans mastication après qu’elles aient été recueillies a l’anus (EDEN, 1940, MOROT, 1982, GALLOUIN, 1981 et 1984).
Selon MAERTENS et DE GROOT (1987) l’émission des cæcotrophes s’établit selon un rythme nycthéméral, c’est à dire obéissant à la succession du jour et de la nuit (LEBAS, 1991). Lorsque le lapin est alimente à volonté, la caecotrophie a lieu dans la matinée, mais dans le cas d’une alimentation limitée, la production des cæcotrophes commence généralement 4 à 5 heures après la fin du repas (LEBAS, 1990).
Selon les travaux de JILGE (1975), les cæcotrophes subissent un transit digests identique a celui des aliments et se trouvent mélangées aux aliments dans l’estomac.

4-2- Intérêt nutritionnel de la caecotrophie

Selon GIDENNE (1987), GIDENNE et PONCET, (1985), la qualité de cæcotrophes produites chaque jour atteint 15 % de l’énergie total en matière sèche et 23 % de l’ingère total en matières azotées. Ces dernières se composent de protéines dont la nature est essentiellement bactérienne. Leurs teneurs en matières azotées totales et en eau sont le double de celles des crottes dures GIDENNE et LEBAS, (1987) (Tableau 6).
BERCHICHE (1985) estime que l’apport quantitatif en acides amines par la caecotrophie est modeste, notamment pour des lapins en élevage rationnel. D’après GALLOUIN (1983), la masse quotidienne de cæcotrophes ingérées est de 15 à 60g de produit frais, ce qui équivaut a une ingestion d’environ 28 à 120 Kcal d’EB. La teneur en protéines des cæcotrophes constitue un remarquable aliment azote pour le lapin (SALSE, 1983).
Les acides amines essentiels connus pour le lapin sont ainsi apportes par ces protéines mais en quantités très infimes, tandis que les acides amines banaux sont apportes en quantités plus ou moins suffisantes. Ceci permettrait à coup sur, de pallier aux régimes carences surtout dans les élevages traditionnels (GALLOUIN, 1983).
Les cæcotrophes se distinguent aussi par leur teneur en eau (crottes dures: 40 à 50 %, crottes molles: 70 %), en vitamines, notamment celles des groupes B et C (SALSE, 1983) et en moindre mesure en vitamine K (CATAIA, 1978).
Tableau 6 : Composition chimique des crottes dures dures et des crottes molles (BERCHICHE, 1985)
Tableau 6 : Composition chimique des crottes dures dures et des crottes molles (BERCHICHE, 1985)
 

5- Comportement alimentaire du lapin

Le comportement alimentaire du lapin est très particulier comparé à d’autres mammifères, avec une spécificité qui est la pratique de la cæcotrophie, associé à une physiologie digestive “mixte” monogastrique et herbivore.
Le lapin peut consommer une grande variété d’aliments, et peut ainsi s’adapter à des environnements alimentaires très divers. La bonne connaissance du comportement d’ingestion du lapin est nécessaire pour mettre au point des aliments équilibrés et adaptés à chaque stade physiologique.
Rappelons tout d’abord que le lapin est un herbivore monogastrique, appartenant à l’ordre des Lagomorphes (famille des Léporidés : lapins et lièvres).
Ainsi, ce n’est pas un rongeur c’est un semi ruminant bien que le fait de ronger soit un des traits caractéristiques de son comportement alimentaire.
Les connaissances ont été principalement obtenues chez l’animal domestique élevé en cage, pour la production de viande ou de fourrure, ou comme animal de laboratoire. Pour ces études, les lapins reçoivent une nourriture, le plus souvent à volonté, essentiellement constituée de granulés secs, complétés ou non par du fourrage, mais le plus généralement sans un réel libre choix.

6- Besoins du lapin en croissance

Le lapin a besoin dans sa nourriture d’un certain nombre d’éléments, ces besoins varient selon les stades physiologiques du lapin et même sur ses caractéristiques externes.
En plus, la présence d’une population microbienne dans le caecum et avec la cæcotrophie, permet au lapin de tirer un apport supplémentaire d’énergie, d’acides aminés et de vitamines l’aide (DE BLAS, 1998).

6-1- Besoins en eau

L’eau est un élément absolument indispensable aux lapins surtout s’ils ne consomment que de la nourriture sèche, le lapin boit 1,5 à 2 fois plus que la quantité d’aliment ingéré. Il faut que cette eau soit propre, fraîche, donc fréquemment renouvelée.
Une baisse de la consommation d’eau provoque une baisse de la consommation d’aliments et des néphrites pouvant conduire à la mort. Il est donc important de maîtriser la température du bâtiment car une élévation de température abaisse la consommation d’eau.
La quantité d’eau bue est aussi fonction du stade physiologique des lapins (Tableau 7).
Tableau 7 : Quantités d’eau ingérées quotidiennement lors d’alimentation sèche (GADOUD, 1992).
Tableau 7 : Quantités d'eau ingérées quotidiennement lors d'alimentation sèche (GADOUD, 1992).
 

6-2- Besoins en énergie

L’énergie apportée par l’alimentation sert, d’une part, à l’entretien et à la thermorégulation de l’animal, et d’autre part, à assurer les productions de l’animal. Les besoins énergétiques diffèrent selon la température du bâtiment (ils baissent si celle-ci augmente) et selon le stade physiologique des lapins.
Ainsi, les lapines allaitantes présentent les besoins énergétiques les plus importants car le lait qu’elles produisent est très riche (2,6 fois plus riche en matières grasses et 4 fois plus riche en protéines que le lait de vache).
Leur alimentation est donc composée d’un aliment de 2600 à 2 700kcal d’énergie digestible par kilogramme (kcal ED/kg). Les femelles gestantes mais non allaitantes et les lapins en croissance et en engraissement reçoivent quant à eux, un aliment à 2 500 kcal ED/kg (LEBAS, 1996).
Cette énergie est fournie par les glucides (amidon essentiellement), un peu par les lipides et par les protéines en excès.

6-3-Besoins en matières azotées

Dans la ration alimentaire du lapin les protéines doivent représenter 15 à 16% pour les jeunes en croissance et 16 à 18% pour les mères allaitantes. Selon LEBAS (1992) 10 des 21 acides amines constituant les protéines sont indispensables dans l’alimentation des lapins.
Une réduction de l’apport protéique en dessous des recommandations (LEBAS et  al.1989) altère la vitesse de croissance et les qualités bouchers (LEBAS et OUHAYOUN, 1987).
Si l’apport azote est supérieur au besoin, il n y’a pas d’effet régulateur sur la consommation (LEBAS 1983 et 1992).

6-4-Besoins en matières grasses

Les matières premières qui composent la ration alimentaire du lapin contiennent suffisamment de matière grasse naturelle, de 2.5 à 3% en général ce qu’il ne semble pas indispensable d’ajouter des corps gras aux aliments du lapin, (LEBAS et al, 1991).

6-5- Besoins en cellulose

Les travaux de GIDENNE, 1987 GIPPERT et al. (1988), GIDENNE 1994 et GIDENNE et JEHL (1994) ont montre que le lapin doit trouver dans sa ration une certaine quantité de cellulose brute en tant que facteur d’encombrement ou «lest» pour maintenir le niveau de motricité du tube digestif.
Ce taux est un compromis entre un taux élevé qui réduit la digestibilité des éléments nutritifs de la matière organique (FALCAO et CUNHA et LEBAS1986), excepte la cellulose (PARIGI-BINI et al.1994) et un taux faible qui engendre des troubles digestifs graves (SCHLOLAUT 1982, CHMITELIN et al 1990, GIDENNE et JEHL 1994).
La fonction de lest n’est, toutefois, entièrement remplie que lorsque la cellulose brute n’est pas digérée. Des tors, on recommande d’exprimer ce besoin en% de cellulose brute indigestible (LEBAS et al.1989).
Pour les lapins de chair, il faut essayer d’obtenir un minimum de 12% alors que selon MAERTENS (1996), ce minimum doit etrede12.5%.

6-6- Besoins en vitamines et minéraux

Les vitamines sont des éléments chimiques nécessaires en très petites quantités pour accélérer les réactions chimiques dans le corps du lapin. Les lapins ont besoin aussi bien de vitamines hydrosolubles (groupe B et vitamine C) que de vitamines liposolubles (A, D, E, K).
La microflore du tube digestif des lapins synthétise des vitamines hydrosolubles que les lapins valorisent grâce à la cæcotrophie.
Cet apport est suffisant pour couvrir les besoins d’entretien pour une production moyenne. Cependant, le phénomène de cæcotrophie ne se met en place que vers l’âge de trois semaines, par conséquent les lapereaux avant sevrage n’en bénéficient pas et répondent favorablement à une supplémentation en vitamines.
Par contre, la supplémentation excessive en vitamines A et D, peut engendrer une mortalité accrue (F.A.O, 1996). Les lapins ont besoin de minéraux, qui ont une grande importance dans les différentes réactions de métabolisme.
Le calcium et le phosphore donnent aux os leur régicide .Ils contribuent également à maintenir l’équilibre acido-alcalin dans le sang .le phosphore intervient également dans le transfert d’énergie au sein des cellules corporelles.
Les besoins en calcium et phosphore des lapins en croissance sont très inférieurs à ceux des lapines allaitantes, du fait de l’exportation importante de ces minéraux dans leur lait .Le magnésium est un autre composant des os et joue un rôle important dans les réactions chimiques où intervient les enzymes.
Par ailleurs, un déséquilibre entre les apports de sodium, potassium et chlore peut être à l’origine de néphrites et de troubles de la reproduction.
Tableau 8 : Recommandations générales pour les principaux minéraux et vitamines (FIELDING, 1993).
Tableau 8 : Recommandations générales pour les principaux minéraux et vitamines (FIELDING, 1993).
 

7- Apports alimentaires

En élevage rationnel, la ration est constitue d’un aliment compose complet présente sous forme de granules.
La formulation des aliments se fait à l’aide de logiciel qui tient compte, a la fois des besoins des animaux, de la composition chimique des matières premières ainsi que de leur prix. Une fois les proportions de chaque matière sont déterminées, ces dernières sont broyées en farine.
Comme les lapins ont une aversion pour les poussières présentes dans les aliments (LEBAS et al 1984, 1991 et MAERTENS 1994), ces derniers sont alors agglomères pour former un granule.
Ce type d’aliment est compose de cinq a dix matières premières différentes en fonction de leur qualité nutritionnelle et technologique (aptitude au broyage et compactage) de façon a satisfaire au moindre coût les apports recommandes.
7-1- Matières premières utilisées
Les formules classiques des aliments pour lapin sont constitues de céréales (mais, orge, avoine et blé), de tourteau de soja, de fourrage secs (souvent la luzerne) et d’un compose minéral et vitamine (Tableau 9).
Tableau 9 : Composition chimiques des principaux produits utilisés dans l’alimentation des lapins (INRA, 1989)
Tableau 9 : Composition chimiques des principaux produits utilisés dans l'alimentation des lapins (INRA, 1989)

7-1-1- La caroube

Le nom scientifique du caroubier, Ceratonia siliqua L. dérive du grec Keras (= corne) et du latin siliqua désignant une silique ou gousse et faisant allusion à la dureté et à la forme du fruit (BATTLE et al, 1997).
Le nom commun serait d’origine hébraïque : karuv.
Le nom arabe «kharroub» en dérive. Le genre Ceratonia appartient à la famille des légumineuses (Fabacées) de l’ordre des Rosales, de la sous-famille des césalpiniacées.

Photo 1 : gousses de caroube
Photo 1 : gousses de caroube

Deux espèces du genre Ceratonia sont connues, Ceratonia oreothauma et Ceratonia siliqua (TUCKER, 1992).
Les caroubes fruits de caroubier (Ceratonia ciliqua), sont des gousses pendantes de 10 à 30cm de long sur 1,5 à 3cm de largeur, d’abord vertes, elles deviennent brun foncé à maturité, en juillet de l’année suivante. Elles sont coriaces, épaisses et indéhiscentes.
Les graines de caroube sont brunes, de formes ovoïdes aplaties, biconvexes et très dures. Elles sont séparées les unes des autres par des cloisons pulpeuses. On en compte de 15 à 20 par gousse. La pulpe jaune pâle contenue dans les gousses est farineuse et sucrée à maturité.
Comestible, au goût chocolaté, elle est parfois consommée dans les pays pauvres.

7-1-1-1-Production de la caroube dans le monde

Le caroubier est distribué dans toute la région du bassin méditerranéen. On le rencontre actuellement en allant de l’Espagne et du Portugal jusqu’en Turquie, en Syrie, en passant par le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Egypte, la Grèce, le Liban, l’Italie et la France.
La production mondiale de gousses de caroube est estimée à 310 000 tonnes par un concentré principalement en Espagne, Italie, Portugal, Maroc, Grèce, Chypre, Turquie et Algérie (BATTLE, 1997).
Plus récemment, le caroubier a été introduit dans des zones chaudes et semi-arides d’Australie, Californie, Arizona, Chili, Mexique et Afrique du Sud (BATTLE et al, 1997). (Tableau 10)
Tableau 10 : la production de caroube dans le monde (FAO, 2004)
Tableau 10 : la production de caroube dans le monde (FAO, 2004)
 

7-1-1-2- Utilisation de la caroube

La caroube, de part sa richesse en matières nutritives (70% de glucides dont 30% de sucre) est utilisée depuis très longtemps pour l’alimentation animale, soit à l’état naturel, soit sous forme de farine.
– distribuer à l’état naturel, les gousses grossièrement concassées contiennent de 08 à 20 % de graines extrêmement dures inassimilables.
– sous forme de farine, les gosses entières séchées et transformées sont incorporées dans les aliments concentrés destinées au bétail. Les gousses séchées, entières ou découpées, sont mélangées à du concentre et données aux chevaux, aux bovins, ovins, aux pores et aux volailles.
Pour les bovins, limiter la quantité de caroube à 10% de la MS de la ration totale. Quantités recommandées :
 Vaches laitières : 1,5 Kgs
 Bovins adultes : 1,5 à 2 Kgs
 Ovins et caprins : 1Kg
 Equidés : 3 à 6 Kgs

7-1-1-3- Les sous produits de la caroube

Les gousses de caroube sont utilisées pour extraire la mélasse ou « débés ». Un traitement mécanique (broyage) puis plusieurs séries de décantation permettent d’obtenir un jus sucré. Ce jus subit une ébullition pour obtenir la mélasse de caroube.
Le tourteau de caroube broyé ou haché, deux sous-produits de l’industrie du « débés », furent aussi testés avec succès comme substitut de la tourbe pour les plantes en pépinière (RISHANI et RICE, 1988).
D’autres débouchés économiques commencent à apparaître puisque certains marchands achètent les graines résiduelles et les vendent sur le marché international à des firmes spécialisées dans l’extraction de la gomme de graine de caroube (EID, 2001).
7-1-1-2- Composition chimique et valeur nutritif de la caroube
Chaque caroube pèse une quinzaine de grammes et contient de la pulpe charnue constituée de 40 % de sucres (glucose et du saccharose), 35 % d’amidon, 5,8 % de protéines et dans des proportions plus faibles, 1,1 de matière grasse, 3,7 % de matière minérale .
La caroube est riche en calcium, phosphore, magnésium, silice et fer. Elle renferme 8,7 % de cellulose brute.
Les gousses constituent un aliment très énergétique (0,70 à 0,80 UF/kg de caroubes broyées), mais pauvre en protéines (19g M.A.D/kg MS) (tableau 11) La valeur énergétique est de 0,29 UF/kg et de 1,15 UF/kg de matière sèche pour les feuilles et les gousses, respectivement (LEPOUTRE, SCHOENENBERGER, 1978 et PUTOD, 1982),
Tableau 11: Composition chimique de la caroube (MINSTERE DE L’AGRICULTURE)
Tableau 11: Composition chimique de la caroube (MINSTERE DE L’AGRICULTURE)

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