Selon Bruneton (1999) seuls les terpènes les plus volatils dont la masse moléculaire n’est pas trop élevée (monoterpénes et sesquiterpénes) et leurs dérivés oxygénés sont rencontrés dans la composition des HE.
1 Biosynthèse des monoterpènes
Le géranyldiphosphate « GDP » est considéré comme le substrat naturel pour la synthèse des monoterpènes (Croteau, 1987), et suite à des étapes d’isomérisation et de cyclisation, il se transforme en LDP (diphosphate linalylique). Le LDP s’ionise et se cyclise donnant une forme qui correspond au cation α-terpinyl. De cet intermédiaire universel, la réaction peut prendre l’un des plusieurs itinéraires (figure 1). Alternativement, le cation α- terpinyl peut subir davantage de cyclisation, pour fournir l’α- ou β-pinène (Gambliel et Croteau, 1984). Ce cation peut aussi produire l’α-terpinéol, lequel après hétérocyclisation donne le 1,8-cineole (Croteau et al., 1994). Quelques synthases de monoterpènes produisent les produits acycliques tels que le myrcène et le linalool (Bohlmann et al., 1997).
La Figure 1, explique et illustre essentiellement tous les types squelettiques des monoterpènes, et leurs stéréoisomères et dérivés.
2 Biosynthèse des sesquiterpènes
Tous les sesquiterpènes sont dérivés du farnésyldiphosphate « FDP » (Cane, 1990), et la diversité structurale de cette classe est plus grande que celle des monoterpènes, le nombre des monoterpènes avoisine les 1000 alors que les sesquiterpènes sont plus de 7000 (Connolly et Hill, 1991). De même que les monoterpènes, la formation des composés cyclohexanoïd, tels que α-bisabolène, exige l’isomérisation préliminaire du trans-farnesyl qui est analogue à LDP et représente le précurseur des sesquiterpènes, suivie d’une cyclisation ionisation- dépendante. La plus grande taille de la chaîne du farnesyl permet également après cyclisation la formation de composés tel que le germacrène C (Colby et al., 1998) et γ-humulène (Steele et al., 1998). Des migrations méthyliques, et des réarrangement de Wagner-Meerwein, permet la génération d’une large gamme de structures, y compris le δ-cadinène (Chen et al., 1995), l’epi-aristolochene (Facchini et Chappell, 1992), le γ-selinene, le vetispiradiene et le longifolène (Steele et al., 1998).
Les sesquiterpènes acycliques, tels que le β-farnésène, sont également dérivés de FDP (Crock et al., 1997). Les mécanismes de réaction des synthases plastidiales des monoterpènes et les synthases cytosoliques des sesquiterpènes ont des propriétés similaires (Alonso et Croteau, 1993).
Source:
KERBOUCHE, Lamia 2010 , Composition chimique et activité biologique des huiles essentielles de quelques plantes des familles de labiacées et de cupressacées.