Agrume est un mot d’origine italienne, du latin médiéval acrumen, qui signifie saveur âcre. Il désigne aussi bien les arbres et arbustes des genres Citrus, Fortunella et Poncirus, ainsi que les fruits de ces végétaux. Les agrumes sont presque tous originaires de Chine et d’Inde où ils étaient déjà cultivés il y a 3000 ans (Parloran, 1971. Anonyme, 1999).
1- Origines des agrumes
a – L’origine géographique
L’origine géographique exacte des agrumes n’est pas clairement identifiée bien que la plupart des chercheurs la situe dans le sud-est asiatique, au moins 4000 ans avant Jésus-Christ. Il existe plusieurs légendes relatives à l’origine des agrumes. Le déplacement de ceux-ci depuis l’Asie jusqu’en Europe où il s’est fait de manière lente. Ils ont été, tout d’abord, importés en Afrique du Nord depuis le 10 ème siècle, puis probablement sous l’effet de la chute de l’Empire romain, sont arrivés dans le sud de l’Europe où ils ont prospéré pendant le Moyen-âge. Les agrumes sont parvenus sur le continent américain par le biais des espagnols (Ch. Colomb emporta des graines avec lui durant son second voyage) et aux portugais au cours de leurs différents voyages à la découverte du Nouveau Monde aux environs de 1500 après Jésus-Christ. Enfin, les agrumes furent diffusés dans le monde à partir du bassin méditerranéen (Loussert, 1989).
En Algérie, le développement de l’agrumiculture constitue un fait relativement récent. Certes, les invasions arabes avaient bien introduit le bigaradier dans l’empire des Almohades, l’oranger y fut sans doute apporté quelques siècles après par les Maures d’Andalousie. En185o Hardy introduisit le mandarinier et marque une première étape importante dans l’histoire de nos agrumes. La place du clémentinier est un peu plus modeste, car sa découverte date de moins d’un demi-siècle. Produit du terroir algérien, cet hybride (croisement de mandarine « commun » avec le bigaradier) a été découvert à Misserghin (Oran) par le Père Clément (Rebour, 1948).
b- Origines génétiques
Chez tous les agrumes et chez les genres apparentés le nombre de chromosomes de base est n = 9 (Krug, 1943). La grande majorité des agrumes est diploïde, seuls quelques polyploïdes naturels ont été identifiés (Fortunella hindsii. lime Tahiti) ou produits artificiellement. La diploïdie est également de règle pour les 10 genres suivants : Severinia, Triphasia, Citropsis, Aeglopsis, Feronia, Murraya, Afraegle, Atalantia, Clausena, Microcitrus, Eremocitrus, Micronielum (Iwamasa et al., 1988 in Rocca et Ollitrault, 1992).
2-Classification botanique
Le groupe des agrumes appartient à la famille des Rutaceae, sous famille des Aurantioideae, tribu des Citreae et sous tribu des Citrinae. Les agrumes se répartissent en plusieurs genres dont Poncirus, Fortunella et Citrus sont les trois genres les plus cultivés à travers le Monde (Barboni, 2006). D’après Guignard (2001) in Hellal (2011), et Swingle et Reece (1967) in Barboni (2006), la position systématique des agrumes est connue comme suit :
Règne : Végétal
Embranchement : Spermaphytes
Sous- embranchement : Angiospermes
Classe : Eudicotylédones
Ordre : Rutales
Sous classe : Rosidées
Famille : Rutacéae
Sous famille : Aurantoideae
Tribu : Citreae
Sous-tribu : Citrinae
Genres principaux : Citrus – Fortunella – Poncirus
Avec ces 145 espèces dénombrées, le genre Citrus est le plus important. C’est au sein de ce genre que se rencontrent les principales espèces cultivées :
Les oranges : Citrus sinensis ;
Les mandarines : Citrus reticulata ; Les clémentines : Citrus clementina ; Les citronniers : Citrus limon ;
Les pomelos : Citrus paradis.
La classification des agrumes est un problème que les spécialistes s’accordent à qualifier de complexe. En effet, la complexité taxonomique des agrumes s’explique par de larges possibilités d’hybridations intra ou interspécifiques, par la polyembryonie qui peut fixer ces structures hybrides par l’étendue de l’aire de culture où les structures génétiques ont pu évoluer indépendamment par le biais de différentes pressions environnementales. Des divergences en la matière se manifestent entre les opinions des taxonomistes : deux grandes classifications existent, celle de Japoniais Tyozaburo Tanaka (1961) qui comprend 156 espèces tandis que celle de Swingle et Reece (1967) n’en distingue que seize (Barboni, 2006. Loussert, 1989).
Source:
KHEN Ouissam 2014 , Erosion génétiquedes espèces agrumicolesdans la wilaya de Skikda: Contraintes de production, Université 20 Août 1955 Skikda.