L’olivier se multiplie selon deux types de procédés, les méthodes traditionnelles et les méthodes modernes.
1- Méthodes traditionnelles
1-1- Bouturage ligneux
Selon Loussert et Brousse (1978), ce mode de multiplication se pratique en pépinière, pour produire de jeunes plants à partir de pièds-mères sélectionnés pour leur qualité de production et leur état sanitaire.
1-2- Bouturage par souchets
Ce mode de multiplication se pratique sur les racines des oliviers cultivés, sur ces derniers on pratique la fragmentation des excroissances qui se développent au niveau du collet des arbres âgés. Le souchet a le pouvoir d’émettre rapidement des racines et des tiges qui constitueront un nouvel arbre (Loussert et Brousse, 1978).
1-3- Drageonnage
Il consiste à prélever de jeunes rejets avec un fragment de racine que l’on met directement en place dans le verger (Loussert et Brousse, 1978).
1-4- Marcottage en cépée
Consiste à butter les jeunes rejets qui se développent sur le pièd-mère de façon à favoriser l’apparition de jeunes racines. Ces marcottes sont mises en place, en verger (Loussert et Brousse, 1978).
1-5- Greffage sur oléastre
Il est pratiqué dans plusieurs pays méditerranéens, afin de faciliter l’adaptation et d’obtenir une réponse rapide des nouveaux cultivars introduits (Breton et al., 2006).
Le système de greffage utilisé est la greffe en couronne sous écorce, réalisée en mars- avril ou la greffe en placage d’écorce, en mai-juin (Loussert et Brousse, 1978).
1-6- Bouturage semi-ligneux (herbacé)
Selon Jacoboni, 1989, la méthode consiste à placer des boutures de 20cm de long au minimum, provenant de jeunes rameaux d’une année en cours de lignification, dans un milieu d’enracinement, avec une humidité relative de 90% .Le châssis oŭ elles sont logées doit avoir une température, à la base du substrat de 22 à 25°C selon le cultivar et l’époque à laquelle est pratiquée la multiplication.
Les boutures restent dans la chambre de nébulisation pendant la période nécessaire pour l’émission des racines et des pousses. L’enracinement varie en fonction du cultivar, de la période à laquelle les boutures ont été prélevées et selon la quantité de phytohormones, de lumière et de température.
Cette méthode offre la possibilité du prélèvement d’un très grand nombre de boutures sur un même sujet et accélère sensiblement la production de plants (Argenson et al., 1999).
1-7- Semis de noyaux suivis de greffage
C’est une propagation par voie sexuée (semis), qui fait intervenir le greffage.
L’olivier qui est multiplié intensivement en pépinière, est destiné aux plantations modernes, à densité élevée oŭ ses productions (huiles ou olives de table) servent à alimenter les marchés nationaux et les marchés d’exportation.
L’obtention de plants d’olivier par semis présente l’avantage de donner des arbres vigoureux. Il a par contre l’inconvénient d’être un procédé de multiplication lent.
Cette pratique est utilisée au niveau des pépinières, elle nécessite plusieurs étapes :
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Préparation des noyaux
Avant le semis, les noyaux sont nettoyés et laissés à l’air libre afin d’achever leur post- maturation.
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Semis
Selon Loussert et Brousse (1978), il est recommandé de semer les noyaux en août-septembre, période où l’on obtient les meilleurs pourcentages de germination par rapport aux semis plus tardifs d’octobre- novembre.
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Le repiquage
Il se fait à partir du mois de Novembre jusqu’au mois de Mars. Les pourettes sont triées, habillées, traitées puis repiquées en ligne dans les vaseaux.
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Le greffage
C’est au printemps suivant, soit 14 mois après le repiquage, que les jeunes plants sont greffés en couronne.
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L’arrachage
Selon Loussert et Brousse (1978), l’arrachage pourra avoir lieu en hiver, suivant la vigueur du développement des jeunes arbres greffés.
2- Exigences écologiques de l’olivier
L’olivier est présent à travers l’ensemble du territoire national en raison de ses capacités d’adaptation à tous les étages bioclimatiques, allant des zones de montagne aux zones arides et sahariennes (Zakari et al., 2004).
2-1- Exigences climatiques
-La température
La résistance de l’olivier au froid varie selon son stade végétatif (Anonyme, 1993).
L’olivier résiste de -8 à -10°C en repos végétatif hivernal. Mais à 0 et à -1°C, les dégâts peuvent être très importants sur la floraison. Entre 35-38°C, la croissance végétative s’arrête et à 40°C et plus, des brûlures endommagent les feuilles et peuvent faire tomber les fruits, surtout si l’irrigation est insuffisante (Anonyme, 2003).
Selon Loussert (1989), pendant le repos hivernal, les besoins en froid varient de 130 à 150h de températures inférieures à 9°C. Le tableau 5 résume les critères thermiques de l’olivier selon les stades de développement.
Tab. 5 : Critères thermiques de l’olivier
Stades de développement | Températures (°C) |
Ø Mort de l’arbre par gel Ø Gelée des parties aériennes en hiver Ø Risque du gel des parties aériennes au printemps Ø Zéro de végétation Ø Températures moyennes pendant le développement des inflorescences Ø Températures moyennes optimales pendant la fécondation Ø Arrêt de végétation Ø Risque de brûlures des feuilles |
< -17 < -12 -5 à -7 9 à 10 14 à 15 20 à 25 > 38 > 40 |
(D’après Baldy, 1990)
La pluviométrie
Bien que l’olivier soit réputé pour sa rusticité et sa résistance à la sécheresse, l’irrigation permet d’augmenter le rendement. En effet une pluviométrie de 450 à 650mm permettra à l’olivier de se trouver dans un milieu favorable à sa croissance et à son développement. (Loussert, 1989). Avec une pluviométrie inférieure à 200mm, l’oléiculture est économiquement non rentable (Anonyme, 2003). D’après Baldy (1990), si les déficits hydriques sont importants en automne et en hiver, ils affecteront non seulement la récolte de l’année, mais aussi les deux récoltes ultérieures.
Les pluies d’hiver – printemps, assurent un pourcentage élevé de nouaison. Les pluies automnales favorisent le grossissement et la maturation du fruit (Loussert et Brousse, 1978).
L’hygrométrie
L’humidité atmosphérique peut être utile dans la mesure oŭ elle n’est pas excessive et permanente. Elle favorise le développement de certains parasites (maladies cryptogamiques) (Loussert et Brousse, 1978).
L’humidité peut provoquer l’agglutination des grains de pollen au moment de la pollinisation, ce qui nuit à la fécondation (Maillard, 1975).
La lumière
L’olivier étant exigeant en lumière, l’insolation est à considérer dans le choix de l’orientation des arbres, la densité de plantation et les tailles d’éclaircie (Anonyme, 2003).
En effet, il ne donne une meilleure production sur les coteaux bien exposés au soleil (Loussert et Brousse, 1978).
D’après Fontanazza (1988), les olives exposées à la lumière ont un meilleur calibre et une maturité uniforme.
Le vent
Il joue un rôle dans la dissémination du pollen. Les vents chauds et secs (sirocco), peuvent causer des brûlures sur les arbres (Loussert et Brousse, 1978).
Le brouillard
Il est néfaste pour l’olivier, il provoque la chute des fleurs en période de floraison.
La grêle
Les zones oŭ les chutes de grêle sont fréquentes doivent être écartées, pour les risques de destruction du jeune bois, du feuillage et des fruits (Anonyme, 1993).
Elle provoque des plaies au niveau des rameaux et les branches, ce qui facilite l’attaque parasitaire (Tuberculose).
La neige
La neige par son poids peut provoquer la rupture des charpentières.
2-2- Exigences édaphiques
La faculté d’adaptation de l’olivier aux différents types de sol est grande, mais les sols fortement argileux, compacts, humides, pH=8 peuvent lui convenir, par contre les sols acides pH=5.5 sont à proscrire (Anonyme, 1993).
2-3- L’altitude
La culture de l’olivier est possible en altitude jusqu’à 900m environ. (Anonyme, 1993).
Selon Loussert et Brousse (1978), elle ne doit pas dépasser 800m en exposition sud et 600m en exposition nord.
Source:
Tabti, Dalila 2010. Regénération in vitro de plants sains à partir d’Apex caulinaires d’olivier Olea europea L. var. Chemlal.