Afin de caractériser le cycle du blé, différentes échelles de notation ont été développées (Tableau.1), portant soit sur des changements d’aspect externes, soit sur les modifications d’aspect interne des organes producteurs.
- L’échelle de Jonard et al (1952), utilisée pour reconnaître les stades par des changements d’aspect externes (Levée, Montaison,…..).
- L’échelle de Zadoks et al., 1974), utilisée pour reconnaître les stades par modifications d’aspect interne (Différentiation de l’épi : Stade épi 1 Cm). (Gate, 1995)
Le cycle biologique du blé est une succession de périodes subdivisées en phases et en stades.
1- La période végétative
Elle se caractérise par un développement strictement herbacé et s’étend du semis jusqu’à fin tallage.
1.1- Phase germination-levée
La germination de la graine se caractérise par l’émergence du coléorhize donnant naissance à des racines séminales et du coléoptile qui protège la sortie de la première feuille fonctionnelle. La levée se fait réellement dès la sortie des feuilles à la surface du sol.
Au sein d’un peuplement, la levée est atteinte lorsque la majorité des lignes de semis sont visibles (Gate, 1995). Durant la phase semis-levée, l’alimentation de la plante dépend uniquement de son système racinaire primaire et des réserves de la graine.
Les principaux facteurs édaphiques qui interviennent dans la réalisation de cette phase sont, la chaleur, l’aération et l’humidité (Eliard, 1979). Les caractéristiques propres à la graine comme la faculté germinative et la quantité de réserves (taille des graines) jouent aussi un rôle déterminant. En effet, les plus grosses graines lèvent les premières et donnent des plantules plus vigoureuses (Granger, 1979 in Masle, 1980) et la composition des réserves (teneur en protéines) agit favorablement sur la vitesse de la germination-levée (Lowe et al., 1972, in Evans et al., 1975).
1.2- Phase levée – tallage
La production de talles commence à l’issue du développement de la troisième feuille, à 450°J environ après la date du semis (Moule, 1971). L’apparition de ces talles se fait à un rythme régulier égal à celui de l’émission des feuilles. A partir des bourgeons situés à l’aisselle des talles primaires initiées à la base du brin maître, les talles secondaires peuvent apparaître et être susceptibles d’émettre des talles tertiaires.
Le nombre de talles produites est fonction de la variété, du climat, de l’alimentation minérale et hydrique de la plante, ainsi que de la densité de semis (Masle, 1980)
La nutrition minérale notamment azotée est faible jusqu’au stade 2-3 feuilles car satisfaite par les ressources de la graines et l’azote minéral présent dans le sol. Le facteur nutritionnel peut modifier la vitesse du tallage herbacé, la durée du tallage et le nombre de talles (Austin et Jones, 1975).
Par ailleurs, en semis clair, le tallage est plus important mais une faible densité de semis favorise aussi le salissement de la culture par les adventices disposant d’une vitesse de germination plus importante, ce qui conduit au contraire de l’effet recherché (Soltner, 1999); alors qu’un tallage excessif est peut important, suite à l’augmentation des besoins en eau qui en résultent et la plupart des talles restent stériles (Dotchev, 1986 in Belaid, 1987).
2- La période reproductrice
2.1- La montaison – gonflement
La montaison débute à la fin du tallage. Elle est caractérisée par l’allongement des entrenœuds et la différenciation des pièces florales. A cette phase, un certain nombre de talles herbacées commence à régresser alors que, d’autres se trouvent couronnées par des épis.
Pendant cette phase de croissance active, les besoins en éléments nutritifs notamment en azote sont accrus (Clement – Grancourt et Prats, 1971). La montaison s’achève à la fin de l’émission de la dernière feuille et les manifestations du gonflement que provoquent les épis dans la gaine.
2.2- L’épiaison-fécondation
Elle est marquée par la méiose pollinique, l’éclatement de la gaine avec l’émergence de l’épi. C’est au cours de cette phase que s’achève la formation des organes floraux (l’anthèse) et s’effectue la fécondation. Cette phase est atteinte quand 50 % des épis sont à moitié sortis de la gaine de la dernière feuille (Gate, 1995). Elle correspond au maximum de la croissance de la plante qui aura élaboré les trois quarts de la matière sèche totale et dépend étroitement de la nutrition minérale et de la transpiration qui influencent le nombre final de grains par épi (Masle, 1980).
3-Période de formation et de maturation du grain
3.1- Le grossissement du grain
Cette phase marque la modification du fonctionnement de la plante qui sera alors orientée vers le remplissage des grains à partir de la biomasse produite. Au début, le grain s’organise, les cellules se multiplient. Les besoins des grains sont inférieurs à ce que fournissent les parties aériennes (plus de ¾ de la matière sèche sont stockés au niveau des tiges et des feuilles). Par la suite, les besoins augmentent et le poids des grains dans l’épi s’élève, alors que la matière sèche des parties aériennes diminue progressivement. Seulement 10% à 15% de l’amidon du grain peut provenir de réserves antérieures à la floraison (Hoppenot et al., 1991 in Boulelouah, 2002). A l’issue de cette phase, 40 à 50 % des réserves se sont accumulées dans le grain qui, bien qu’il a atteint sa taille définitive, se trouve encore vert et mou, c’est le stade « grain laiteux ». L’autre partie des réserves se trouve encore dans les tiges et les feuilles qui commencent à jaunir.
Les réserves du grain proviennent en faible partie de la photosynthèse nette qui persiste dans les dernières feuilles vertes. Chez les variétés tardives, cette quantité est de 12 % contre 25 % chez les précoces. La majeure partie des réserves accumulées vient des tiges et les feuilles jaunissantes, mais non encore desséchées.
3.2- Maturation du grain
La phase de maturation succède au stade pâteux (45 % d’humidité). Elle correspond à la phase au cours de laquelle le grain va perdre progressivement son humidité en passant par divers stades (Gate, 1995). Elle débute à la fin du palier hydrique marqué par la stabilité de la teneur en eau du grain pendant 10 à 15 jours (Fig.4). Au-delà de cette période, le grain ne perdra que l’excès d’eau qu’il contient et passera progressivement aux stades « rayable à l’angle » (20 % d’humidité) puis, « cassant sous la dent » (15-16 % d’humidité).
Tableau. 1 : Stades des céréales : échelle de FEEKES et de ZADOK (GATE, 1995)
Source:
BADA LEILA 2007. variabilité génotypique du blé dur (Triticum durum Desf.) vis à vis de la nuisibilité directe du brome (Bromus rubens L.) en conditions semi – arides .
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