L’alimentation est, d’une façon générale, l’un des principaux facteurs conditionnant la production animale. Ses effets peuvent se noter aussi bien sur la quantité que la qualité des produits animaux. Bien que cette idée soit facilement acceptée par les techniciens et les éleveurs, connaissant surtout les effets négatifs d’une alimentation médiocre, insuffisante ou déséquilibrée (CAJAA. et GARGOURI, 2007).
1. Type d’aliments
Il existe différents types d’aliment.
Fourrage
Ils sont caractérisés par une valeur nutritive énergétique, azotée et minérale très importante. Ces derniers se caractérisent par une teneur élevée en parois cellulaires, au fur et à mesure que l’âge de la plante avance, le degré de lignification augmente (JARRIGE, 1988). On distingue deux types de fourrages : le fourrage vert et le fourrage conservé.
Fourrage vert
Les herbages constituent le principal, il est souvent la seule source de nourriture pour les ovins (JARRIGE, 1988). Les pâturages steppiques sont constitués par une flore permanente largement étalée à la surface du sol; et une flore saisonnière. Elle est plus active en printemps, constituée principalement par les espèces suivantes (Halfa, Armoise blanche et Sparte) (MAZOUZ, 1985).
Fourrage conservé
Dont l’ensilage, le foin et la paille.
L’ensilage est un processus de conservation qui vise à engendrer la fermentation lactique. Cependant, la réalisation d’un ensilage requiert un pré fanage qui ne peut réussir en période pluvieuse (REGAUDIER et REVELEAU, 1969). L’ensilage de fourrage frais produit une perte du jus qui s’écoule du silo et qui entraîne une perte de 7 à 10% de MS, des MA soluble 20% et 20 à 25% des matières minérales (RIVIERE 1991).
Le foin est l’aliment de base dans les régions aux hivers rigoureux, la qualité de foin a une grande influence sur l’état des animaux et leur productivité. La valeur alimentaire de foin est variable et dépend surtout de mode de conservation. La teneur de foin en cellulose varie de 23 à 40%, plus cette teneur est faible plus l’utilisation est meilleur (REGAUDIER et RELEVEAU, 1969). La paille est l’un des aliments de lest, sa valeur alimentaire est faible, à l’exception de la paille d’avoine qui est riche en azote. Les pailles bien récoltées peuvent remplacer une partie du foin (REGAUDIER et RELEVEAU, 1969).
Concentré
Les aliments concentrés se caractérisent par une teneur élevée en énergie. On distingue : les grains et les tourteaux (RIVIERE, 1991).
Les grains comme l’orge, le maïs et le blé sont très digestibles et donnent une valeur énergétique variable. On distingue :
Le Maïs qui est la céréale la plus énergétique, fournissant les meilleurs rendements, c’est d’ailleurs la culture la plus utilisée pour l’alimentation de tous les animaux domestiques (0,85 kg =1 UF, 74 g de MAD/ kg). Le maïs peut être utilisé sous plusieurs formes mais la plus utilisé dans l’élevage ovin est la forme broyée (RIVIERE, 1991) ;
L’Orge qui est un grain dur à concasser grossièrement, il est considéré comme un aliment riche en énergie (1 UF/kg) et pauvre en azote (60MAD/kg), il constitue la base des mélanges des aliments concentrés en l’associant parfaitement aux tourteaux ou à l’avoine (REGAUDIER et REVELEAU, 1969).
Les tourteaux sont des aliments riches en matières azotées, on les réserve surtout aux brebis en lactation ou aux agneaux en croissance rapide. L’éleveur n’emploie généralement qu’une petite quantité. Il existe plusieurs types de tourteaux en l’occurrence : tourteau d’arachide, de soja et le lin. Les sons sont préconisés chaque fois que cela est possible. Ils peuvent être distribués seul, ou en association avec d’autres aliments comme les céréales ou les tourteaux, il est conseillés de ne pas dépasser 15% à 30% dans la ration, plusieurs types de son sont utilisés, à savoir :
le blé, l’orge et le maïs, mais le plus rencontré est le son de blé (REGAUDIER et REVELEAU, 1969).
3. Utilisation maximale des pâturages et du fourrage
Les animaux adultes doivent exploiter les pâturages au maximum, et dans tous les cas, au moins 70% de la MS de leur ration doit provenir de fourrages grossiers, séchés ou ensilés. Cette mesure concerne :
- Les ovins en lactation, uniquement pendant les 3 mois du début de lactation ;
- Les animaux à l’engrais, que ce soit les réformes destinées à l’abattoir ou les agneaux ;
- Les jeunes animaux encore sous alimentation lactée (REPAB, 2000).
Il est donc souvent indispensable de complémenter les aliments, par l’introduction du C.M.V. dans la ration.
4. Complémentation minérale et vitaminique ou C.M.V.
L’alimentation de base en fourrages et concentrés ne peut pas fournir tous les oligo- éléments nécessaires. Ceux-ci sont pourtant indispensables au fonctionnement général de l’organisme mais également au bon déroulement des synthèses microbiennes ruminales. Par exemple, la production de protéines par les flores microbiennes est très sensible à une carence en phosphore. Les apports recommandés sont de 5g/MOF. Le magnésium et les autres oligo- éléments comme le Cobalt jouent également un rôle essentiel dans les synthèses microbiennes en agissant comme co-facteur des réactions enzymatiques (JEAN-BLAIN, 2002).
5. Apports minéraux
Il est important que les animaux disposent de pierres à lécher contenant le sodium, le magnésium et les oligo-éléments, et d’assurer des apports réguliers en vitamines afin de prévenir les carences. Les apports énergétiques et azotés doivent être pris en considération surtout durant la période de la fin de gestation et en début de lactation; les besoins totaux par jour sont présentés dans le tableau suivant :
Tableau n° 09: Besoins en Phosphore et en Calcium (ALUJEVIC, 1978).
6. Besoins en eau
Le mouton se caractérise par une grande sobriété, en raison de la possibilité pour le tube digestif de pouvoir fonctionner avec une faible humidité du contenu; ce n’est cependant pas une raison pour ne pas donner à boire aux ovins car le correct fonctionnement digestif exige 3 à 4 litres d’eau par Kg de matière sèche. L’eau doit toujours être offerte aux moutons quelles que soient les circonstances (CRAPLET et THIBIER, 1980), comme le présente le tableau n°10.
Tableau n° 10: Besoins en eau journalière (ALUJEVIC, 1978).
7. Alimentation des jeunes et sevrage
Le lait est l’aliment idéal du jeune. Sa composition, sa digestibilité et sa tolérance digestive, sont idéalement adaptées à la couverture des besoins (JEAN-BLAIN, 2002).
Rôle du colostrum
La composition du colostrum est très différente de celle du lait : la teneur en MS est plus importante à cause d’une teneur en protéine bien supérieure. La teneur en vitamines est également plus importante que celle du lait. On peut souligner le rôle de la vit A dans la résistance du jeune aux infections, et sa transmission exclusive de la mère au jeune par l’intermédiaire du colostrum. Les protéines sont principalement des immunoglobulines, transmises au jeune dans les premières heures de vie.
La perméabilité de la barrière digestive diminue ensuite pour s’annuler au bout de 24 h. L’alimentation des mères a des répercussions sur la teneur du lait et du colostrum en protéine, lipide et vitamines liposolubles. (JEAN-BLAIN, 2002).
Sevrage
Il correspond en élevage ovin à la séparation du jeune de sa mère. En fait, en élevage, on considère qu’il correspond au passage de l’alimentation lactée à l’alimentation exclusivement solide. Le développement du rumen s’effectue à cette période. Les prés estomac ne prennent leur fonction que lorsque le jeune commence à ingérer des fourrages, et il est important de développer leur volume au maximum, c’est pourquoi il faut encourager au maximum la consommation de fibres (MORAND-FEHR, 1996). Les jeunes sont considérés comme des monogastriques jusqu’à leur sevrage qui ne doit pas avoir lieu avant l’âge de 45 jours. Jusqu’à cette date l’alimentation doit être du lait naturel, et de préférence maternel (PATOUT, 2001).
8. Alimentation des animaux en production
Lors de la mise en place d’un plan d’alimentation, la première nécessité est de couvrir les besoins d’entretien, variant en fonction de poids de l’animal, et des conditions du milieu. On distingue les besoins énergétiques exprimés en UF, et les besoins azotés exprimés en gramme de PDI. Les principaux minéraux pris en compte dans l’élaboration d’une ration sont le calcium et le phosphore (GAROUD et al, 2004).
9. Engraissement des agneaux
L’alimentation des agneaux les plus lourds est finie à l’herbe. Il est conseillé de leur réserver les fourrages de qualité, les repousses des prairies fauchées au printemps, des prairies riches en légumineuse, ou des cultures spéciales telles que le colza fourrager. La complémentation au pâturage est toujours possible, mais doit rester dans les limites de 30% de la MS totale de la ration. En pratique, on peut commencer à mettre du concentré à la disposition des agneaux à partir de leur deuxième semaine de vie afin qu’ils s’y habituent. On préfère donner des concentrés très énergétiques (0.8 UFV/kg de MS) dès le début, et les réduire en quantité en fin d’engraissement pour éviter d’avoir des carcasses trop grasses. La part de céréales dans la ration entraîne par ailleurs souvent un excès de phosphore, pouvant être à l’origine d’une lithiase urinaire (DUDOUET, 1997 et GAROUD, 2004).
10. Alimentation des agnelles de renouvellement
Les besoins des animaux destinés au renouvellement du troupeau s’évaluent en fonction de l’âge de mise à la reproduction. En effet, il faut que les agnelles aient atteint les 2/3 de leur poids adulte. La conduite de leur alimentation doit tenir compte de l’âge auquel on souhaite les mettre à la reproduction. Il est également préférable d’habituer les jeunes à consommer les composants de la ration des adultes, et en particulier la végétation des parcours lorsque celle-ci est utilisée (CORCY, 1991 ; MORAND-FEHR, 1996 et GAROUD, 2004).
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Samir Boudemagh
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Abdrazek Arbi