1-Situation de l’agrumiculture en Algérie
1.1-Evolution des vergers agrumicole
L’introduction de l’oranger en Algérie est ancienne sans qu’il soit possible de la dater avec précision mais le développement des plantations caractérise essentiellement l’époque coloniale. Au moment de l’arrivée des français, Blida était déjà célèbre pour ses « orangeries ». Le recensement algérien de 1852 dénombrait 170 hectares d’orangers avec 22 330 arbres.
Sur une dizaine d’années, avant l’indépendance, la production annuelle d’agrumes est de l’ordre de 400000 tonnes. L’Algérie se trouve ainsi placée au dixième rang mondial et compte parmi les grands producteurs du bassin méditerranéen. 1966-1967 le chiffre de 96 quintaux/ha pour une production surestimée de 400 000 tonnes. En fait de nombreuses observations permettent de penser que le rendement est certainement plus proche de 80 quintaux/ha. Ces valeurs placent l’Algérie très loin derrière ses principaux concurrents du bassin méditerranéen : le verger marocain donne une moyenne de 150 quintaux de fruits à l’hectare, l’espagnol 165 et Israël porte ses rendements moyens à plus de 300 quintaux/ha (Mutin, 1969).
Tableau 5 : Evolution des rendements moyens à l’hectare de 1925 à 1964
périodes production |
1925/29 |
1930/34 |
1935/39 |
1940/44 |
1945/49 |
1950/54 |
1955/58 |
1960/64 |
Qx/ha | 78,4 | 77,8 | 84 | 61,1 | 69,3 | 111,6 | 118,2 | 100,8 |
(Mutin, 1969) Ce n’est qu’au cours de la décennie 1950-1960 que le rendement a dépassé 100-110 ha.
Cette période correspond à celle de l’essor du verger après la deuxième guerre mondiale, c’est l’époque où les progrès techniques ont été les plus nombreux. La faiblesse d’ensemble des rendements trouve son explication dans la structure d’âge du verger. En 1965 elle était évaluée de la façon suivante :
Tableau 6 : Age du verger algérien en 1965
Age du verger | 0-5 ans | 5-15 ans | + de 15 ans |
Superficie en ha | 3 500 | 14 000 | 25 000 |
(Mutin, 1969) Apparemment plus de la moitié du verger est constitué par des arbres en pleine production,
âgés de plus de 15 ans. En fait, parmi ces 25 000 ha, plus de 6 000 ha ne sont que des vergers minuscules de moins de 1 hectare, souvent fort âgés, parfois centenaires. Beaucoup d’autres, ont été pourtant plantés selon des techniques aujourd’hui dépassées.
En 1962 après le départ des Européens qui a paralysé le commerce extérieur. A vrai dire l’affaire ne fut pas facile et plusieurs expériences ont été conduites. Les déficiences de la production, la médiocre qualité des fruits offerts sur le marché sont à l’origine de la baisse du niveau des exportations. Les tonnages exportés sont sans cesse en diminution Le pourcentage de fruits exportés qui atteignait 70 % en 1963 est tombé à 54 % en 1966 et 36 % en 1967 et 1968. En 1964, ils étaient estimés à 18 % ; au cours de la campagne 1967-1968.
Par ailleurs, l’Algérie livre une trop grande quantité de « fruits de saison » à un moment où les cours s’affaissent. Au cours de la campagne 1967-1968, les exportations d’oranges du secteur socialiste, soit 94 % du total des oranges exportées, se décomposent de la façon suivante :
Les oranges précoces (Navels – Hamlin) qui se vendent de la fin octobre à la fin janvier n’ont représenté que 34 % du total. Les oranges tardives (Valencia Late, Vernia) qui se récoltent en mai : 14 %. L’essentiel des ventes (52 %) est donc représenté par les oranges de saison où figurent plus de 12 variétés différentes.
Pendant toute la période coloniale, les échanges extérieurs de l’Algérie se caractérisaient par la très grande part prise par le marché français. Plus de 90 % des agrumes étaient écoulés vers la France.
Les positions algériennes sur le marché français sont en très nette perte de vitesse. La part de l’Algérie dans les importations françaises ne cesse de se réduire. En 1961-1962, l’Algérie couvrait presque 50 % des besoins français, elle n’en assure que 12% en 1967-1968.
Le prix moyen obtenu par les oranges algériennes est le plus bas de tous les concurrents. Au cours de la campagne 1966- 1967, le prix moyen à la tonne est de 720 francs pour l’Algérie, 770 pour l’Espagne, 860 pour le Maroc, 1 020 pour Israël et 1 090 pour la Tunisie. Au cours de cette même campagne, l’Algérie qui a assuré 16 % du tonnage importé en France n’a recueilli que 14 % des recettes (Mutin, 1969).
Le verger agrumicole national après l’indépendance occupe une superficie d’environ 45000ha pour une production annuelle de 450000 tonnes répartit comme suit : oranges 318000t, clémentine 105.000 t, mandarine 27000t et Pomélo 4000t (Anonyme a, 2010).
La Figure 3 montre les différentes zones qui produisent les agrumes et leur répartition. A l’est ces zone se répartie à Annaba, Béjaia et Skikda. A l’ouest on les trouve à Mascara, Mostaghanem, Oran, Relizane et Telemcen. Au centre on trouve les zones à Alger, Blida, El- asnam et Miliana.
1.2- Superficie et répartition spatiale
Le verger agrumicole Algérien occupe 0,7 % de la surface agricole utile (SAU) et 6,8 % de la surface arboricole, soit 64154 ha dont 50826 ha en rapport. Le reste étant constitué de 909 Ha de jeunes plantations (Anonyme a , 2010).
Tableau 7 : Wilayas productrices des agrumes et leurs superficies par région (ha)
Ouest | Centre | Est | Sud | ||||
Wilaya | Surface | Wilaya | Surface | Wilaya | Surface | Wilaya | Surface |
Telemcen | 2491 | Chlef | 5760 | Jijel | 327 | Biskra | 85 |
Mostaganem | 4488 | Bejaia | 2075 | Skikda | 2353 | Bechar | 34 |
Mascara | 4256 | Blida | 16583 | Annaba | 521 | Tamanrasset | 199 |
Oran | 230 | Bouira | 414 | Guelma | 874 | El-Oued | 43 |
A.Temouchent | 483 | Tizi-Ouzou | 1343 | El-Taref | 2092 | Ghardaia | 971 |
Relizane | 4539 | Alger | 5088 | Illizi | 93 | ||
Medea | 53 | ||||||
Boumerdes | 2072 | ||||||
Tipaza | 3725 | ||||||
Ain-Defla | 2344 | ||||||
Total | 16487 | 39457 | 6167 | 1425 |
(Bellabas, 2009)
L’Est Algérie reste une région où les agrumes n’ont pas connu un développement important, plus de la moitié du verger se trouve au centre du pays. Selon les exigences pédo- climatiques des agrumes, ils sont essentiellement localisés dans les zones potentielles comme :
- La plaine de la Mitidja : 43%
- Le périmètre de la Mina et Bas- Chélif : 27%
- Le périmètre de Bounamoussa (Annaba) et la plaine Saf-Saf (Skikda) : 10%
- Le périmètre de la Habra (Mascara) : 07% (anonyme, 2010)
1.3- Répartition variétale :
Le verger agrumicole est constitué en majeure partie des oranges, clémentines et mandarines occupe 72% de la superficie arboricole.
- 46.426 Ha en oranges : Soit 72 % avec une prédominance de la Thomson et de la Washington navel ;
- 12.635 Ha en clémentines et mandarines: Soit 19 % avec une prédominance de la clémentine ;
- 4.438 Ha en citronnier Soit 7 % ;
- 90 Ha de pomelo Soit 0,1 %.
Il y a lieu de noter la faiblesse des superficies en citronnier et pomelo. La gamme variétale des orangers est peu diversifiée avec une dominance des variétés du groupe Navel caractérisées par leur précocité (Exemple : wilaya de Blida).
- Groupe des Navels (Thomson N. et N) : 15009 ha, soit 46%
- Groupe des clémentiniers (sans pépins et Monréal) : 5.195 ha, soit 16%
- Groupe des Mandariniers (Wilkings-Satsuma) : 1.554 ha, soit 05%
- Groupe des saisons (10 Variétés) (Double fine) : 6.199 ha, soit 19%.
- Groupe des tardives (Valencia Late) : 099 ha, soit 07%
- Groupe des Citrons et Pomelos : 2.401 ha, soit 07% (Anonyme, 2010)
1.4- Structure d’âge du verger agrumicole
Le verger agrumicole est d’un âge avancé, on enregistre un faible taux de renouvellement des plantations malgré le soutien consenti par l’Etat. La structure d’âge serait représentée dans le Tableau 8
Tableau 8 : Structure d’âge de vergers algériens
Tranche d’Age |
Surface total moyenne (Ha) |
Taux | Observation |
0 – 10 | 20.000 | 31% | Plantation Programmes de Développement (2000- 2009) |
10 – 30 | 5000 | 8% | Absence d’investissement (1987-1999) et manque d’entretien. |
30 – 50 | 13000 | 20% | Période DAS*(avant 1987) |
+ de 50 | 26.100 | 41% | Verger en voie de décrépitude |
Total | 64.100 | 100% |
(Anonyme a, 2010)
Il est à signaler que la rentabilité économique d’un verger d’agrumes commence à décroître à partir de l’âge de 50 ans.
2-Production des agrumes en Algérie
Les valeurs relatives a la production des agrumes (orange, mandarine, clémentine et citrons) sont interprétés dans la Figure 4.
Selon la figure 4 on remarque que les oranges occupent la première place, et qu’elle est presque toujours en développement. Par contre la production des autres espèces est toujours stable et faible surtout pour le pomelo.
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2.1-Production des agrumes par wilaya
Tableau 9 : Production des agrumes par wilaya(q)
(Bellabas, 2009) A la lumière du tableau 9 on peut distinguer les grandes wilayas productrices en Algérie, comme on peut remarquer leur répartition dans le territoire national.la figure n°5 traduise les zones.
La Figure 8 et le Tableau 5 montrent les zones de productions d’agrume qui sont les même depuis la colonisation, l’indépendance jusqu’à nos jours.
La production des agrumes en Algérie marqué un croissement rapide depuis les années 90, après elle se stabilise de 2005 jusqu’à 2008 puis il y a un abaissement en 2009 puis elle se revienne encore de se stabilisé.
Par rapport à d’autre pays producteurs d’agrume en remarque que l’Algérie après la période coloniale qui se caractérise par une bonne production, souffre d’un baissement remarquable de production qui n’arrive même pas à satisfaire les besoins de la consommation locale.
Source:
KHEN Ouissam 2014 , Erosion génétiquedes espèces agrumicolesdans la wilaya de Skikda: Contraintes de production, Université 20 Août 1955 Skikda.