Le chêne liège

Le chêne liège
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Le chêne liège (Quercus suber L.), est une essence plutôt méditerranéenne atlantique, lié aux substrats non calcaires. Il affectionne surtout les substrats friables voire arénacés, facilement accessibles à son système racinaire. Il apparait comme nettement plus thermophile et plus résistant à la sécheresse estivale (Quezel, 1979 ; Elantry, 2016).

1. Taxonomie du chêne-liège

L’arbre a été décrit pour la première fois par Linee en 1753. Le chêne liège est relativement polymorphe, de nombreuses variétés ont été décrites (Nativadade, 1956).Aime,(1976), signale que le genre Quercus pose un problème polygénétique qui n’est toujours pas résolu, il met l’accent sur le problème posé par Quercus suber et les espèces voisines telles que Quercus pseudo suber et Quercus cerris.
La systématique du chêne liège selon (Quezel, 1979) est comme suit :
 
Embranchement          :           Spermaphytes
Sous embranchement  :           Angiospermes
Classe                          :           Dicotylédones
Ordre                           :            Fagales
Famille                         :            Fagacées
Sous famille                 :           Quercinées
Genre                           :          Quercus
Espèce                         :          Quercus suber L.
 Le genre Quercus est le genre le plus important de la famille des Fagacées, un genre qui comprend de 200 à 500 espèces dont 6 existent en Afrique du Nord (El Antry Tazy et al., 2008).

2.   Principales caractéristiques botaniques du chêne liège

Le chêne liège est un arbre de taille moyenne de 10 à 15 mètres, peut atteindre20 à 25 m, la cime est irrégulière, s’étalant en longueur, l’arbre présente un couvert léger laissant passer la lumière. A l’état isolé le tronc est couvert de grosses branches étalées, quand il vit en massif le tronc est plus droit et plus long.L’arbre peut vivre jusqu’à 300 ans, mais les levées successives de liège diminuent fortement cette remarquable longévité à environ 200 ans.
Cependant, les levées successives de liège, avec des rotations de 9 à 11 ans, sont possibles jusqu’à 50 à 200 ans (Vignes, 1990).

2.1.  Ecorce

Cette partieprend un aspect liégeux vers 5 à 6 ans, donnant le  liège  mâle  très  irrégulier crevassé qui atteint une épaisseur moyenne de 2 à 3cm entre 30 à 40 ans (Piazetta, 2005). Le liège femelle qui se développe après démasclage est moins crevassé plus homogène et plus élastique, ce dernier est exploité au bout de 9 à 12 ans (Bouhraoua, 2003).

2.2.  Racines

Le chêneliège est muni d’un système racinaire pivotant avec des ramifications latérales puissantes, permettant un enracinement profond qui fixe l’arbre sur des sols légers peu profonds et même rocheux (Khalla, 2006).

2.3.  Feuilles

Ellessont plus polymorphes, coriaces et arrondies, plus ou moins dentées. De couleur vert brillant au-dessus et pubescente sur la face inferieure. Elles sont renouvelées au printemps (Aime, 1976 ;Palaisance, 1977).

2.4.  Fruit

C’est un gland de taille variable, il mesure 2,5 à 3 cm, de couleur marron allongé. Ce fruit est quelque fois doux, sa maturité à lieu en une année (Hachemi, 2011).

2.5.  Inflorescences

Le chêne liège est monoïque et allogame, les fleurs mâles pendent en chatons filiformes à l’extrémité des rameaux de l’année. Par contre lesfleurs femelles se présentent en châtons courts qui apparaissent sur les rameaux de l’année (Fraval, 1991 in Belaidi, 2010).

3.   Exigences écologiques de l’espèce étudiée

Le chêne liège est une essence nettement calcifuge. Il apprécie les sols à pH acide, avecpeu de contraintes pour la pénétration des racines, suffisamment drainés et avec un horizon organique bien préservé (El Antry Tazi et al., 2008).
Pour la température, Quercus suber est une espèce relativement thermophile, liée aux variantes non froides des bioclimats humides et subhumides, voire semi-aride en cas de compensation hydrique telle que la nappe phréatique ou une forte humidité de l’air (El Antry Tazi et al, 2008 ; Adouane, 2011). Il demande une température douce, dont l’optimum se situe entre 13°C et 18°C, cependant les gelées de -9°C lui sont nuisibles, (Boudy, 1952in Belaidi, 2010).
En ce qui concerne leur exigence en matière de lumière, c’est une essence héliophile, de ce fait exige une forte insolation (Frochot et Levy, 1986). L’augmentation de l’éclairement provoque la levée de dormance d’une partie du stock de glands au sol et permet une photosynthèse plus intense. Des observations quantifiées confirment que la survie des semis et leurs croissances augmentent sensiblement avec l’éclairement relatif (Chollet, 1997).
Pour les précipitations, l’espèce est remarquablement plastique, sa moyenne annuelle varie entre 441 à 1700 mm. Toutefois, il est exigeant en humidité atmosphérique, surtout en saison sèche (El Antry Tazietal., 2008 ; Bekdouche, 2011).

4.   Importance socio-économique

En raison de la qualité, de la valeur de son écorce et de son bois, le chêne-liège est de point de vue économique l’essence forestière la plus importante d’Afrique du nord. Son écorce (liège) est une ressource exploitable dans plusieurs domaines. Il est utilisé dans la fabrication des bouchons, des panneaux d’agglomérés et l’isolation, pour la décoration et le revêtement et article divers. Il contient du tanin utilisé dans l’industrie de tannage.Son bois sert à la fabrication des traverses de chemin de fer, de tonneaux et autres usages en menuiserie. C’est un bois rouge clair compact (Boudy, 1952 in Belaidi, 2010 ; Laakili et al., 2016)

5.   Répartition de chêne liège

5.1.    Aire de répartition mondiale

Le chêne liège est circonscrit à la région de la méditerranée occidentale et déborde le longdu sud de la façade atlantique, où les influences de la mer et de l’océan permettent de tempérer la grande amplitude des oscillations thermiques et l’aridité de la saison d’été du climat méditerranéen au sens strict (Cantat et al., 2005).
C’est une essence endémique de la méditerranée occidentale. Débordant sur les côtes atlantiques depuis le Maroc jusqu’au golfe de Gascogne entre les latitudes Nord 31 et 45(Fig.1) (Zeraia, 1981 ; Piazzetta, 2005).

Figure 1 : distribution du chêne liège dans le monde (Source : Quezel et Médail, 2003)
Figure 1 : distribution du chêne liège dans le monde (Source : Quezel et Médail, 2003)

5.2.    Aire de répartition en Algérie

Le chêne liège est une espèce forestière principale en Algérie, tant en raison des superficies occupées, que de son importance économique. Il est présent sur 450 000 ha, mais ne constitue de véritables subéraies que sur 150 000 ha. Ces dernières se situent entre les frontières Marocaines et Tunisiennes et s’étendent du littoral méditerranéen au Nord aux chaines telliennes au sud, sur une largeur ne dépassant pas les 100 km (Bouhraoua, 2003). Yessad (2000), a montré que les subéraies Algériennes couvrent trois faciès : l’occidental montagnard, l’oriental littoral et l’oriental montagnard (Fig. 2).

Figure 2 : répartition de la subéraie en Algérie (en vert) Source: D. G. F.2003 in Bouregbi I., 2014
Figure 2 : répartition de la subéraie en Algérie (en vert) Source: D. G. F.2003 in Bouregbi I., 2014

6.   Problèmes de la subéraie algérienne

Malgré la superficie importante couverte par cette espèce, elle reste néanmoins moins étudiée et plusieurs facteurs de dégradation ont contribué à sa régression : absence de la régénération naturelle par glands ou par rejet de souches, exploitations abusives et surpâturage. Par ailleurs, l’absence d’outils scientifiques performants pour évaluer la Ressource, complique davantage la gestion de ces peuplements (Merouani, 2015).

6.1.    Incendies

L’incendie est le facteur de dégradation le plus redoutable de la forêt algérienne méditerranéenne (Bouregbi, 2014). La fréquence et l’intensité des incendies enregistrés en rendent la stabilité de ces forets difficile (Ouelmouhoub, 2003 ; Bekdouche, 2010).

6.2.    Action anthropique

En plus du ramassage de bois sec, de la cueillette du doum (Chamaerops humilis), du Bgenêt (Telinelinifolia) ou de la bruyère (Erica arborea), de la récolte des glands, les
écosystèmes de chêne-liège subissent des coupes délictueuses et des défrichements. La disparition du sous-bois sous l’effet de la cueillette et du surpâturage a transformé certaines subéraies en forêt-parc (Seigue, 1985 et Benabid, 2000 in Bouregbi, 2014).
A tous ces facteurs s’ajoute le vieillissement des subéraies, ce qui les rend plus vulnérables. D’une façon générale, les causes avancées par les services des forêts en Algérie, et même ailleurs, sont spécialement les conditions climatiques, à savoir la faible hygrométrie et la sécheresse persistante, qui ont marqué ces dernières années (Meddour-Sahar, 2008).

Source:

Saad Lynda. Impact des incendies sur les caractéristiques de la rhizosphère : cas d’une subéraie mise en défens (Taksebt, Zekri).
Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou

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