Les sols salés contiennent suffisamment des sels solubles dans leur solution (électrolytes) pour nuire à la croissance de la plupart des plantes. Ces sels solubles, sont principalement le sodium (Na+), le calcium (Ca2+), le magnésium (Mg2+) et de potassium (K+) et aussi les chlorures (Cl-), les sulfates (SO42-) et les carbonates (CO32-).
Le développement d’une gestion efficace des pratiques de lutte contre la salinité nécessite une bonne compréhension des effets de la salinité sur les sols et sur les plantes.
1. Effets de la salinité sur les plantes
L’accumulation des sels dans les sols est un grave problème environnemental menaçant les processus physiologiques de la plante et la fertilité des sols. Les teneurs élevées en sels tendent à augmenter la pression osmotique de la solution du sol, ce qui diminue la capacité de la plante à utiliser l’eau dont elle a besoin, au risque de la soumettre à une sécheresse conditionnée (Halitim, 1988). Les sels constituent aussi un obstacle physique à l’enracinement à cause de la diminution de la disponibilité en eau et de l’instabilité structurale du sol. Ils sont aussi à l’origine des déséquilibres nutritionnels observés chez les plantes. Seules les plantes tolérantes aux sels peuvent se développer. Dans certains cas, la salinité est tellement élevée que le sol devient stérile et dépourvu de toute végétation y compris de plantes halophytes. Dans ce cas, des problèmes de toxicité surviennent aussi ; outre le sodium et le chlore, d’autres éléments à l’état de traces tels que le bore peuvent aussi être toxiques pour les plantes (Ayers et Westcot, 1988).
2. Effets de la salinité sur les sols
Dans les sols salins, la présence excessive de sels solubles neutres flocule la fraction argileuse, mais les maintient stable, alors que dans les sols alcalins, un excès en sodium échangeable favorise la dispersion de l’argile et rend la structure du sol instable. Ces sols sont ainsi sensibles aux encroûtements de surface qui favorisent le ruissellement de surface (Hassan, 2005). Une prise en masse du sol peut également réduire fortement l’infiltration de l’eau dans le sol et conduire à une hydromorphie plus ou moins importante du sol selon sa texture et sa position topographique dans le paysage (Douaoui et al, 2004).
Un taux de sodium échangeable élevé a pour effet une dispersion des agrégats, ce qui conduit à une réduction de la perméabilité, de la porosité et un tassement des sols. Du point de vue agricole, cela se traduit d’une part par la prise en masse du sol qui devient très compact, dur, difficile à labourer, et d’autre part, par des difficultés de germination, et d’enracinement des plantes. Par ailleurs le sol devient totalement asphyxiant, ce qui s’accompagne d’une atrophie du système racinaire, de son développement de plus en plus superficiel, avec des conséquences défavorables sur la nutrition minérale des plantes, et la baisse considérable des rendements.
Source:
MAAMAR Mahmoud 2016.
Cartographie, de salinité dans une parcelle cultivée de la plaine de la Mina (Relizane).