Mécanismes de nuisibilité des mauvaises herbes

Mécanismes de nuisibilité des mauvaises herbes
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La nuisibilité des mauvaises herbes dans une culture est à relier principalement à leurs effets négatifs sur la croissance et le développement de la plante cultivée (CAUSSANEL, 1989). En termes d’interactions biologiques, ces effets mesurés, traduisent  les résultats de la concurrence entre les mauvaises herbes et plante cultivée, ils peuvent être de diverses natures, relevant soit de la compétition, soit de l’allopathie, ou d’autres processus d’exploitation.
La  nuisibilité se manifeste de deux manières, directe et indirecte :

Nuisibilité directe

On parle  de nuisibilité directe quand la mauvaise herbe engendre des pertes de rendement, soit par la compétition ou l’allopathie. (LONGCHAMP, 1977 et  CAUSSANEL, 1989).
La nuisibilité  directe s’exerce  au niveau de :

L’eau :

KORSONO ( 1930) in AL AHMAD (1982) estime que pour synthétiser un gramme de matière sèche , une plante adventice a besoin en moyenne de 2 fois plus d’eau qu’une plante cultivée (6.57 gramme contre 3.20gramme).

Les éléments fertilisants :

FISYNOV (1969) in CAUSSANEL et BARRALIS (1973), rapportent qu’une mauvaise herbe comme le Chenopodium album contient deux fois plus d’azote et autant de phosphore que la plante cultivée qui lui associée. De même CRISTANSEN–WILLEGER (1970) in AL AHMAD (1982) indique que les mauvaises herbes absorbent les 3/4 d’azote assimilable des couches superficielles du sol  et  que leur compétition s’accentue avec le manque d’eau.
Les exportations à l’hectare  des différentes plantes adventices sont de même ordre que celles des plantes cultivées. Certaines espèces sont nettement nitrophiles ce qui rend leur présence encore plus contraignante. LONGCHAMP (1977); signale également que certaines adventices ont de gros besoins en oligo-éléments (Mg,  Mn, Zn) et peuvent même quelques fois, constituer des indicateurs de carence.
Les quantités  d’éléments fertilisants prélevés par certaines espèces courantes d’adventices  sont rapportées dans le tableau n° 05.
Tableau n° 05 : Exportations des éléments fertilisants (kg/ha) par quelques espèces

Espèces de mauvaises herbes N P2O5 K2O
Chiendent (Agropyrum repens) 40 31 68
Laiteron   ( Sonchus arvensis) 67 29 160
Chardon  (Cirsium arvensa) 138 31 117
Renouée   ( Polygonum amphibium) 85 47 170

D’après KORSONO (1930) in DIEHL (1975)

 La lumière : 

La lumière joue un rôle indispensable dans la vie des plantes, et une réduction de la lumière signifie donc, une réduction du rendement (DETROUX, 1975). Par leur croissance rapide les mauvaises herbes créent une zone d’ombre, qui diminue la photosynthèse des espèces cultivées.

L’espace:

De nombreuses mauvaises herbes peuvent croître très rapidement et leur surface foliaire recouvre tout l’espace libre (ELIARD , 1979).
La compétition pour l’espace dépend largement  du développement et de la profondeur explorée par le système racinaire.  Elle se déroule à la fois au dessus du sol et au dessous  (LONGCHAMP ,1977 ; MONTEGUT ,1980 et CAUSSANEL ,1989). Très souvent la masse racinaire des adventices est supérieure de celle des  plantes cultivées.
Quant à l’allopathie, elle est définie comme l’émission ou la libération par une espèce végétale  ou par l’un de ces organes, vivants ou morts, de substances organiques toxiques entraînant l’inhibition de la croissance des végétaux qui se développent  à son voisinage où qui  lui succédant sur le même terrain  (PUTMAN et WESTON ,1986 ; CAUSSANEL ,1996).C’est sans doute sous cette forme que l’action des mauvaises herbes est la plus dangereuses.
De nombreuses espèces végétales synthétisent des substances généralement des métabolites secondaires, qui ont la propriété d’agir sur la germination ou la croissance d’autres plantes. (SAXENA et al, 1996). Parmi les plantes cultivées illustrant ce phénomène, on trouve l’avoine, le tournesol, le noyer, le concombre  (MARTIN, 1957).Ainsi que des plantes
adventices comme Avena fatua L; Chenopodium album L   (SAXENA et al, 1996)

Nuisibilité indirecte

Elle regroupe toutes les difficultés dues à la présence de mauvaises herbes (MOTEGUT, 1980).Parmi ces contraintes JUSSIAUX et PEQUIGNOT (1962) et LONGCHAMP (1977), évoquent :

  • L’altération de la qualité de récoltes par la présence de graines étrangères ou par l’humidité excessive du grain récolté;
  • Les difficultés d’exécution et augmentation du coût des travaux de récolte;
  • La présence  de plantes  toxiques dangereuses  pour le bétail et même pour l’homme;
  • L’hébergement de virus, bactéries, champignons et insectes divers nuisibles aux cultures.

Source:

MELAKHESSOU Zohra  2007.   Etude de la nuisibilité directe des adventices sur la culture de pois- chiche d’hiver (Cicer arietinum L) variété ILC 3279, cas de Sinapis arvensis L .

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