1– Les périodes de plantation de pomme de terre en Algérie.
La pomme de terre peut être plantée et récoltée dans n’importe quelle région et à n’importe quel mois de l’année. Elle est surtout cultivée sur la côte méditerranéenne à climat tempéré .On la trouve aussi à 500 mètres sur la montagne et les vallées entre la côte et les monts de l’Atlas tellien ainsi que sur les hauts plateaux (tableau 8).
Les périodes de plantation sont données dans le tableau suivant :
Tableau 8: les périodes de plantation.
Type de culture | Zone de production | Date de plantation |
Cultures d’extra-primeurs | -littoral………………………. -basses plaines……………. |
ð Septembre/octobre |
Culture de primeurs | -littoral……………………….. -basses plaines…………….. |
ð Novembre à début janvier |
Culture de demi-primeurs | -littoral……………………… -basses plaines…………… |
ð Janvier |
Culture de saison “printemps” | -littoral……………………….. -basse plaines ……………. -hauts plateaux……………. |
ð fin janvier-fin mars ð fin janvier-fin mars ð fin février –fin avril |
Culture d’arrière saison “d’été “ | -Littoral…………………….. -Hauts plateaux |
– Juillet à Août -Mi Juin-fin juillet |
Source : (Anonyme, 1981).
2- Place dans la rotation:
La pomme de terre peut s’introduire dans la rotation sans problème majeur. Elle vient aussi bien après des plantes sarclées qu’après céréales ou prairies .Il est nécessaire de lui réserver un précédent ne dégradant pas la structure du sol (Rousselle et al, 1996).
Grâce aux façons culturales de préparation du sol, d’entretien et de désherbage, la pomme de terre est un excellent précédent (blé, betterave, colza et même parfois maïs).Elle laisse une terre bien ameublie et propre (Anonyme, 1995).
Il est recommander de l’introduire dans la rotation une fois tous les 5 à 6 ans, pas moins de 4ans, afin d’éviter le développement de nématodes et de maladies (Rhizoctones, gale, etc), ainsi que la multiplication des repousses (Anonyme, 2003).
3- Préparation du sol
La préparation du sol est une opération très importante qui conditionne la réussite d’une culture de pomme de terre.
Un sol bien ameubli au profondeur (25-30cm) permet une plantation aisée, facilite l’arrachage à la maturité des tubercules (Laumonnier, 1979).
Enfin, un bon travail du sol doit répondre à trois objectifs : (Anonyme, 1995).
- Une levée rapide et régulière, ainsi qu’un développement racinaire important et homogène pour puiser le maximum de réserves du sol ;
- Ne pas remonter de mottes compactes au moment du buttage ;
- Faciliter les opérations de récolte et éviter les risques d’endommagement des tubercules
3.4- Choix de la semence et plantation:
- a) Choix de la semence
On utilise les tubercules sélectionnés, certifiés dont la vitesse de croissance est maximale au moment de plantation (Laumonnier, 1979).
En effet, la semence est classée selon sa pureté variétale et son état phytosanitaire en :
- Plants de pré-base : il constitue les plants de famille de départ ;
- Plants de base: classe super-élites et élites issus de plants de pré-base ;
- Plants certifiés: classe A et parfois B, issus de plants de base.
La production de pomme de terre de consommation provident principalement de matériel variétal de classe A et/ou B (Chibane, 1999).
Le calibre des tubercules a également un effet important sur le rendement. Les gros tubercules donnent des plantes qui produisant un plus grand nombre de tiges et de tubercules filles dont le rendement est plus élevé mais avec une proportion plus grande de petits et moyens tubercules.
Par contre, les tubercules de petit calibre donnent moins de tiges et de tubercules-fils et produisent un rendement moins élevé avec une proportion élevée de gros tubercules. La préférence est aux tubercules de grosseur moyenne (Soltner, 1999).
- b) La pré-germination des tubercules:
C’est une méthode dont les avantages sont nombreux, elle permet:
- Une levée rapide ;
- Une maturité plus précoce ;
- Des fanes plus vigoureuses et plus développées ;
- Un rendement plus élevé.
- De reconnaitre et éliminée les plants à germes grêles ou déformés.
Les tubercules doivent être disposes en couche mince, soit à la surface de plancher soit sur des claies ou clayettes superposes. Les facteurs influencent la pré- germination sont les suivants:
- La lumière : assure la formation des germes courts qui n’épuisent pas les tubercules et ne se cassent pas lors de la plantation (Roger et Michel, 1980).
- L’humidité : limite le flétrissement et renforce l’action de la température, l’optimum se situe entre 80-85 %.
- La température : plus la température de pré-germination est élevée plus la germination est rapide. La température recommandée est de 10 à 12 °C.
- Le calibre: les gros tubercules ont tendance à germer plus facilement que les petits (Anonyme, 2004).
- c) La plantation:
La période de plantation dépend de la zone de production, la nature du sol, des conditions climatiques et de la variété. Mais le plus important c’est la température et l’état de ressuyage du sol (Anonyme, 1994).
La plantation ne doit se faire que lorsque la température du sol à 8 h du matin atteint 8° C à une profondeur de 10 cm (Michaud et Tennir ,1982 in Chirifi,1995).
La plantation doit suivre immédiatement les opérations du travail du sol afin d’éviter le dessèchement du lit de plantation ou leur tassement par les pluies (Anonyme, 1994).Elle peut se faire manuellement ou par une planteuse semi-automatique (Vander Zaag, 1980).
La pomme de terre doit être mise en terre à une faible profondeur environ de 0,1 m, un peu plus dans un sol léger et un peu moins dans un sol lourd (Laumonnier, 1979).
Une profondeur trop grande retarde la lavée et expose les jeunes germes à l’attaque de rhizoctone (Rousselle et al, 1979).
Généralement, on place environ 4 plants /m² avec une distance de 75 cm entre la ligne et
33 cm dans la ligne (Vander Zaag, 1980).
Pour une bonne occupation du sol 15 à 20 tiges /m² est un optimum recommandé (Chibane, 1999).
5- Les travaux d’entretien.
Le travail superficiel du sol permet de maintenir le sol meuble en surface, d’agir sur l’économie de l’e u et détruire les mauvaises herbes (Eliard, 1977).
- Le buttage:
Cette opération consiste à ramener la terre préalablement ameublie vers le billon pour former la butte dont le rôle est de : (Chibane, 1999).
- Favoriser la tubérisation (la terre est moins tassée dans la butte)
- Eviter le verdissement des tubercules et facilite leur arrachage.
- Limiter la contamination des tubercules par le mildiou (Soltner, 1999).
En général, le buttage s’effectue en 1 ou 2 passages après la plantation surtout en terre argileuse ou limoneuse, le dernier buttage doit être effectué lorsque les touffes aurant 15 à 20 cm.
- Le binage:
Généralement assimilée au buttage et au sarclage (Anonyme, 1981), Il permet de maintenir le sol parfaitement exempt de mauvaises herbes. En complément des désherbants chimiques(Eliard, 1977).
Lors du binage, il faut veiller de ne pas endommager le système racinaire et les tubercules nouvellement formés. (Chibane, 1999).
- Le désherbage.
Les interventions mécaniques sur une culture de pomme de terre permettent de lutter contre les mauvaises herbes, donc les opérations binage et buttage consistent en elle-même un désherbage mécanique.
Cependant, ce dernier s’avère insuffisant dans certain conditions climatiques d’où la nécessité d’un désherbage chimique pour limiter le développement des adventices (Anonyme, 1994)
6- L’irrigation de la pomme de terre:
La pomme de terre exige une bonne humidité du sol à la plantation et à la récolte, en raison de la position superficiel des racines, la plante exige des irrigations fréquentes et à faible dose. (Anonyme, 1981).
D’après (Haddad, 1981 in Bakhouche ,2005), les besoins en eau d’une culture sont en fonction de trois facteurs:
- Les stades de développement de la culture ;
- La nature du sol (texture) ;
- Les conditions climatiques.
Les quantités d ‘eau nécessaires à l’hectare peuvent être estimées à environ:
- 2 à 3000pour la pomme de terre de primeur
- 4 à 6000 pour la pomme de terre de saison
- 3 à 4000 pour la pomme de terre d’arrière saison (Anonyme, 1994).
D’après (Skiredj ,2007) la pomme de terre présente trois phases importantes :
- La phase (1): de plantation à la stolonisation, l’apport d’eau est obligatoire, car tout déficit hydrique entraine une chute de rendement de 46 à 50 %.
- La phase(2): fin de stolonisation –début de grossissement des tubercules, phase plus critique que la 1ere ,l’apport d’eau doit être effectué au début du grossissement .un déficit hydrique pendant cette période ou quelques jours avant entraine une chute de rendement est de 30 à 50 %.
- La phase (3): plein grossissement des tubercules, n’est pas une phase critique si l’apport d’eau a été assuré bien pendant les phases (1) et (2), et l’apport d’eau en phase (3) améliore le rendement .
En ce qui concerne la quantité de l’eau, la pomme de terre est relativement sensible à la présence des sels. Avec 4g/l de sels totaux dans l’eau peut engendrer une réduction du rendement allant jusqu’à 50 %(Chibane, 1999).
En irrigation par billons, le débit doit être bien réglé afin d’éviter la destruction de la butte et mettre à découvert les tubercules et engendrer l’asphyxie de la plante (Anonyme, 1981).
7- Les principaux ennemis de la culture et les moyens de lutte:
Le tableau suivant permet d’identifier les symptômes et les moyens de lute des différentes maladies et ravageurs les plus fréquents.
Tableau9: les principales maladies et ravageurs de la pomme de terre.
Ennemi | Symptômes | Moyens de lutte |
Mildiou | -taches décolorées sur les feuilles en quelques jours deviennent brune. -pourriture des tubercules. |
-élimination des tubercules malades. -détruire les fanes avant l’arrachage -maintenir des conditions défavorables à la conservation. -L’emploi des fongicides organiques et cupriques comme moyen préventif. |
Altarnariose | -Tâches brunes arrondies sur les feuilles de la base puis s’étendre au reste de la plante -la contamination des tubercules est assez rare mais possible |
-éviter les plantations trop denses -procéder au brûlage des fanes après la récolte -éviter de planter les tubercules infectés – les traitements préventifs contre le mildiou suffisent. |
La teigne | S’attaque aux feuilles et aux tiges qu’elle perfore pour finalement rejoindre les tubercules en creusant une galerie cireuse qui favorise le développement des champignons. | -la réalisation d’un bon buttage -il est recommandé de garder une certain humidité jusqu’à l’arrachage -comme moyens chimiques les produits suivants ont donné de bons résultants (Méthonyl acéphate méthamidophos). |
Puceron | En roulement des feuilles et la transmission des maladies à virus | Recherché des régions particulières ou le climat limite le vol et la multiplication des pucerons. |
Source : (Anonyme, 1981), (Anonyme,1979),(Gauthier et al,1998)
8- La récolte:
Lorsque les fanes jaunissent et que les tubercules se séparent facilement du rhizome, la plante arrive à la maturité (Anonyme, 2008).
La date de récolte est raisonnée de la manière suivante:
- pour la pomme de terre de conservation : les tubercules sont arrachés à maturité complète afin d’assurer une bonne conservation;
- pour le plant : il est indispensable de laisser les tubercules en terre pendant au moins trois semaines après la destruction des fanes, l’épiderme peut ainsi durcir ce qui augmente la résistance des tubercules aux endommagements mécaniques (Anonyme, 2003).
Il est conseillé de récolter par un temps sec et éviter de laisser les tubercules trop exposés au soleil, situation favorable au développement des tâches noires et l’attaque par la teigne. Après la récolte seul les tubercules non blessées sont conservés et placés en cauche mince en un milieu frais, non humide, aéré et à l’abri des gelées (Chibane, 1999).
Conclusion :
Comme toutes les cultures le rendement fourni par la pomme de terre est lié à un bon suivi de l’itinéraire technique, une bonne protection contre les maladies et les ravageurs et surtout la prise en compte des exigences de la plante : une température convenable ,une bonne luminosité ,pas d’excès ou une insuffisance en eau et un sol léger à pH compris entre 5,5 à 6,5.
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