Le Sulla (Sulla coronaria, syn. Hedysarum coronarium L.), est une légumineuse à vocation fourragère, qui fait l’objet de plusieurs travaux de recherche depuis la deuxième moitié du siècle dernier. Ces travaux sont axés essentiellement sur :
Distribution et autoécologie ;
Analyse de la variabilité morphologique et enzymatique ;
Biologie de la reproduction et physiologie ;
Qualité fourragère et valeur nutritive ;
Résistance aux maladies et ravageurs ;
Aspects moléculaires et caryologiques ;
1. Distribution et Autoécologie
La connaissance de l’autoécologie de l’espèce est primordiale, dans le cas où elle doit être introduite dans les milieux plus au moins artificiels (jachère, sol en pente). La maîtrise de cet aspect est importante, car elle diminue les risques d’échecs.
En Algérie, Hedysarum coronarium a fait l’objet d’une étude auto écologique parmi d’autres espèces du genre Hedysarum. La localisation géographique a été mise en évidence pour certaines espèces de ce genre (Abdelguerfi-Berrekia et al., 1988 ; 1991). Précédemment, Abdelguerfi-Berrekia (1985), a indiqué que Hedysarum coronarium se développe à différentes altitudes, sur des sols en pente, à plus de 450 mm de pluviométrie. Abdelguerfi et Laouar (2000) ; Abdelguerfi et al., (2000) ont étudiés l‘autoécologie et la distribution des luzernes annuelles (Medicago sp.), des Sulla (Hedysarum sp.), des chenillettes (Scorpiurus sp.) et des trèfles (Trifolium sp.), en fonction de la pluviométrie, de l’altitude, du pH, de la conductivité, le taux de calcaire total et de la texture du sol. Sur les 240 sites où les espèces du genre Hedysarum sont relevées, Hedysarum coronarium a été rencontré sur 61 sites.
Dans le bassin méditerranéen, les différentes prospections effectuées par Hannachi- Salhi et al. (2009), en particulier en Afrique du Nord, dans le sud de la France, les îles de Sardaigne et de Malte, ont permis de collecter 199 accessions des différentes espèces du genre Hedysarum. Les résultats montrent que Hedysarum coronarium, présente la plus grande diversité puisqu’elle occupe une large aire de répartition en zones méditerranéennes.
En Tunisie, suite à un programme de prospection qui vise la collecte et la conservation des espèces fourragères et pastorales autochtone, Khelil-Zoghlami et Hassen (2006), ont dressés un inventaire préliminaire de ces espèces. Parmi les espèces du genre Hedysarum, le Sulla (H.coronarium) est le plus répondue (60% des sites), il s’étend de l’hyper-humide jusqu’au semi-aride mais disparait dans la zone aride.
Beale et al. (2008), par une prospection sur differentes légumineuses fourragéres spontannées à travers le Maroc, ont constaté que Hedysarum coronarium, est seulement présent sur trois sites, comparé à Scorpiurus sulcata, qui a un large spectre de distrubution (117 sites).
Dans le sud de l’Italie, Hedysarum coronarium est une légumineuse appropriée aux sols hautement pourvu de calcaire, a rapporté Squartini et al. (2002).
Cependant, l’autoécologie à elle seule, reste insuffisante pour une bonne valorisation des ressources phytogénétiques locales d’intérêt fourrager et/ou pastoral. L’évaluation des aptitudes de ces ressources et particulièrement la variabilité existante, permet de faciliter le choix des populations/et ou des écotypes en fonction des objectifs. Dans ce sens, l’évaluation de la variabilité est une nécessité.
2. Comportement, phénologie et biométrie
Afin de valoriser le matériel végétal en Algérie, plusieurs études relatives à l’espèce Hedysarum coronarium ont été menées sur le plan phénologique, morphologique, biométrique et agronomique.
Dans le but de valoriser les ressources phytogénétiques locales d’intérêt fourrager Abdelguerfi-Berrekia (1985) a entrepris un essai de comportement sur 113 populations appartenant à 6 espèces du genre Hedysarum, parmi elles, Hedysarum coronarium L.
Une étude biométrique en conditions expérimentales et en milieu d’origine de deux espèces du genre Hedysarum (Hedysarum coronarium et Hedysarum flexuosum), a révélé une certaine stabilité de quelques caractères (Berrekia et Abdelguerfi 1988 ; Berrekia et al., 1989). L’aspect morphologique et comportement du Sulla ont fait aussi l’objet d’études réalisées par : Bendjilas (1989) ; Ouzzane et Abdelguerfi (1989) ; Saouali (1992) ; Djilali (1993) ; Belarbi (1998) ; Issolah et al. (2001) ; Issolah et Khalfallah (2007).
Pour mieux comprendre la variabilité de l’espèce Hedysarum coronarium L. Figier et al., (1977 ;1978) ont mis en évidence, en Tunisie, une importante variabilité morphologique structurée. Antérieurement, Combes et al. (1975), ont réalisé une étude biométrique d’Hedysarum coronarium en vue de son amélioration et utilisation comme plante de pâturage. Louati-Namouchi et al. (2000a), ont mesurés vingt cinq caractères morphologiques chez 11 populations d’Hedysarum coronarium collectées en l’Afrique du Nord et en Italie du Sud ; les données obtenues, ont été soumises à une analyse uniivariée et une analyse multivariée ; L’héritabilité au sens large a été estimée ; elle varie entre 0.072 et 0.703. De leur part, Yagoubi et Chriki (2000b), ont étudié six caractères floraux et reproductifs chez trois cultivars et huit populations naturelles de l’espèce fourragère Hedysarum coronarium L. Les héritabilités inter-populations de quatre caractères : largeur du pétale, nombre total d’inflorescences par plante, nombre moyen de fleurs par inflorescence et proportion de gousses par fleur, sont significativement différents.
Une meilleure connaissance du rythme de croissance des légumineuses fourragères dans plusieurs environnements est nécessaire pour 1’exploitation de leur potentiel pour de nouveaux systèmes de récolte et de pâturage. Dans ce contexte, Annicchiarico et al. (2008), ont étudié l’effet de l’interaction génotype et milieu sur les trois variétés italiennes du Sulla (Grimaldi ; Sparacia ; Irpina) et un cultivar tunisien (D’italie) ; l’évaluation inclus six environnements testés, dont quatre menés en conditions non irriguées (Alger et Sétif en Algérie, Sanluri en Italie et Mograne en Tunisie) et deux en irrigué dans la région de Matteur (Tunisie).
En Italie, et étant donné l’intérêt croissant de Hedysarum coronarium, Lombardi et al. (2000b), ont comparé deux populations (“Teramo“ et ”Nugola“) et deux variétés (“Grimaldi“ et “Sparcia“ ) ; les données expérimentales ont concerné quelques caractéristiques productives, éco-physiologiques, production de semence et de fourrage. Une expérience pluriannuelle a été menée par Anastasie (1999), dans une localité de colline du sud de l’Italie, afin d’évaluer la réponse du Sulla à la fertilisation phosphatée et à la densité de semis ; l’application de l’engrais phosphaté jusqu’à 100 Kg d’ha de P205, a engendré des augmentations significatives du rendement en matière sèche du Sulla, par rapport au témoin sans engrais, en particulier dans la phase la plus tardive de la croissance de la prairie. Une autre expérience à été conduite par Sulas et al. (2000), sur l’ensemble du cycle bisannuel d’Hedysarum coronarium, par l’évaluation de la dynamique des plantes, leurs hauteurs et leurs productions fourragères. Lombardi et al. (2000), ont conduit une expérimentation sur un site de colline (Italie), après le passage du feu. Suite à une caractérisation de la végétation ligneuse et herbacée spontanée, des enherbements on été mis en place, parmi lesquels, Hedysarum coronarium, écotype “Nugola” et un mélange de Trifolium subterraneum (Cultivar “Seaton Park”) et T. brachycalycinum (Cultivar “Clare”), qui ont été comparés avec la végétation spontanée. Les observations ont concerné l’installation, le recouvrement, la densité, la structure de la végétation, la couverture morte et la stratégie d’occupations de 1’espace par les espèces herbacées (spontanées et semées) et par les ligneuses. Le mélange de trèfle souterrain s’est montré plus intéressant que Hedysarum coronarium L. (Lombardi et al. 2000).
En Espagne, Flores et al. (1997), ont suivi le comportement des populations autochtones d’Hedysarum coronarium provenant de l’Espagne et des écotypes italiens. Une importante variation a été obsérvée parmi les caractéres étudiés (Diamètre de la tige, surface folière).
En Australie du sud, où la culture de Sulla à gagné une grande ampleur, soixante accessions d’Hedysarum coronarium, provenant de différentes banques de gènes à travers le monde, ont été mises en essai de comportement, en vue de sélectionner les meilleurs cultivars pour la production de semences (Foster et al., 2000 ; Ewing et al., 2001). Nichols et al. (2007) discutent la possibilité de développer de nouvelles légumineuses fourragères en Australie du sud entre autres, le Sulla (Hedysarum coronarium L).
3. Biologie de la reproduction et physiologie
La connaissance du mode de reproduction et la physiologie sont nécessaires pour l’optimisation de la conservation et l’utilisation des ressources génétiques.
En Algérie, Saouali (1992) et Djilali (1993), ont étudié les aspects se rapportant à la biologie de la reproduction chez quelques espèces du genre Hedysarum, parmi elles, Hedysarum coronarium L.
En Tunisie, Chriki et al. (1984), ont montré par l’observation de la couleur des fleurs dans des descendances à croisement naturel et à hybridation chez Hedysarum coronarium que l’allopolen est favorisé par rapport à l’autopolen et que 90% des grains sont issus d’une fécondation croisée. Un croisement entre deux types morphologiques du Sulla, l’un à port prostré (cas des populations naturelles tunisiennes) et l’autre à port érigé (cas des cultivars italiens), a été appliqué par El-Gazzah et Chalabi (1993). L’étude de la biologie de la reproduction a été suivi par Louati-Namouchi et al. (2000b) et Yagoubi et Chriki (2000a), sur des populations naturelles d’Hedysarum coronarium.
La plasticité de la durée de la floraison, est une caractéristique adaptative commune des légumineuses fourragères, dans les régions arides et semi-arides de la méditerranée (Le Houerou, 2006). Iannucci et al. (2008), en région de Foggia (en sud d’Italie), ont étudié la relation entre la temperature, la photopéride et la durée de floraison de neuf espéces de légumineuses fourragères, parmi elles Hedysarum coronarium ; la durée de la floraison est significativement influencée par la temperature et le photoperiodisme chez le Sulla. Sulas et Ledda (2008), ont étudié l’effet de trois doses de semis (10 ; 20 ; 30 Kg/ha) sur la production des graines chez Hedysarum coronarium sur une période de deux ans. La production de semences du Sulla a fait aussi l’objet d’enquêtes menées par Bravi et al. (2000), dans différentes régions d’Italie, principalement la région centre et sud. Les insectes polinisateurs de deux variétés du Sulla « Grimaldi » et « Sparcia » ont été examinés pendant la floraison par Satta et al. (2000). Apis melifera est l’insecte qui fréquente le plus la culture du Sulla. Le pourcentage de fleurs fécondées chez les deux variétés est de 56%. Toujours en Italie, Bullitta et al., (1995) ont examiné des populations locales des espèces d’Hedysarum coronarium et Hedysarum spinosissimum, dans le but de déterminer les composantes du rendement (poids de mille grain, nombre de grains par gousse…).
Pour ce qui est de l’aspect physiologique, l’effet de la température sur la germination des grains d’Hedysarum coronarium et le mécanisme intelligent par lequel leur dureté est réduite a été abordé par Sulas et al. (1999); Patene (2000) et Bell et al. (2003 ; 2005).
La résistance à différents stress abiotiques (chaleur, froid, stress hydrique et salinité) a fait l’objet d’études par plusieurs auteurs à travers le monde : Martiniello et Ciola (1994) ; Martiniello (1998) ; Sanchez-Diaze et al. (1999) ; Massini (2006) ; De Mei et Di Mauro (2006) ; Nichols et al. (2008).
4. Qualité fourragère et valeur nutritive
La prédiction de la valeur nutritive du fourrage est importante. Une prédiction précise est nécessaire pour optimiser la composition d’une ration (Borreani et al., 2003)
Les essais entrepris à El Harrach, dés 1953 et 1954 sur Hedysarum coronarium et Hedysarum fructosum, ont donnés des résultats encourageants allant de 200 à 300 qx/ha (Barbut, 1997 In Abdelguerfi, 2001). Dans la région de Sétif, Belarbi (1998), a mis en évidence l’intérêt du matériel végétal local (certaines populations d’Hedysarum coronarium) du point de vue production fourragère. Dans le but de caractériser le matériel végétal local, Goumiri (1987) et Goumiri et Abdelguerfi (1991), ont procédé à des analyses chimiques et a estimé quelques éléments de la valeur nutritive de six populations de trois espèces du genre Hedysarum (H. aculeolatum, H. coronarium et H. flexuosum) ; six populations appartenant à trois espèces de Scorpiurus (S.muricatus subsp subvillossus, S. muricatus subsp sulcatus et S. vermiculatus) et deux populations d’Onobrychis (O. caput-galli).
En Tunisie, Rezig et al. (2008), ont discuté la possibilité d’introduction en essai d’une culture fourragère de Sulla, avec la pomme de terre de saison. L’introduction du Sulla a engendré la valorisation de 50% de la surface cultivée. Il permet aussi de compenser les pertes du rendement en tubercule par une production fourragère en vert de 10.5 tonne/ha.
Dans le but d’établir une corrélation entre le stade phénologique codifié et la qualité du fourrage, Borreani et al. (2000 ; 2003), ont estimé la valeur nutritive du Sulla à différents stades de développement en relation avec les conditions du milieu chez deux variétés italiennes « Grimaldi » et « Sparacia », dans deux sites distincts en Italie. La digestibilité de la matière organique, reconnue comme le plus important facteur qui détermine la qualité du fourrage est bien corrélée à l’évolution du stade. Anastasie (1999), ont conduit une expérience en Italie afin d’évaluer la réponse du Sulla à la fertilisation phosphatée combinée avec la densité de semis. Les effets de la dose de semis et de l’irrigation, sur la production et la valeur nutritive de quatre variétés et écotypes du Sulla et de sainfoin, ont été examinés par Martiniello et al. (2000) ; l’irrigation a augmenté la production en matière sèche de 31% chez le Sulla et a permis d’obtenir un fourrage de meilleure qualité. Dés analyses chimiques (teneur en protéines brutes …), ont été effectuées par Peiretti (2005) sur quelques fourrages (Medicago sativa ; Lolium multiflorum ; Hedysarum coronarium L. Onobrychis viciifolia ; Trifolium pratense), en vue de déterminer leurs valeurs nutritives.
En nouvelle Zélande, Molle et al. (1990), ont étudié l’effet de séjour au pâturage des brebis laitières ; l’ingestion de l’herbe a été meilleure dans les lots qui pâturant le sainfoin d’Espagne (Hedysarum coronarium L.). Pour sa part, Hoskin et al. (1999), ont démontré que l’augmentation et la croissance du poids de carcasse de jeune cerf pâturé avec le Sulla est lié à sa haute valeur nutritive, comparée à d’autres légumineuses fourragères (la chicorée et le ray grass). La valeur alimentaire d’un ray-grass annuel (Lolium rigidum Gaudin.) et du sainfoin d’Espagne (Hedysarum coronarium L.) a été estimée par Molle et al. (2003), par comparaison de six lots de brebis ; les résultats obtenus, montrent qu’il y a des avantages dans l’incorporation des deux fourrages dans la ration des brebis. Le mélange donne les résultats les plus encourageants, autant pour la gestion des prairies que pour les performances animales.
5. Analyse pollinique des miels
Le sainfoin d’Espagne (Hedysarum coronarium L.) est une plante relativement commune dans une grande partie de l’Afrique du nord et en Italie. Les miels dans lesquels les pollens de cette plante sont dominants ont été indiqués en Algérie, Tunisie et au Maroc (Loveau et Abed, 1984).
L’analyse des différents échantillons de miel de provenance botanique diverse, a porté sur la qualité organoleptique et l’activité enzymatique (présence de alfa amylase).
Le miel d’Hedysarum coronarium présente une couleur claire avec une faible conductivité comparée à celui des citrus et des acacias (Oddo et al., 1990 ; 1995 ; 1999).
6. Enzymologie
En Tunisie, Trifi-Farah et al. (1983), grâce au système des estérases, ont analysé la variabilité chez quelques populations naturelles tunisiennes de deux espèces du genre Hedysarum (Hedysarum coronarium et Hedysarum spinosissimum subsp capitatum). Cette variabilité qui serait d’origine génétique s’avère plus importante chez l’espèce Hedysarum coronarium. Dix systèmes enzymatiques ont été utilisés pour évaluer le polymorphisme enzymatique chez Hedysarum coronarium L. L’analyse des résultats obtenus a permis d’émettre des hypothèses relatives à la structure des enzymes et à leurs déterminismes génétiques (Trifi-Farah et al., 1989a ; Trifi-Farah et al., 1989b).
L’analyse génétique et chromatographique de la pigmentation florale chez H. coronarium et H. capitatum montre que l’introduction du groupement hydroxyle en position 5’ de la molécule anthocyanique, est déterminée par deux gènes indépendants V. et R. (Chriki et al., 1982). Baatout et al. (1991), grâce à l’analyse du polymorphisme enzymatique (6 systèmes) ont remarqué que Hedysarum coronarium et Hedysarum spinosissimum ssp, présentent plus d’affinités moléculaires au niveau des iso enzymes entre eux qu’avec H.carnosum.
7. Métabolites secondaires : Tannins condensés
Les tannins condensés (TC) sont des métabolites secondaires des végétaux, qui sont liés à leurs mécanismes de défense contre les mammifères herbivores et les insectes phytophages. Ces dernières années, les TC attirent une attention particulière du fait de leurs rôles sur la santé humaine ; en effet ce sont des antioxydants très puissants qui ont un effet salutaire sur l’activité cardiaque et le système immunitaire (Lin et al., 2002 In Dixon et Sumner, 2003).
Sur le plan agronomique, beaucoup d’avantages, caractérisent les TC (Douglas et al., 1999 ; Bermingham et al., 2007 ) ; Chez les ruminants, les TC réduisent le phénomène de météorisation, et semblent accroitre la production de laine par suite d’une réduction de la dégradation des protéines dans le rumen et d’une amélioration de l’absorption des acides aminés au niveau de l’intestin grêle. Concernant la qualité de la carcasse, les TC présentés en faible quantité chez quelques plantes fourragères (cas d’Hedysarum coronarium) ont augmenté la clarté de la carcasse et ont réduit le niveau de gras dans celle-ci (Roy et al., 2004).
Ces effets intéressants des tannins condensés (contenus chez plusieurs légumineuses fourragères comme le Sulla) ont fait l’objet de recherche en Nouvelle-Zélande (Douglas et al. (1993), Steinzen et al. (1996), Neizen et al. (1995 ; 1998), Engel (2003), Waghorn et al. (2003), Burke et al. (2004), Addis et al. (2005), Woodward et al. (2006), Lassey et al. (2006), Bonanno et al. (2007), Waghorn (2007), Rahmann et Seip (2008). En Australie : Lees et al. (1995), Min et Hart (2003b), Min et al. (2003b), Ramirez-Restrepo et Barry (2005), Tzamaloukas et al. (2005), Bermingham et al. (2006), Pomoroy et Adlington (2006), Dilworth et Evank (2008), en Italie (Piluzza et al. 2000 ; Priolo et al. 2005 ; Cabiddu et al. (2006 ; 2009), Molle et al. (2008 ; 2009)) et dans d’autre pays (Beck et Reed, 2001).
8. Résistance et sensibilité aux maladies
Reyley et al. (2005) a rapporté que la maladie fongique Rhizoctonia solani, peut occasionner des pertes considérables et entraver l’utilisation du Sulla dans les régions sèches de l’Australie. Southwell et Crocker (2005), suite à une expérience menée sous serre chez trois espèces de genre Hedysarum, ont montré que Hedysarum coronarium, est le plus susceptible d’être le hôte de l’agent de la pourriture des racines Phytophtora medicagnis. La résistance et la sensibilité des différentes légumineuses fourragères, entre autres, l’espèce Hedysarum coronarium, au virus de mosaïque de la luzerne (VML) ont été étudiées par Thami-Alami et El-Mazouri (2000), Mckirdy et al. (2000) et Latham et Jones (2005) ; les auteurs montrent que Hedysarum coronarium présente une certaine résistance à l’égard de cette maladie.
9. Symbiose et fixation azotée
L’aspect fixation azotée est un élément important dans le choix des légumineuses. En Algérie, l’aspect symbiose Rhizobium-légumineuse et la caractérisation de l’espèce Rhizobium hedysaré, qui nodule Hedysarum coronarium, a été réalisé par Bousbaa (1996) ; Benguedouar et al. (1997) et Benguedouar et Squartini (2006). Ces derniers auteurs ont comparé la caractérisation phénotypique et génotypique des isolats qui nodulent le Sulla (prélevés au nivaux des sites constantinois) avec les souches qui nodulent la même légumineuse, d’origine méditerranéenne (Espagne et Italie). Préalablement, Ouzzane (1988), Ouzzane et Abdelguerfi (1989) ont étudié en
minirhizotron la nodulation de manière quantitative, dans le temps et dans l’espace racinaire, alors que Saaidia (1981), a mesuré in situ, sous deux étages bioclimatiques différents, l’activité nitrogène chez les espèces de trois genres spontanés : Onobrychis, Trifolium et Hedysarum.
De par le monde, l’aspect symbiose et fixation azotée est largement abordée. En Australie, Casella et al. (1984), ont soumis quatre populations de Sulla à quinze souches de Rhizobium spp. sous différentes températures. Il semble qu’il ya une interaction significative entre la plante hôte, la température et la fixation azotée. Corich et al. (2001), ont soumis les deux légumineuses (Sulla et Vesce) à des souches bactériennes Rhizobium hedysari ; cette dernière est capable d’infecter l’espèce Hedysarum coronarium. Rodriguez-Navarro et al. (1991), ont étudié la survie de Rhizobium hedysari (bactérie nodulant le Sulla) sur un inoculant à base de tourbe. Les souches bactériennes montrent une bonne adaptation sous différentes conditions de stockage. Les graines inoculées et semées sur un sol dépourvu de souches bactériennes spécifiques on exercé un effet bénéfique sur le rendement du Sulla. Squartini et al. (2002), ont mis en évidence la nouvelle classification de la bactérie spécifique (Rhizobium sullae) qui nodule le Sulla (Sulla coronaria), ont se basant sur la technique d’hybridation d’ADN.
Au Maroc Thami-Alami et El-Mazouri (1999) ont testé la réponse de deux espèces Hedysarum coronarium et Hedysarum flexuosum, à l’inoculation par différentes souches de Rhizobium, dans 3 milieux différents. Toujours sur les deux espèces, Glatzle et al. (1986), ont démontré par une expérience sous serre, l’inefficacité de la nodulation inversée par des bactéries isolées de nodules de ces plantes. En effet, il y a eu formation de nodules dans les plantes hôtes sans fixation azotées.
En Australie, Mozo et al. (1988) ont isolé trois souches de Rhizobium hedysari, et à partir de leurs plasmides, ils ont localisé le gène Nif (responsable de la fixation azotée) et le gène Nod (responsable de la nodulation).
10. Aspect moléculaire et caryologique
Depuis un certain temps, les marqueurs moléculaires sont utilisés pour caractériser les espèces du genre Hedysarum.
En Tunisie, Trifi-Farah et Marrakchi (2000) ont étudié la diversité génétique d’Hedysarum coronarium par la technique de RFLP (Restriction Fragment Length Polymorphism). Les résultats montrent une importante variabilité génétique indépendante du milieu d’origine. Une autre technique qui permet de révéler la diversité génétique entre les espèces apparentées et permet de détecter la similarité entre différents niveaux d’espèces, est la technique des l’ISSR (Inter-Simple Séquence Repeats), appliquée par Chennaoui-Kourda et al. (2007) sur la section Spinosissima (genre Sulla), avec d’autres taxa apparentés au genre Hedysarum. Toujours dans le but de spécifier la diversité génétique Marghali et al.(2005), ont étudié le polymorphisme moléculaire de l’espèce Hedysarum coronarium (deux populations spontanées à géotropisme opposé) et identifié des marqueurs AFLP (Amplified Fragement Length Polymorphism), en relation avec l’architecture de la plante.
La détermination du nombre de chromosomes peut aider à identifier les taxons distincts qui manifestent une homogénéité apparente et contribuer à une meilleure connaissance des espèces.
Plusieurs auteurs à travers le monde (Kramer et al., 1972 In Abdelguerfi, 2001), ont singalé un nombre stable de chromosome (2n=16) chez l’espèce Hedysarum coronarium. En Algérie, ces résultats on été confirmés par Abedelguerfi-Berrekia (1985) et Abdelguerfi-Berrekia et al. (1988). Toutefois, récemment Issolah et al. (2006) ont signalé la présence de deux nombres chromosomiques (2n=16 et 2n=18) chez les populations algériennes d’Hedysarum coronarium L.
Source:
GAAD, Djouher 2010 , Contribution à l’etude morphologique et phénologique de 29 populations Algériennes de Sulla coronaria L. Medik. (Syn. Hedysarum coronarium L.)