1. Exclusion des ions
Selon Sentenac et Berthomieu (2003), la plante empêche le sel de remonter jusqu’aux feuilles. Une première barrière existe au niveau de l’endoderme, couche interne de cellules de la racine. Cependant, cette barrière peut être interrompue, en particulier lors de l’émergence des ramifications de la racine. D’autres mécanismes limitent le passage de sel des racines vers les feuilles mais les gènes qui les gouvernent sont encore largement inconnus.
IL est aussi indiqué que la capacité d’exclusion de (Na+) et / ou (Cl-) des tiges est bien corrélée au degré de tolérance au sel. Le maintien d’une faible concentration de (Na+) dans les feuilles peut être dû à un mécanisme d’exclusion qui provoque une accumulation de (Na+) dans les racines, évitant une translocation excessive aux tiges ; mais, il peut être aussi lié à une mobilité élevée de cet éliment dans le phloème.
Cependant, certaines mesures physiologiques concordent pour suggérer l’existence d’une expulsion active du sodium cytoplasmique vers l’apoplasme ou vers la vacuole, protégeant ainsi les équipements enzymatiques du cytoplasme dans les organes aériens (Greenway et Munns, 1980).
2. Compartimentation
Un organisme peut difficilement exclure totalement le Na+ de ses tissus. Chezles plantes, une des stratégies de tolérance à la salinité les plus connues est la compartimentation des ions (Na+, Cl-) en excès dans les tissus. Cette redistribution contrôlée se fait essentiellement dans les vacuoles (Niu et al .1995) et éventuellement à l’échelle de la plante entière, dans les organes les plus vieux ou les moins sensibles (Cheeman, 1988 Munns, 1993).
Pour être contrôlé, le déplacement des ions au travers des membranes implique un transport actif, consommateur d’énergie, qui utilise différent transporteurs (en densité variable) à la surface des membranes cellulaires (Orcutt et Nelen, 2000 ; Tyrman et al, Skerret, 1999). Une fois vacuolisé, le Na+ en excès contribue à l’ajustement osmotique sans altérer les processus métabolique (Levitt, 1980 ; Yeo, 1983, 1998).
3. Ajustement osmotique
Selon El Midaoui et al, (2007) l’un des principaux caractères physiologiques de tolérance aux contraintes du milieu est l’ajustement osmotique. Celui-ci est réalisé grâce à une accumulation de composés osmorégulateurs qui peuvent être des ions tels que les K+, Na+ et Cl- ou des composés organiques tels les sucres solubles (fructose, glucose, tréhalose, raffinose, fructanes) et certains aminoacides (proline, glycine bétaïne, ß-alaninebétaïne, prolinebétaïne) conduisant à une réduction du potentiel osmotique permettant ainsi le maintien du potentiel de turgescence.
L’accumulation de ces composés a été mise en évidence chez plusieurs espèces végétales soumises à la contrainte saline. Elle varie dans de larges proportions suivant l’espèce, le stade de développement et le degré de la salinité. Les différences d’accumulation des solutés (Acides aminés libres, proline et sucres solubles totaux) entre les plantes témoins et les plantes soumises au stress salin sont très importantes.
Ce phénomène permet le maintien de nombreuses fonctions physiologique (photosynthèse, transpiration, croissance…) et peut intervenir à tous les stades du développement du végétal. Il permet une protection des membranes et des systèmes enzymatiques surtout dans les organes jeunes, la proline semblant jouer un rôle dans le maintien des pressions cytosol vacuole et de régulation du pH (Hassani et al. 2008).
Source:
BOUKORTT, Yamna , Effets de la salinité sur les caractéristiques physico-chimiques d’un sol du périmètre du Bas Cheliff et surle comportement écophysiologique de la courgette (Cucurbitapepo).