Description du Fusarium oxysporum

Description du Fusarium oxysporum
Share this post with friends!

Fusarium oxysporum est également l’une des espèces les plus importantes du point de vue économique compte  tenu de ses nombreux hôtes et du niveau des dégâts qu’elle peut entrainer.

1. Description morphologique

Fusarium oxysporum est un champignon vasculaire, imparfait avec un mycélium aérien blanc grisâtre assez lâche, ont l’aspect d’un cône aplati en raison d’un mycélium beaucoup plus développé dans la partie proche du fragment végétal (BERNARD, 1988). Il peut prendre d’autres pigmentations (violette, mauve) qui sont dues à la formation d’une multitude de spores en surface par des organes fructifères, ainsi qu’aux variations de la lumière du milieu de culture (BERNARD, 1988).

F. oxysporum est caractérisé par la présence abondante des spores asexuées produites par des sporodochies ou des sclérotes: les microconidies ellipsoïdales (4,5-5,5 μm x 1,5-2,5 μm) (BERNARD, 1988), sont uni- ou bicellulaires fusiformes à réniformes constituent la plus grande de la population du Fusarium oxysporum (TELLO-MARQUINA et ALABOUVETTE, 1984).

Les macroconidies sont composées de trois jusqu’à cinq cellules, la taille variable mais n’excédant généralement pas 20 μm de longueur (13-20 μm x 2-3 μm).

Ces spores sont regroupées sous forme de fausses têtes sèches à l’extrémité de microconidiophores allongés, dispersés sur le mycélium aérien (BERNARD, 1988).

Les chlamydospores sont des spores rondes d’une ou deux cellules, elles sont observées au milieu des hyphes ou en position terminale, souvent en forme de paires, quelques fois en triplets et rarement en forme rassemblée (AGRIOS, 2005).

Figure 14 : Morphologie de Fusarium oxysporum (BERNARD, 1988; AGRIOS,2005).
Figure 14 : Morphologie de Fusarium oxysporum (BERNARD, 1988; AGRIOS,2005).

2. Taxonomie du Fusarium oxysporum

Depuis la description du genre Fusarium par LINK (1809), de nombreux travaux ont été consacrés à la taxonomie de ce champignon. Selon la classification de SNYDER et HANSEN en 1940. Le genre Fusarium est subdivisé en 16 sections regroupées en 9 espèces phytopathogénes (Tableau N° 07).

Tableau 07: Classification du Fusarium.

Règne Fungi
Embranchement Thallophytes
Classe Hyphomycètes
Ordre Hypocreales
Famille Tuberculariacea
Genre Fusarium
Espèce Fusarium oxysporum

3. Gamme d’hôtes

Fusarium oxysporum est un champignon d’origine tellurique très ubiquiste, qui présente une très grande diversité génétique et écologique et qui infectent collectivement plus de 100 hôtes différents, provoquant des pertes économiques importantes chez de nombreuses plantes cultivées comme le cotonnier, le melon, la tomate, etc. provoquant ainsi des maladies sur de nombreuses espèces végétales cultivées d’intérêt économique (ARMSTRONG et ARMSTRONG, 1965), que des plantes pérennes comme le bananier, le palmier à huile et le palmier dattier BOOTH,
1971)
.

4. Ecologie de la maladie

Les facteurs climatiques, en particulier l’humidité et la température, jouent un rôle primordial dans le développement des Fusarium en conditionnant la germination et l’infection de ceux-ci (SIOU, 2013).

LEMAIRE et JOUAN (1974) signalent que le développement de la Fusariose se situe entre 27 et 28°C. Or certains Fusarioses vasculaires se manifestent au-dessous de 28°C. C’est le cas par exemple de la Fusariose du Pois et de celle des cucurbitacées pour lesquelles l’intensité maximum de symptômes se situe vers 21 °C (MOLOT et
MAS ,1975)
.

Pour les Fusarium très influencés par la température du sol ne sont pas très affectés par l’humidité du sol (WALKER, 1961), Cette dernière influe surtout sur la germination des chlamydospores (GRIFFIN, 1972).

VAARTAJA (1952), a évoqué l’importance de l’ombrage dans la gravité de la maladie. Un éclairement insuffisant peut provoquer un étiolement des plantes qui favorise leurs sensibi1ités aux attaques de F. oxysporum.

5. Cycle de vie

Les Fusarium oxysporum ne sont pas des parasites obligatoires, en absence de la plant hôte, ils mènent une vie de saprophyte sur des débris végétaux et des matières organiques. Les isolements effectués indiquent qu’un gramme de sol peut renfermer près de 100000 propagules ou les F.oxysporum représentent 80 à 90% de la population fusarienne totale de la rhizosphère (CORRELL et al., 1986).

Ces champignons persistent dans le sol sous forme de spores de résistance (chlamydospores) en état de dormance (BOOTH, 1971).

En contact de l’hôte, les chlamydospores germent et les jeunes filaments pénètrent au niveau des racines. Après pénétration dans la cellule , le mycélium se ramifie, colonisent ainsi toutes les cellules avoisinantes. Les hyphes mycéliens progressent à l’intérieur des cellules puis colonisent le cortex, arrivé au niveau du cylindre central, le parasite s’installe dans les vaisseaux du xylème d’où il se propagera dans la tige par l’intermédiaire des micro conidies aisément véhiculées par la sève dans toutes les parties de la plante (EL MAHDJOUB, 1972).

A la surface des feuilles, se forment des organes fructifères appelés sporodochies qui produisent des macro conidies qui vont à leur tour contaminer d’autres plantes lorsqu’elles sont transportées par le vent, par l’eau ou bien par l’intermédiaire des insectes (EL MAHDJOUB, 1972) (Fig.25).

Figure 15: Cycle de Fusarium spp (GHORRI, 2015).
Figure 15: Cycle de Fusarium spp (GHORRI, 2015).

6. Symptômes de la maladie

Les espèces du genre Fusarium sont des pathogènes responsables des pertes économiquement importantes chez la majorité des cultures. Ces agents pathogènes peuvent causer la fonte de semis, la pourriture des racines et du collet (PAUVERT, 1984). Ils attaquent tous les organes végétatifs et reproducteurs des plantes (GARGOURI, 2003).

Les symptômes de la flétrissure fusarienne ressemblent à ceux de la flétrissure verticillienne. Les feuilles inférieures des plantes infectées jaunissent et flétrissent. Le tissu foliaire entre les nervures devient jaune puis brun. Le flétrissement et le jaunissement du feuillage progressent le long des tiges des plantes atteintes. Le tissu vasculaire des tiges et des tubercules développe souvent une décoloration brune; il y a généralement une pourriture des extrémités des tiges des tubercules. Les symptômes de flétrissement sont plus graves lorsque les températures sont élevées et que les plantes sont stressées pour l’eau. Une analyse en laboratoire des tissus végétaux malades est généralement nécessaire pour déterminer si Fusarium ou Verticillium est l’agent causal. Dans la plupart des régions, la flétrissure verticillienne est plus courante que la flétrissure fusarienne (STEVENSON et al., 2001).

Présence d’une ou de quelques lésions (tâches) brun gris près du talon.

Brunissement des tissus vasculaires. Lors d’infections sévères, les tubercules sont creux au talon avec une pourriture brune sèche dans la chair. Absence d’odeur provenant de la pourriture. Dans des conditions de hautes températures et d’humidité, les tubercules infectés par les blessures ou les lenticelles montrent de petites lésions circulaires et une pourriture sèche en entrepôt (BANKS, 2004).

Figure 16: Symptomes de Fusarium sur tubercules de pomme de terre (BANKS, 2004).
Figure 16: Symptomes de Fusarium sur tubercules de pomme de terre (BANKS, 2004).

Source:

Saighi Imane et Ben Hamdi Merièm 2020 . Identification et caractérisation des maladies fongiques de pomme de terre et essai de lutte biologique par les extraits végétaux dans la région d’EL-Oued.

Télécharger le document complet PDF.

Quelle a été l'utilité de ce article?

Cliquez sur une étoile pour la noter!

Note moyenne 4.8 / 5. Nombre de votes: 27

Aucun vote pour l'instant! Soyez le premier à noter ce post.

0 thoughts

Leave a Reply