Les pesticides peuvent être classés selon leur cible, leur structure ou leur mode d’emploi (Kearney and Kaufman, 1988). Face à la grande profusion des pesticides et selon les spécialités commerciales, les producteurs et les utilisateurs des pesticides les classent selon leur cible, les principales classes sont :
1 Les insecticides :
Ce sont principalement des matières organiques de synthèse. L’utilisation de certaines substances minérales ou molécules organiques d’origine naturelle existe toujours mais d’une façon très marginale, c’est le cas de la roténone et des dérivés de la nicotine à titre d’exemple.
Des molécules insecticides très efficaces ont été développées durant la deuxième moitié du XXe siècle. Il s’agit notamment des substances appartenant à la famille des organophosphorés (malathion, diméthoate), des carbamates (aldicarbe, carbofurane) et des pyréthrinoïdes.
3 Les fongicides :
Ces molécules ciblent les différents types de champignons afin de protéger les cultures, les stocks des récoltes ou même les semences. Le mildiou de la pomme de terre ou de la vigne, la rouille ou le charbon sont des maladies cryptogamiques contrôlées grâce à des fongicides tels que les carbamates (carbendazime, mancozèbe), les triazoles (bromuconazole,
triconazole), les dérivés du benzène (chlorothalonil, quintozène) ou les dicarboximides
(folpel, iprodione). Il est intéressant de signaler que le soufre et le cuivre demeurent
d’excellents fongicides utilisés jusqu’à nos jours (Calvet et al., 2005).
3 Les herbicides :
Ils sont utilisés pour lutter contre les adventices des cultures ou « mauvaises herbes ».
Ces dernières rentrent en compétition avec les plantes sur la lumière, l’eau, l’espace et les ressources nutritives. Lorsqu’elles sont mêlées aux récoltes, les mauvaises herbes peuvent également être toxiques pour le bétail (renoncules, colchiques et ciguë dans les fourrages secs), donner du goût au lait (achillée, millefeuille) voire rendre l’ensilage dangereux.
Après la deuxième guerre mondiale, les herbicides ont connu un très grand développement. La deuxième moitié du XXe siècle a ainsi connu l’utilisation de nombreuses nouvelles molécules qui étaient trouvées et proposées à l’agriculture. Entre 1950 et 2000 sont apparues les triazines, les urées substituées, les carbamates, les toluidines, les aminophosphonates et les sulfonylurées. Ces derniers seront, par la suite, abordés avec plus de détails.
Le tableau 1 donne une idée sur les modalités d’utilisation de chaque type de pesticides cités ci-dessus ainsi que des exemples de certaines substances actives.
Tableau 1 : Modalités d’utilisation des pesticides (Calvet et al. 2005)
Le développement de l’industrie des pesticides a permis ainsi un très grand progrès de l’agriculture et d’assurer une production alimentaire de qualité. L’augmentation des rendements des terres agricoles a aussi permis de limiter la déforestation.
Les experts estiment qu’en 50 ans, l’utilisation des pesticides a permis de préserver 50 % de la surface de la forêt actuelle et d’éradiquer un grand nombre de maladies parasitaires très meurtrières ou d’en limiter la propagation (Gagnon, 2013).
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