Moyens de lutte de phytophthora infestans

Moyens de lutte de phytophthora infestans
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1.        Lutte prophylactique

Le meilleur moyen préconisé actuellement est d’abord de limiter au maximum les sources d’inoculum primaire en éliminant principalement les tas de déchets, les tubercules infestés laissés au champs après récolte (GAUCHER et al., 1998). La prévention des épidémies passe également par l’utilisation de tubercules de semences sains. Enfin, la destruction des fanes avant la récolte par des traitements thermiques, mécaniques ou chimiques permet de diminuer les risques de contamination des tubercules au moment de la récolte (MONTARRY, 2007).

2.      Lutte biologique

La lutte biologique a pour principe d’utiliser des agents biologiques capables d’entrer en compétition, antibiose et parasitisme avec les agents pathogènes et les ravageurs sans avoir d’activité néfaste pour la plante. Ces agents naturels sont réunis sous le concept de bio-pesticides. Leur disparition pourrait, en effet engendrer un déséquilibre qui favoriserait l’apparition ou la réapparition de certains pathogènes.

Plusieurs microorganismes du sol ont été utilisés pour lutter contre les maladies des plantes (RAHMAN et al., 2007).Ces microorganismes utilisent différents mécanismes pour lutter contre les agents phytopathogènes du sol, à savoir: l’antibiose, la compétition, le parasitisme et / ou l’induction des mécanismes de la résistance de la plante (BENHAMOU, 2012). Une meilleure application d’un agent efficace de la lutte biologique nécessite une bonne compréhension du ou / des mécanismes qu’il utilise et là ou / les molécules qu’il sécrète pour inhiber les agents phytopathogènes (BOJANOWSKI, 2011).

Les extraits de plantes offrent une solution de contrôle efficace et éco favorable contre les maladies des cultures. C’est dans cette optique que le potentiel antifongique des extraits de sept plantes camerounaises a été évalué contre P. infestans. Les huiles essentielles (HE), les macérâts (MCR), les décoctés (DCT) et les extraits éthanoliques (EET) ont été obtenus à partir de Ageratum conyzoides, Bidens pilosa, Callistemon citrinus, Cymbopogon citratus, Erigeron floribundus, Ocimum gratissimum et Tephrosia vogelii. Le criblage phytochimique des extraits aux solvants a montré que leur composition en métabolites secondaires varie en fonction de l’espèce botanique ainsi que de la méthode et du solvant d’extractions. Les extraits à effet fongicide important ont été ceux riches en phénols, stérols, flavonoïdes, tannins condensés, coumarines et alcaloïdes. Ces métabolites agiraient de façon synergique. Ces résultats ont montré que six des vingt-quatre extraits testés possèdent un potentiel bio fongicide qui peut être exploité dans la lutte contre le mildiou des Solanacées (JOSEPH et al., 2011).

La lutte contre le mildiou de la pomme de terre doit être obligatoirement préventive. La priorité de la stratégie est d’empêcher autant que possible l’implantation du pathogène dans la parcelle (ROUSSELLE et al., 1996). Lorsque les infections sont déclarées, il faut limiter le plus possible le développement pour préserver le feuillage, mais aussi pour éviter la contamination ultérieure des tubercules.

3.      Lutte génétique

De nombreux programmes reposant sur l’introduction de gènes de résistance ont été engagés, avec pour but la sélection de variétés ayant une bonne valeur agronomique et une bonne résistance au mildiou. Ces programmes se sont longtemps basés sur l’introduction de résistances spécifiques, à caractère monogénique. Actuellement, onze de ces gènes (R1-R11) ont été identifiés et introduits chez S. tuberosum à partir de S. demissum (JO et al., 2015). Des gènes similaires ont également été identifiés chez d’autres espèces apparentées à S. tuberosum, telles S. bulbocastanum (LOKOSSOU et al., 2010). S. phureja (SLIWKA et al., 2006). Ou S. michoacanum. (SLIWKA et al., 2012). Cependant, ces gènes, conférant à la plante une résistance totale, sont très rapidement contournés par les populations parasitaires et ne peuvent constituer à eux seuls une méthode de lutte durable. Les sélectionneurs s’orientent donc actuellement vers la recherche de résistances polygéniques. La gestion de ces résistances, pour éviter leur érosion, consiste à raisonner la lutte en associant différentes résistances (spécifiques et non spécifiques) ou une résistance partielle et une utilisation judicieuse des fongicides. A l’échelle d’une parcelle ou d’une région de production, les associations variétales semblent pouvoir être des moyens complémentaires de lutte (MONTARRY, 2007).

4.        Lutte chimique

La lutte chimique, avec l’utilisation de fongicides de contact, pénétrants ou systémiques, reste la principale mesure de lutte contre le mildiou de la pomme de terre (RANDRIANTSALAMA et al., 2014). Toutefois, l’utilisation massive de fongicides systémiques a conduit à sélectionner des isolats résistants à ces matières actives, qui appartiennent principalement au groupe des phénylamides (métalaxyl et son énantiomère méfénoxam, bénalaxyl, oxadixyl) (GISI et COHEN, 1996). De plus, les effets nocifs de l’emploi des pesticides sur la santé des utilisateurs et sur l’environnement amènent aujourd’hui à les utiliser d’une façon plus raisonnée. Ainsi, des systèmes de prévisions des risques ont été développés afin de rationaliser l’utilisation des traitements chimiques préventifs. Ils sont basés sur le développement de modèles de prévision du risque de développement du mildiou, tels Guntz-Divoux, utilisé en France, Blitecast, utilisé aux Etats-Unis, ou Milsol, issu de la fusion de Mildi-LIS® et MilPV, permet de connaitre à tout moment le “risque mildiou” de parcelles selon la météo, la variété, les dates de plantation et de levée, l’état sanitaire autour de la parcelle et les interventions réalisées (traitements et irrigations)(ARVALIS, 2014 in KERROUM, 2018).

Source:

Saighi Imane et Ben Hamdi Merièm 2020 . Identification et caractérisation des maladies fongiques de pomme de terre et essai de lutte biologique par les extraits végétaux dans la région d’EL-Oued.

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