Les contraintes liées à l'utilisation des boues dans l'agriculture

Les contraintes liées à l'utilisation des boues dans l'agriculture
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La présence des métaux lourds est le principal facteur négatif par rapport à l’emploi des boues d’épuration  en  agriculture ;  l’accumulation  des  métaux  lourds  dans  le  sol  est  absolument irréversible et les conséquences négatives peuvent en apparaitre a long terme en fonction des conditions physiques et chimiques (Cottenie, 1978).
Des apports répétés des boues amènent d’importantes quantités d’éléments mineurs au sol et contribuent à l’enrichissement en métaux lourds de la couche arable (Gelli et al, 1980)
III. Origine probable des métaux lourds
Les métaux lourds sont des éléments traces qui peuvent se rencontrer naturellement dans les sols mais à des teneurs relativement faibles (Cottenie, 1983).
L’agriculture moderne représente une importante source de pollution des sols par l’usage massif des engrais chimique et les recours systématique aux pesticides.
L’utilisation agricole des déchets urbains  (boues de la station d’épuration) ; conduit à des risque accrus de pollution par suite de l’apport au sol de cations méthanique véhiculés par les amendements organique (Guckert et al. 1984).
Tableau n°11 : Origine probable des éléments traces contenue dans certaines boues

Cuivre Canalisation d’eau
Fabrication de fils électrique ; radiateur bain marie appareil de cuisson
 
Plomb Canalisation d’eau
Fabrication bacs de batterie, peinture, additifs
 
Zinc Produits pharmaceutiques ; cosmétiques ;
conduits de l’eau lavage de toits (eau de pluie ; réseau unitaire)
 
Bore Détergents ; lessivage ; industrie du verre,
ciment, faïences, porcelaine et émaux lubrifiants
 
Mercure Produits pharmaceutique, production et
utilisation anti fongique, fabrication
d’appareils électrique, production électrolyte du cl et NAOH
Peinture fabrication de porte à papier
 
Cadmium Traitements de surface des métaux et
stabilisation des dés matières plastique,
fabrication d’accumulateur, fabrication de caoutchouc
Nickel Fabrication d’acier et alliage, hydrogénation
des huiles et substances organique,
fabrication de peinture laquée, produits cosmétique.
 
Chrome Tannerie ; fabrication d’alliage spéciaux ;
industrie de traitement de surface.
 
 

 
III.1. Limites rigoureuses à l’utilisation des boues contenant les métaux lourds
Depuis 1985, différentes normes établies en France, ou à   l’union Européenne s’appliquent à l’épandage des boues sur les sols agricole ; elles concernent les concentrations en éléments traces présents dans le sol.
Tableau n°12 : norme pour le sol Valeurs relatives au sol

Eléments
           
NF U 44-O41
FRANCE 1985
Directive CEE 1986-1988
Terme supérieur
 
Cd
 
 
2 3
Cr
 
 
150 200
Cu
 
 
100 140
Hg
 
1 1.5
Ni
 
50 75
Pb
 
100 300
Zn 300 30

(Source : R. Cambier et Just, 1994)
 
Concentrations maximales au-delà desquelles les épandages sont interdits (mg \ Kg de sol sec)
Tableau n °13:Normes des métaux lourds relatives aux  boues

 
 
 
Métaux
 
               Nf u 44 -o41
      Mg \kg matière sèche
 
Directive CEE
 
Valeurs de
référence (ppm)           
Valeurs de
limites (ppm) 
 
Kg \ ha 10 ans
apport maxi
 
Kg \ha 10 ans
Cd
 
20 40 0,6 1,5
Cu
 
1000 2000             30 120
Cr 1000             2000
 
30 45
Ni 200 400 6 30
 
Zn 3000 6000 90 30
 
Cr+Cu+Ni+Zn 400
 
800 120

NF : Norme Française                                                                                  (J.Rodier 2002)
 
La   norme française stipule en fait que les épandage des boues dépassant pour un élément une valeur limite sont interdit et que si une concentration se situe entre les valeurs limites et de référence, les apports de boues doivent être ajustés pour ne pas dépasser les apports en métaux lourds correspondant  à 30 T\HA pour 10 ans d’une boue qui présenterait les valeurs de référence ; les apports ne doivent pas dépasser   30 t de matière sèche \ ha \10 ans
III.2. Effets sur le végétal
Le rôle de ces éléments dans la vie des plantes est important, car ils interviennent dans plusieurs réactions cellulaires, ce sont donc des éléments essentiels ou oligo-éléments auxquels on peut attribuer un effet bénéfique seulement à de très faibles concentrations.
En revanche, leur quantité globale assimilée selon les conditions du milieu et en fonction de
leur solubilité, peut provoquer un effet toxique en perturbant les systèmes chlorophylliens. (Loue, 1986)
A ce titre inductif, les conséquences de la contamination par les métaux lourds sont illustrées dans le tableau suivant :
Tableau n° 14: Effets de quelques éléments métalliques (Meinck et al,1977)

Eléments
 
Effet des métaux lourds
 
Zinc
 
Provoque une détérioration de l’appareil chlorophyllien et par la suite compromettent l’activité d’assimilation
 
Chrome
 
– Empoisonne l’homme, une nette atténuation de la respiration.
– Inhibe la décomposition des matières organiques
 
Nickel
 
Action toxique se manifeste par un
dépérissement général de toutes parties du végétal et destruction graduelle de l’appareil chlorophyllien.
– Cancer des voies respiratoires.
 
Cadmium Empêche le développement des végétaux, ou
même provoque la mort des plantes à des doses élevées.
– Cancer des voies respiratoires.
 
Plomb – Provoque la maladie d’ITAI-ITAI chez
l’homme en combinaison avec le zinc se produit une addition anormale des effets toxiques.
–  en combinaison avec le cuivre, l’action toxique est potentialisée.
 

 
III.3. L’état hygiénique des boues
Selon Pommel 1979, les boues peuvent contenir des parasites de plantes de même que des bactéries du genre salmonella, shigella, et des entérovirus des adénovirus qui sont relativement abondant dans les boues ;Riviere en 1980, estime que le mécanisme de destruction des germes pathogène existe dans les stations d’épuration.
P.Brouze en 1973, affirme que la stabilisation des boues abaisse la teneur en germes pathogènes et qu’une stabilisation adéquate détruit la totalité des germes.
Les boues dégrée en anaérobie peuvent contenir 80% de salmonella (Hess, 1971 ; Benmoufouk, 1998) pour ce qui est de la contamination des sols, les risques ne peuvent être sérieux qu’en cas d’épandage de boues liquides sur pâture ou sur des légumes destinée à être consommés crus.
 
III.3.1. La toxicité
La toxicité se manifeste dans le végétal lui même comme résultat de l’absorption et de l’accumulation de certaines substances contenue dans l’eau d’irrigation ou dans la boue, la présence des métaux lourds dans les boues peut également constituer un danger qui pourrait prévenir de l’accumulation de ces derniers dans les cultures  (effet de concentration) et leur transmission aux consommateurs (Roula, 2005)
III.3.2.Risque de phytotoxicité
Les risques de phytotoxicité causés par l’apport de boues sont de plusieurs natures :
III.3.2.1. Inhibitions de la germination
Sabey et Hart 1975 ; observent une série inhibitions de la germination du millet et du sorgho lorsque le semi est effectué peu de temps après l’incorporation des boues.
III.3.2.2. Trouble de croissance de plantes
En effet, l’utilisation de chlorure ferrique comme conditionneur lors de traitements enrichit les boues en chlore.
III.3.3. Effet des métaux lourds sur la microflore
III.3.3.1. Les micros organisme dans le sol et leurs activités
Le sol constitue le grand réservoir de la majorité des micros organismes, certains font partie de la  microflore (bactéries,  actinomycètes,  champignons  et  algues) ;  d’autres  de la  microfaune (protozoaire) (Dommergue et Mangenot, 1970)
De nombreux micro organisme participent fondamentalement aux grands cycles biologiques
naturels du carbone ; de l’azote, du soufre ainsi qu’à le remise en circulation des éléments
chimique bloqués dans les déchets organiques et les résidus végétaux ou animaux sous des formes minérales simples ; assimilables par des plantes et indispensable à la continuité de la vie sur terre.
Tableau n °15 : Propriétés et rôle des les micros organisme du   sol   dans la biodégradation de lamatière organique)

Groupe
 
Propriétés
 
Rôle dans le sol
 
Bactéries 10 7 à 10 9 germe \gde sol
 
-pH optimal 6 à 8
 
Espèces adapté à de t°0 à 65c°
 
Minéralisation  et     réorganisation  de  la matière organique
 
Importance agronomique
 
Actinomycètes
 
 
105 à 108 germe \gde sol
PH optimal 7 à 8,5
T° optimal 28 à 37 c°
 
Rôle    non    négligeable            dans    la
minéralisation  et  la  réorganisation  de  la matière organique
Proportion  importante  qui inhibe  d’autre micro organisme
 
Champignons 104à 106 germe \gde sol
pH optimal 4 à 8
T optimal 20 à 23 c°
 
 
participent activement à la dégradation de la matière organique
puissants minéralisateurs
réorganisation de la matière organique
Algues 102 à 104 germe \gde sol
pH optimal 6,5 à 8
T optimal de 0°à 20 c°
 
constituent      un  apport  net  de  matière
organique  au sol
 

(Dommergue et Mangenot, 1970; Desseaux, 1980)
 
III.3.3.2. Incidence des métaux lourds sur la biomasse microbienne du sol et son activité
L’effet des métaux lourds sur les micro organisme du sol a fait l’objet de nombreux travaux
(Sommer ,1963 ; Cornfield ,1977 ; Chaussod et Muller, 1984 ; Brookes et Grath ,1989) ressortent que la présence de certains métaux dans les sols peut se traduire par une diminution de la biomasse microbienne, une réduction de l’activité réspirometrique, ou du taux d’adénosine triphosphate (ATP).
Les principaux effets des métaux lourds sur la microflore peuvent être résumés dans le tableausuivant :
Tableau n° 16 : Principaux effets des métaux lourd sur la biomasse

Eléments Effet sur la biomasse microbienne du sol
 
Auteurs
 
Cuivre
zinc
-sont  des  éléments  qui  provoquent  le  plus  de
perturbation au niveau de la biomasse
-à 300 ppm, le Zn perturbe nettement la respiration
-à 1500 & 3000 ppm il a un effet net sur la respiration
et la flore fongique
-diminution du nombre de bactérie et d’actinomycète
de la déshydrogénase et la phosphatase
 
-DOERMAN&
HAANSTRA 1979
-KUCHARSSKI ET AL
1992
 
Plomb -à 1000 ppm des effets sont liées au ph et à la texture
-à 1500 ppm son effet est net dans un sol sableux acide
(pH <6)
 
 
JENKINSON &
POWLSON 1976
 
ANDERSON 1970
 
Cadium -à pH <5, et à la dose de 10 ppm, le cd provoque une
diminution notable de la respiration
 
CHANEY & AL 1978
 
Mercure -à  une  dose 10ppm,  il  réduit  significativement  la
biomasse microbienne
 
CORNFIELD 1977
 
Nickel -n’affecte   pas   de   façon   durable   la   biomasse
microbienne et le flux du carbone dans le sol
-à 500 ppm, il provoque un effet de stress initial assez
net
-à 333 ppm, ses effets sont en fonction du ph
 
CORNFIELD 1977
-CHAUSSOD            &
MULLER 1984
 

 
 

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