Basé sur la concentration en sel et le rapport en concentration Na/(Ca + Mg), les sols sont classés comme salin, sodique ou salin-sodique. La concentration totale en sels est habituellement mesurée par la conductivité électrique (CE) exprimée en dS.m-1. Si elle égale ou supérieure à 4 dS.m– 1, le sol est salé. Les sols sodiques sont définis comme étant des sols qui ont un rapport d’adsorption de sodium (SAR) supérieur à 15. Le SAR est calculé comme suit : SAR = [Na+]/ [(Ca2+ + Mg2+)/2]1/2 (Cramer, 2002).
1. Sols salés
On distingue deux grands groupes :
Les sols à complexe calcique dominant (solontchaks) : le Ca++ (sous des formes diverses : bicarbonates, carbonates, nitrates) existe en proportion importante par rapport à NaCl. Vu l’adsorption préférentielle de Ca++ sur Na+, l’ion Na minoritaire et bloqué dans le complexe absorbant. L’ion Na est représenté à raison de moins de 15% dans la capacité d’échange. La structure est bonne et ces sols sont alors stables.
Les sols à complexe sodique dominant : présentent la tendance inverse. Il faut toutefois faire
une distinction suivant leur origine.
Les sols à alcali non salés : proviennent d’une roche éruptive riche en minéraux sodiques, en climat sec où l’élimination de Na+ est insuffisante par lessivage. Dans ce cas, la saturation en Na+ du complexe absorbant est plus de 15 %. Il y a hydrolyse en période pluvieuse d’où l’augmentation du pH et la destruction de la structure du sol.
Les sols à alcali salés : sont des sols à nappe salée avec une faible proportion de Ca++. Le Ca++ bloque Na+ aussi longtemps que la nappe salée reste proche de la surface. Dans ce cas, les argiles s’hydrolysent peu, le pH ne monte pas plus que 8-8,5 et la dégradation de la structure n’est que partielle.
2. Sols sodiques et à alcali
La Classification des sols sodiques est délicate du fait des variations saisonnières ou sous l’action de l’homme qu’ils peuvent subir. Plusieurs noms sont utilisés : Sols salés, Sols halomorphes, Sols sodiques ; aucun ne recouvre l’ensemble des sols concernés.
La dénomination de Sols Salsodiques que proposa Servant en 1975 semble bien meilleure. Deux sous-classes y sont distinguées en fonction de la présence ou de l’absence d’un horizon à structure dégradée. Dans une première sous-classe, de sols salsodiques, à structure non dégradée, on peut distinguer deux groupes :
Celui des sols salins à complexe calcimagnésique dont la teneur en sodium du complexe d’échange est inférieur à 15%. Les sous-groupes peuvent y être les suivants :
- modal, friable et sursalé en surface (hyper-solontchak, profil salin A ou C) (Servant, 1975).
- modal, friable en surface, sursalé en profondeur (crypto-solontchak à profil salin de type B ou D (Servant, 1975)
- friable en surface, mais hydromorphe en profondeur,
- à croûte saline en surface (en pratique, toujours hydromorphe).
- à horizon d’accumulation gypseuse (en pratique, toujours hydromorphe).
- à salant hygroscopique,
- à sulfures acidifiants.
La deuxième sous-classe comprend les sols sodiques, dont un horizon sur au moins 20 cm présente une structure dégradée, une forte compacité, sous l’influence de la teneur élevée du complexe en sodium échangeable. Suivant les sols (teneur en argile et type de celle-ci, teneur en matière organique et type de celle-ci) la valeur critique de Na/T varie. Elle est toujours au moins de 10%. Actuellement K et Mg ne sont pas pris en compte : le premier est normalement en quantité faible, l’action du second est encore mal élucidée.
La classification Française parait la plus appropriée dans les zones arides et en particulier pour les sols salés, puisque selon Halitim (1988), la classification Américaine est pragmatique et classe les sols dans des ordres différents en fonction d‘une faible variation de l’évapotranspiration ou de la pluviométrie.
Dans la classification Française, les sols salés sont rangés dans la classe des sols salsodiques, elle – même subdivisée en deux sous classes :
A. Sous classe des sols sodiques à structure non dégradée : ce sont des sols salins (solontchak), soumis à l’influence d’une nappe salée peu profonde, riches en sels de sodium, caractérisés par une conductivité électrique supérieure à 4 dS.m-1 (Duchauffour, 1988).
A-1. Sols salins à complexe calcique (solontchaks) : très fréquents en Algérie (FAO, 2005), caractérisés par un ESP <15% et un profil peu différencié (Servant, 1975 ; Duchauffour, 1976). Ils se rencontrent dans les zones steppiques ou désertiques dans lesquelles des nappes salées contiennent à l’instar des sels solubles, une quantité importante de calcium qui alimente le profil (Halitim, 1973).
A-2 Sols salins à complexe sodique (Solontchaks sodique) : ce type de sol est caractérisé par un ESP > 15%, il se rencontre en bordure de mer, ou dans les lagunes côtières, sa structure tend à se dégrader et devient poudreuse (Duchauffour, 1988).
B. Sous classe des sols sodiques à structure dégradée : ce sont des sols alcalins à structure détruite (Duchauffour, 1976). Selon Duchauffour (1988), on distingue trois (03) groupes selon les étapes d’évolution des profils :
B- 1 : Sols alcalins non lessives (solontchaks solonetz) : leur profil est de type AC ou A (B) C. Ils sont fréquents en Algérie (Durand, 1983).
B-2. Sols alcalins lessives de type ABC. L’horizon de surface A, pauvre en argile (migration par l’effet de lessivage) (Duchauffour, 1983). Ces sols existent en Algérie, mais sont très localisés dans les zones humides (Durand, 1983).
B-3. Sols alcalins dégradés (Solonetz) : ils présentent une structure dégradée complètement en surface avec un pH de 4 à 5 et en profondeur un pH élevé de 9 à 10.
Selon Loyer (1995), on distingue selon le référentiel pédologique Français (Baize et Girard, 1995), sept références : Sali sols (1 référence), salisodisols (1 référence), Salisols (2 références), sodisols (3 références).
Source:
Saadoune, Fatma Zohra 2016.
effets de l’amendement en gypse et en DS sur les caractéristiques physico-chimiques et hydriques d’un sol salé d’EL Hmadena ( RELIZANE).