La notion de seuil de nuisibilité doit tenir compte du type de dégâts redoutés (CAUSSANEL , 1989). De ce fait, sur le plan pratique ; il est nécessaire pour mesurer, ce seuil, d’identifier les facteurs à considérer (la concurrence, le risque d’infestation, les dégâts dus à une mauvaise herbe dominante ou à la population d’adventice).
La littérature fait état de trois types de seuil de nuisibilité :
Seuil biologique
Il concerne la relation entre la perte de rendement de la plante cultivée et la présence de la mauvaise herbe à une période déterminée (KOCH et WALTER ,1983 et CUSSENS et al ,1986). Plus exactement ce type de seuil se définit comme étant le niveau d’infestation à un moment donné à partir duquel une baisse de rendement de la culture est mesurable. E n d’autre terme, c’est le niveau d’infestation à partir duquel une opération de désherbage devient rentable (CAUSSANEL , 1989). RAUBER et al (1980) considérons que ce seuil est atteint pour le cas de vulpin des champs (Alopecurus myosuroides Huds) dans la culture de blé d’hiver, lorsque l’on dénombre entre 22 et 33 plants /m2. Ainsi, la valeur de seuil de nuisibilité biologique est basée sur le seul paramètre, densité.
Seuil technique
Il est définit comme étant le niveau d’infestation à partir duquel, les pertes quantitatives de récolte, peuvent être appréciées et mesurées (LONGCHAMP et al ,1977). Ce seuil peut traduire le niveau d’infestation à partir duquel une action dépressive des adventices sur la culture est détectable voire observable ou mesurable (RAUBER in BARRALIS, 1977). Il peut permettre aussi de déterminée la densité critique, ainsi que la période sensible de la culture à la concurrence des mauvaises herbes. En réalité tout programme de désherbage devrait être envisagée en fonction des risques de nuisibilité que les mauvaises herbes font encourir aux plantes cultivées et les dégâts potentiels sur les produits récoltés.
Sur le plan pratique , il serait intéressant de mesurer dans le temps et dans l’espace les pertes de rendement en présence de différentes flores adventices , en comparant les rendements des parcelles en absence d’adventices à ceux des parcelles enherbées ,tout en analysant les gains de rendement .
A titre d’exemple un blé concurrencé par le vulpin (Alopecurus agrestis L), à une densité d’infestation de 35pieds /m2 accuse une chute de rendement de 6% (GUILLEMENET,1972 in HOUARA ,1997). Cependant ce seuil est variable selon les régions, puisqu’il dépend de l’offre environnementale.
Le deuxième exemple est fourni par CAUSSANEL et al (1982) ont montré que la présence de 7 pieds de Chenopodium album par mètre linéaire dans les inters rangs de mais pendant les 9 premières semaines de la levée, réduit de 30 % les rendements de la culture.
Seuil économique
Il représente le niveau d’infestation au stade requis pour l’opération du traitement herbicide à partir duquel un désherbage devient rentable (CAUSSANEL , 1989). Des seuils de nuisibilité économique sont déjà pratiqués pour quelques adventices annuels des céréales.
C’est le cas de la folle –avoine (Avena fatua) dont le seuil de nuisibilité est atteint avec11 pieds/m2, de la moutarde des champs (Sinapis arvensis L) avec3 pieds /m2, la matricaire (Matricaria recutita) avec4 pieds/m2, ces seuils causent 5% de pertes de rendement à la récolte (NEURURER, cité par CAUSSANEL, 1989).
CAUSSANEL (1996), a même subdivisé, ce seuil de nuisibilité en 04, soit le seuil économique élémentaire, intégré, parcellaire et global (Fig. n° 02) .
Source:
MELAKHESSOU Zohra 2007. Etude de la nuisibilité directe des adventices sur la culture de pois- chiche d’hiver (Cicer arietinum L) variété ILC 3279, cas de Sinapis arvensis L .