Les vers de terre remplissent des fonctions écologiques uniques dans le sol. Les grandes galeries permettent à l’eau de pluie de pénétrer facilement dans les sols en augmentant leur taux d’infiltration. L’accélération de l’infiltration de l’eau limite le ruissellement et l’érosion et permet à l’eau de pénétrer dans la rhizosphère où elle peut être utilisée par les végétaux. Ces galeries permettent également aux racines de se développer facilement dans le sol et d’explorer de nouveaux espaces. Le sol travaillé par les vers de terre possède une structure granulaire stable (agrégat) moins sensible à l’érosion éolienne (Gates, 1972).
Les lombriciens sont considérés comme très importants dans le recyclage de la matière organique du sol. Certaines espèces se chargent d’enterrer les résidus organiques superficiels, alors que d’autres participent activement à leur décomposition en rendant d’importants éléments nutritifs accessibles à d’autres organismes vivants du sol, comme les végétaux (Gates, 1972).
Il faut rappeler qu’ils se nourrissent surtout de matière organique (matière végétale morte et, dans certains cas, déjections animales) à divers stades de décomposition. Les dernières recherches de Gutiérrez et al. (2006) révèlent que les lombriciens ne sont pas prédateurs des acariens ou microarthropodes. D’après Dash (1986), chaque espèce de ver de terre a son propre substrat alimentaire. Brown et Doube, (2004) suggère que les vers de terre peuvent choisir différents groupes d’organismes du sol dans le cadre de leur régime alimentaire.
Les lombriciens comportent aussi certains aspects négatifs. En effet, dans certaines régions, des espèces introduites ont fait concurrence aux vers de terre indigènes. Or, cette concurrence limite d’autant les chances des espèces indigènes de se développer et même de survivre, car ces dernières vivent fréquemment dans de petites zones isolées. Dans l’ouest du Canada où les sols sont d’origine calcaire, l’espèce anecique Lumbricus terrestris fabrique des tertres en “béton”.
En effet, leur fouissement expose en surface les couches dures du sous-sol aux cycles de déshydratation et d’hydratation qui rendent ce matériau très dur et difficile à utiliser pour les potagers, les terrains de golf et les pelouses (Blakemore, 1994).
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