LE FRAISIER
(Fragaria, L.)
Famille:Rosacées
I-Histoire:
Le fraisier (Fragarius spp.) est un petit arbuste vivace et herbacé de la famille des Rosacées. Il est étroitement apparenté au framboisier. La fraise n’est pas un vrai fruit, c’est un faux fruit. On consomme en fait le réceptacle gonflé et le fruit ou les grains à l’extérieur de celui-ci. Le fraisier est indigène dans presque toute l’Amérique du Nord. La fraise est une bonne source de vitamine C; elle en contient 60 mg par portion de 100 g ainsi que 23 kcal d’énergie de même que des traces de vitamine A et d’autres minéraux.
II-La culture de fraisier
Choix de l’emplacement
Avant d’arrêter son choix pour l’emplacement, le producteur doit tenir compte des facteurs que sont le sol, les cultures antérieures, la qualité de l’eau, le microclimat, les brise-vent et les marchés visés.
Le meilleur sol pour la culture du fraisier est un loam sablonneux profond, bien drainé et bien approvisionné en humus. De mauvais rendements ont été enregistrés dans des sols d’argile lourde, dans des sols pauvres en humus et dans des sols lourds sablonneux. Le fraisier pousse bien dans des sols bien drainés dont le pH est de 5,5 à 7,5.
La fraisière ne doit pas être plantée dans des sols où, au cours des quatre années précédentes, on a cultivé des fraises, des framboises, de la luzerne, des pommes de terre, des tomates, des poivrons ou des aubergines, sauf si les sols ont été traités par fumigation.
Une bonne source d’eau d’irrigation de qualité est essentielle à la lutte contre le gel, au refroidissement de la culture et aux rendements élevés.
De préférence, l’emplacement est légèrement en pente pour un bon drainage de l’eau de ruissellement et une bonne circulation de l’air. De bonnes chutes de neige permettent une isolation adéquate en hiver.
Il faut planter des brise-vent afin de réduire la vitesse des vents et de favoriser l’accumulation d’une couche de neige uniforme pour isoler les plants lorsque la température est sous zéro.
Les emplacements situés dans un rayon de 50 km d’un grand centre ou le long d’une route ou d’un site touristique sont des marchés idéaux. On estime qu’une zone de cueillette doit compter, en gros, une population de 4 900 personnes par hectare.
Plantation / Transplantation / Matériel végétal Il est important de n’utiliser que des plants certifiés afin d’assurer la qualité de la culture. La plantation doit se faire au début du printemps si les conditions le permettent. Il faut arroser les jeunes plants repiqués immédiatement après la plantation afin d’en accroître la vigueur.
La plantation se fait en rangs espacés de 1,2 à 1,5 m, tandis que l’espacement entre les plants est d’environ 46 cm. Éviter de planter les jeunes plants trop en profondeur, car une pourriture peut alors apparaître et retarder ou réduire le développement des filets.
Les variétés
Fraisiers non remontants
- Ciflorette : Nouveauté Ciref précoce, rustique, très bonne conservation. Très bon goût et parfum.
- Cigaline : Cette fraise interessera à coup sur les amateurs de gari guette dont elle est issue. Gros fruit allongé, bi-cônique, très précoce, très régulier, très bon parfum, très vigoureuse.
- Cigoulette : Remplaçante de la Belrubi, elle a toutes ses qualités : rusticité, production groupée, beaux et bons fruits.
- Cireine : Elle remplace désormais Elvira et Elsanta car sa rusticité est bien supérieure. Gros fruit allongé, très régulier, bonne conservation, très bon éuilibre gustatif.
- Gariguette : Très parfumée, fruit allongé de taille moyenne, convient sous tunnel.
- Gorella : Fruit allongé assez gros, sucré, bonne productivité et bonne rusticité.
- Madame Moutot : Variété ancienne, fruit énorme, plante vigoureuse et rustique.
- Maraline : Fruit conique, ferme et parfumé, bonne vigueur et résistante aux maladies.
- Sengana : Tardive, idéale en zone de montagne ou en plaine pour décaler les récoltes.
Fraisier Semi-Remontants
- Red gauntlet : Bonne végétation, fruit assez gros et parfumé.
Fraisiers Remontants
- Cirafine : Fruit légèrement allongé avec un bon parfum et une très bonne qualité gustative, plante vigoureuse et rustique.
- Cirano : Issue de Mara des bois, belle plante rustique et productive, fruit très parfumé. Belle remontée très régulière. Une variété d’avenir !
- Gento : Incontournable, fruit très gros, très sucré, excellente variété.
- Mara des bois : Très beaux fruits au parfum de fraises des bois. Seul inconvénient : elle n’aime pas les terrains calcaires.
- Ostara : Fruit moyen, bonne fraise productive, bonne rusticité.
- Rabunda : Gros fruit parfumé, bonne production, peu sensible aux maladies.
SOL
La qualité du sol est importante. Un loam sableux profond et riche en humus est le sol idéal. Il se draine bien, tout en retenant l’humidité, et ces propriétés sont essentielles à l’obtention de rendements élevés. Un sol sableux et graveleux à texture grossière nécessite des apports d’éléments nutritifs et d’eau, mais vous réussirez à obtenir des fraises si vous assurez les soins appropriés. Un sol argileux et mal drainé est le moins bien adapté à la culture du fraisier, car il est difficile à travailler. Un sol toujours mouillé ne favorise pas le développement des racines. Si le sol est argileux, la culture sur billon ou sur butte est recommandée.
PRÉPARATION DU SOL
Les fraisiers plantés dans un sol bien préparé devraient donner des fruits pendant au moins 5 ans. Il est important que la teneur en matière organique du sol soit adéquate, car cela améliore sa structure, lui procure les éléments nutritifs nécessaires, stimule la croissance d’organismes utiles du sol et augmente la capacité de rétention d’eau. Si la teneur en matière organique est faible, vous pouvez l’améliorer en appliquant, avant la plantation, une généreuse quantité de tourbe, de compost ou de fumier exempts de mauvaises herbes. Une excellente méthode d’amendement du sol consiste à cultiver un engrais vert (comme l’avoine, le trèfle ou le sarrasin) et à l’incorporer au sol au cours de l’année précédant la plantation. Les ministères provinciaux de l’Agriculture peuvent analyser vos échantillons de sol et établir les besoins exacts en chaux et en engrais.
CHAULAGE
Les sols dont le pH se situe entre 5,5 et 6,5 sont les mieux adaptés à la culture du fraisier. Un sol à pH de 4,0 à 5,0 est trop acide et risque de manquer de calcium et de magnésium. L’épandage de chaux dolomitique fait augmenter le pH et rend le calcium et le magnésium plus faciles à assimiler. Si des apports de chaux dolomitique sont nécessaires, vous devriez l’épandre et l’enfouir dans le sol l’année précédant la plantation. Il est généralement recommandé d’apporter 1 kg de chaux/m2, si le sol est acide.
Le climat
Le fraisier demande un climat tempéré ou les excès d’ humidité et de sécheresse ne sont pas à craindre. Dans le midi de la France,de même que dans certaines régions du Val-de-Loire,l’irrigation des cultures est à envisagercomme adjuvant à une pluviométrie parfois déficience. en été,le prbléme de l’humidité présente une influence certaine. D’ailleurs,les divers expriences tentées en France et à l’étranger,ont toutes démontré qu’une humidité convenable du sol était susceptible d’ augmenter les rendements de 30à35%.
La pluviométrie optima semble se situer aux environs de 780à800mm par an avec une répartition comprenant notamment les mois de Mai et de Septembre.
En été,il serait nécessaire d’apporter sous forme d’arrosage ou d’irrigation de 85à90mm mensuels,notamment lors de la formation des fruits et de la récolte.
Il est indispensable d’écarter les terrains balayés en hiver par les vents froids ou les alternatives de gel et de dégel sont fréquentes. Cultivées à ces exposition,les plantes se déchaussent,les racines se brisent et les fraises dépérissent rapidement. Les orientations Nord-Est et Est sont particulierment dangereuses à cet égard.
En été,le fraisier supporte convenablement la chaleur si elle n’entraine pas une sécheresse excessive. La résistance naturelle à ce facteur est d’ailleurs variable selon les variétés. Enfin,il est à noter qu’une forte chaleur à l’ époque de la récolte provoque une maturité rapide et raccourcit l’éventail de la période de production tout en créant au producteur des soucis pour la récolte et aussi la vente par surcharge du marché.
LA DEFENSE DES CULTURES
Il n’est pas possible de traitre de toutes les maladies du fraisier,car celui-ci doit faire fa ce à un grand nombre d’entre elles. Il convient de distinguer les maladies cryptogamiques,causées par des champignons,et des maladies dites de dégénérescence,provoquées par des (virus filtrants)ou(ultra-virus).Notons cependant qu’ils présentent une certaine similitude par leur façon de se multiplier d’infecter les tissus. Il s’agit en quelque sorte de corps chimiques que la science a réussi à isoler,à cristalliser et à identifier.