L’expérience mondiale
L’homme a travaillé la jachère depuis l’époque des Carthaginois et plus précisément à l’époque de MAGON (238 – 146 Av.j.c) (BENSID et MONNEVEUX, 1989). Les romains en Italie reprennent les techniques du travail du sol pratiquées à CARTHAGE, il s’agit du :
- Proscindère en Avril.
- Itérase ou Offringère : fin juin début juillet.
- Lirare : après le semis.
Le premier est un labour profond, le second est une sorte de binage et le troisième a pour but de recouvrir les semences.
Selon SAGNE (1950) L’origine de la pratique de jachère remonte aux premières cultures en terres sèches par les Romains. La jachère pâturée était très répondue à la veille de la colonisation alors que la pratique de jachère travaillée ou préparée de printemps a été signalée par des colons français dès 1845 (ABBAS, 2002). Cette dernière permettait d’améliorer les rendements de blé mais seulement quand l’année pluviométrique est favorable.
D’après SEBILLOTE et al. (1993), l’historique de la jachère en Europe du Nord se justifiait, par les fonctions qu’elle remplissait, surtout au plan agronomique. La jachère s’est élaborée comme moyen d’adaptation cohérente avec l’ensemble formé par les techniques et le fonctionnement des exploitations agricoles.
La première pratique de la jachère est la jachère pâturée où les troupeaux pâturent les chaumes, les adventices et résidus des céréales. Elle a aussi pour objet l’entretien du stock de semences d’adventices du sol.
La jachère pâturée a pour but de réduire les risques de lixiviation de l’azote (ABBAS, 2002).
Le déplacement des animaux entraîne aussi des transferts d’éléments minéraux et de recyclage de la matière organique entre les parcelles à travers les lieux de stabulation ou de déjections (SEBILLOTE et al., 1993).
L’expérience algérienne
En Algérie ; la pratique de la jachère a été pratiquée la première fois dans les hautes plaines Sétifienne en 1850 et la jachère intégrale dans le Tell constantinois en 1925 (LAUMONT, 1952). Dans la période de colonisation où elle commence par un semés de blé puis un labour d’enfouissement léger, pour conserver le maximum du sol (MAZOYER, 1970 in BELAID, 1996).
Avec le temps les besoins de l’agriculture coloniale dépasse les besoins de consommation aux besoins de commercialisation pour gagner le plus d’argent, il faudrait alors développer la production agricole ; le labour devient plus profond par la charrue à versoirs la jachère plus importante et donc le rendement sera plus intense même après dix ans de semés sans jachère (BELAID, 1996).
Les méthodes utilisées dans la jachère pour la céréaliculture ont inspirées directement des méthodes appliquées en Europe après la guerre (KRIBAA, 2003) ; elles sont basées sur :
- Le ramassage des résidus de récolte
- Passage d’une charrue à disque, plus facile d’emploi sur les sols argileux que la charrue à socs ou passage d’une déchaumeuse qui travaille plus vite.
- Passage d’un pulvériseur à disques afin de niveler le sol et de rompre les mottes de terre pour faciliter la germination.
- En cas des sols tassé, on utilise un scarificateur pour les décompacter.
LAUMONT (1952), dans ses travaux révèlent que les premiers résultats concernant la pratique de la jachère en Algérie on été obtenus dans les années cinquante où il est enregistré un rendement de 17 à 21 qx/ha pour les terres mise en jachère travaillée par rapport au rendement de 1.8 à 6.6 qx/ha pour la jachère nue ; les mêmes résultats presque sont indiqués dans une étude réalisée au niveau de l’I.T.G.C. (Setif) durant 1985/1986 à
1990/1991 sur une variété blé dur Mohamed Ben Bachir (KRIBAA, 2003 in I.T.G.C. 1992).
La pratique de la jachère nue verte donne le plus faible rendement sur un simple labour d’automne (12 qx/ha). Elle restait cependant la plus rentable économiquement suite à l’association de la pratique d’élevage (LAUMONT, 1952).
Concernant la réserve hydrique PERRIER (1973) montre après une étude expérimentale que les sols mis en jachère conserver un volume d’eau supérieur ou égal 60mm et c’est le volume accessible pour le développement des racines. Des essais ont été réalisés durant une période de six ans (85/86 à 90/91) sur les performances du blé dur (Mohamed Ben Bachir) au niveau de la station expérimentale de Sétif (I.T.G.C., 1992), les résultats obtenus montre que quelque soit l’année agricole, les meilleurs rendements sont enregistrés sur le précédent cultural jachère travaillée comparativement au rendement après, fourrage de vesce avoine, pois fourrager ou le blé contenu (I.T.G.C., 1992).
Source:
ZAABOUBI Siham 2007. EFFETS COMPARATIFS DE DEUX OUTILS ARATOIRES (DISQUES – DENTS) ET DE DIFFERENTS PRECEDENTS CULTURAUX SUR LES PROPRIETES PHYSIQUES D’UN SOL CULTIVE EN CEREALES DANS LA REGION DE TIMGAD.
Université EL-HADJ LAKHDAR- BATNA.