1. Généralités
Le genre Fusarium regroupe plusieurs espèces (44 espèces selon Booth (1971)) phytopathogènes susceptibles d’attaquer un grand nombre de plantes, et provoqué de grandes pertes économiques. Le Fusarium solani, est l’un des espèces du genre Fusarium les plus importantes d’un point de vue phytosanitaire.
Ce champignon est le responsable de la pourriture racinaire (fusariose également) des plantes de lentilles. Cette maladie (Figure 1) est caractérisée par un brunissement suivie d’une dégradation du cylindre central et du cortex des racines. A un niveau plus loin, des jaunissements unilatéraux des folioles et des feuilles apparaissent à la base de la plante. Le système racinaire des plantes infectées présente aussi une réduction des ramifications secondaire (Kraft et al., 1994).
Le Fusarium solani est un champignon ubiquiste tellurique, le plus phytopathogène, il se conserve dans le sol grâce à ses chlamydiospores et au mycélium capable de survivre sur les débris végétaux (Erskine et Bayaa, 1996).
Sur milieu de culture, Fusarium solani forme des colonies duveteuses ou cotonneuses de couleur blanche à crème avec un revers pale (Chermette et Bussieras, 1993).
D’un point de vue morphologique (Figure 2), Fusarium solani est caractérisé par la présence de macroconidies fusiformes et cloisonnées (d’où le nom latin « fusus » signifiant fuseau). Les conidiophores, parfois très ramifiés, forment sur le thalle des coussinets (sporodochies) et portent des masses de spores. Les phialides, sont plus ou moins allongées, présentent, le plus souvent, un site de bourgeonnement unique (monophialide) situé à l’extrémité d’un col allongé ; ils produisent deux types de conidies :
- Des microconidies : uni ou bicellulaires, piriformes, fusiformes, cylindriques ou ovoïdes, isolées, solitaires ou groupées, disposées en verticille.
- Des macroconidies : conidies pluricellulaires à cloisons seulement transversales, souvent groupées en paquets. Les macroconidies sont fusiformes, souvent courbées, avec une cellule basale pédicellée, formant un sort de talon plus ou moins visible.
Les chlamydospores, sont parfois présentes, en position terminale ou intercalaire (Roquebert, 1998).
2. Taxonomie
Depuis l’introduction du genre Fusarium par Linken en 1809, et de sa délimitation actuelle par Appel et Wollenweber en 1910, de nombreux travaux ont été consacrés à sa taxonomie : Wollenweber et Reinking (1935), Snyder et Hansen (1940), Railo (1950), Gordon (1952), Messien et Cassini (1968), Booth (1971), Joffe (1974), et Nelson et al., (1983) (Belabid, 2003).
Les différents études morphologiques et moléculaires actuelle, classifie Fusarium solani comme suit :
Règne : Fungi ;
Division : Ascomycota ;
Subdivision : Pezizomycotina ;
Classe : Sordariomycetes ;
Sous classe : Hypocreales ;
Ordre : Nectriaceae ;
Genre : Fusarium ; et,
Espèce : Fusarium solani.
3. Cycle infectieux
Le cycle infectieux de Fusarium solani (Figure 3) débute par la germination des chlamydospores en présence d’une racine de lentille ; le filament mycélien pénètre le tissu vasculaire de la plante par le biais des blessures ou par les ouvertures naturelles du système racinaire. A ce moment-là, le champignon produit des toxines dans les racines qui seront transportés jusqu’aux feuilles (Roy et al., 1997).
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