Les rhizodépots représentent une source d’énergie et d’éléments nutritifs qui stimulent la croissance des communautés microbiennes hétérotrophes (Stengel et Gelin, 1998 ; Gregory 2006, Nguyen 2009). Celles-ci vont être sensiblement plus denses que celles du sol indemne d’activité racinaire (Darrah 1993 ; Arocena et Glowa, 2000 ; Nguyen et Henry 2002).Cependant, l »abondance et la diversité des populations diminuent au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la racine (Davet, 1996).
Le premier processus chimique qui a été décrit dans la rhizosphère est une conséquence directe de la principale fonction des plantes : l’absorption de l’eau et des nutriments par la racine, responsable de considérables changements dans la concentration des solutés (Hinsinger et al., 2006).
La rhizosphère et les processus qui s’y déroulent sont fortement influencés par les molécules et les ions organiques ou inorganiques libérés par les racines. Ces derniers peuvent directement mobiliser des éléments nutritifs, mais ils peuvent également modifier certaines conditions du milieu comme le pH qui est influencé par l’excrétion de substances racinaires (Alexis,1988).
Le pH est un paramètre que les racines peuvent directement modifier (Hinsinger et al., 2009) à travers de multiples processus parmi lesquels, principalement, la respiration racinaire et la libération de H+ ou OH- pour compenser un excédent net de cations ou d’anions (Hinsinger et al., 2001). Ainsi, le pH de la rhizosphère peut différer de une à deux
unités pH de celui du sol distal (Hinsinger et al., 2005 ; Maraschner et Römheld, 2006).
Cette différence peut être due à plusieurs phénomènes tels que les prélèvements racinaires des cations K+ et Ca2+ qui sont accompagnés d’excrétion d’acides (protons H+ et acides organiques), contribuant ainsi à l’acidification du sol (Darrah et Jones, 1994 ) ou encore à une plus importante absorption de cations (Ca2+, Mg2+, K+, NH4+) que d’anions (NO-3 , PO4- ) par les racines (Hinsinger, 1998), c’est le déséquilibre ionique (Grinsted et al., 1982).
Dans les sols légèrement acides et pauvres en azote, les plantes acidifient leur rhizosphère par la libération de protons résultant d’un prélèvement moindre en anions qu’en cations, parce que l’azote est soit faiblement disponible, soit il est sous forme de NH4+ plutôt que sous la forme de NO3- (Turpault et al., 2003 ; Girard et al., 2005).
Source:
Saad Lynda. Impact des incendies sur les caractéristiques de la rhizosphère : cas d’une subéraie mise en défens (Taksebt, Zekri).
Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou
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