Une fois absorbé (principalement sous forme de nitrate), l’azote est réduit au niveau des feuilles et des racines, puis incorporé à des acides aminés. Il sert principalement à constituer les protéines utiles à la photosynthèse comme la rubisco et celles des chloroplastes (Millard, 1998). Ces protéines sont par la suite dégradées et remobilisées depuis les organes végétatifs vers les grains (Evans, 1983). Les 50 à 75% de l’azote stocké dans les organes végétatifs avant floraison, sont transférés vers le grain (Austin et al., 1977 et Van Sandford et Macknown, 1987), le reste provient de l’azote minéral assimilé après floraison (Girard, 1997).
Notons toutefois, que l’azote peut être mis en réserve dans les organes végétatifs, mais ceci ne représente qu’une faible quantité et ne permet qu’à maintenir le turn-over des protéines déjà présentes. En terme de bilan, l’azote prélevé post – floraison est alloué aux grains.
Ce sont surtout les feuilles les plus jeunes qui remobilisent l’azote. Sur un total de 40 % pour l’ensemble des feuilles, la contribution de la dernière feuille s’élève à 24 % et celle de l’avant-dernière feuille à 11 % (Gate, 1995). En outre, la participation quantitative des glumes peut égaler celle de la dernière feuille. Cette aptitude élevée de remobilisation permet sans doute de comprendre l’intérêt de fractionner le deuxième apport d’azote de début montaison pour un objectif d’augmentation de la teneur en protéines du grain. Suite à un troisième apport tardif (stade 2 nœuds, dernière feuille), l’azote est préférentiellement assimilé dans les organes en croissance active, soit l’épi ou la dernière et avant-dernière feuille. Cet enrichissement dans les organes proximaux des futurs grains conduit à une meilleure efficacité du transfert de l’azote vers les grains.
La quantité d’azote par hectare dans les grains à la récolte croît avec celle présente à la floraison dans les parties aériennes. Cette dernière explique environ 80% de la variation de la quantité d’azote interne dans les grains (Gate, 1995). La fraction d’azote que l’on retrouve dans le grain (N grain / N absorbé à la floraison par les parties aériennes) diminue en fonction de la quantité stockée à la floraison dans les parties aériennes. En régime de sous-fumure azotée prononcée, il y a plus d’azote dans les grains à la récolte qu’il y en avait à la floraison dans les parties aériennes. Ceci traduit, soit la participation d’une remobilisation des racines ou d’une absorption post-floraison (Jeuffroy et Bouchard, 1999). En condition de sous-fumure modérée, les deux quantités d’azote sont équilibrées. Puis, l’efficacité du transfert vers les grains diminue entre l’optimum de fumure et les régimes de sur-fumure. L’azote en surplus reste stocké dans la paille.
Source:
Mme FERTAS Khadra 2007 . Essais d’optimisation du fractionnement et de la période d’apport de l’azote pour la culture du blé dur ( variété waha ) en zone semi – aride irriguée.