cycle biologique du blé

Aperçu sur le cycle biologique du blé
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Comme toutes les céréales à paille, le blé possède un cycle biologique annuel, réparti classiquement en 2 périodes principales successives (végétative et reproductrice), subdivisées elles mêmes en phases délimitées par des stades (Soltner, 1999). Ces derniers sont définis par des changements morphologiques visibles et des modifications internes de la plante (Annexe A1).
La dynamique de développement des plantes et les principaux stades repères sont :

1- De la levée à la formation des ébauches d’épillets. 

Lors de la phase de levée, le nombre de plantes au m2 se détermine. Après la levée, les ébauches foliaires croissent et émergent les unes après les autres selon un rythme constant. Lorsque la plante a trois feuilles, une nouvelle tige apparaît à l’aisselle de la feuille la plus âgée, c’est le maître brin. L’émergence de cette première talle hors de la gaine de la première feuille est le repère conventionnel du début tallage (Gate, 1995).
La formation des ébauches d’épillets démarre au stade plein tallage, suivit par l’initiation florale et se termine par l’apparition des ébauches des futurs épillets.
L’apparition des talles se fait de façon synchrone avec le rythme d’émission des feuilles du maître brin (Masle et Sebillotte, 1981). La vitesse d’émission des feuilles dépendant de nombreux facteurs de l’environnement, comme la durée du jour, le rayonnement et la température du sol (le centre de formation des feuilles étant situé au niveau du sol en début de cycle) (Jamieson et al., 1995). Le tallage s’arrête lorsque les tiges entrent en compétition pour l’eau, l’azote ou la lumière (Masle, 1980).

2-  De  l’épi 1 cm à la floraison

Par définition, le stade épi-1cm est considéré atteint lorsque la distance entre le sommet de l’épi du maître brin et  la  base du plateau de tallage est en moyenne de 1 cm (Annexe A2). A ce stade, la taille de l’épi est de 3 – 4 mm (Gate, 1995). A partir de ce moment, la tige principale et les talles plus âgées commencent à s’allonger, suite à l’élongation des entre-nœuds auparavant empilés sous l’épi. C’est le début du stade montaison au cours duquel le nombre final d’épis par plante se détermine (Masle, 1980). Il prend fin lorsque les organes reproducteurs sont formés. Certaines tiges régressent en stoppant leur développement et leur croissance. Celles qui ne sont pas encore entrées en croissance restent à l’état de bourgeons dormants.
Le stade 2 nœuds est atteint quand les deux premiers nœuds à la base de la tige principale sont visibles sur 50 % des plantes (Gate, 1995).
L’apparition de la dernière feuille ligulée marque le début du stade méiose pollinique. L’épi poussé par l’allongement de la tige, provoque un renflement au moment où il a rejoint la gaine de la dernière feuille, c’est le stade gonflement qui apparaît 10jours avant l’épiaison (Gate, 1995) (Annexe A2).Par la suite, le sommet de l’épi se dégage de la dernière gaine qui a alors atteint sa longueur définitive, on parle de stade épiaison. Les glumelles des fleurs s’ouvrent largement et les sacs polliniques se libèrent, c’est le stade floraison (anthèse) ; La tige et l’épi ont quasiment atteint leur croissance définitive (Gate, 1995).
Les composantes de rendement tels le nombre d’épillets par épi et celui de grains par épillet sont définis au cours de la réalisation du stade épiaison qui prend fin à la floraison (Meynard, 1985) (Fig.1). Cependant, Masle (1985) considère que ces composantes seraient fixées à la floraison. Gate et Grimaud (1989) dissocient la mise en place du nombre d’épis, fixé à la montaison et l’élaboration du nombre de grains par épi, conditionnée par la fertilité de l’épi. Coïc et al., (1950) ont constaté que le nombre de grains par épillet peut encore évoluer après floraison et qu’un apport d’azote à ce stade l’augmente significativement à la récolte. La fécondation des ovules ayant déjà eu lieu à ce stade, l’azote apporté aurait une action bénéfique sur la diminution du nombre d’avortement de jeunes ovules fécondés.

3-  Au cours de la période maturation du grain

La maturation s’étale  sur  environ  50 jours et marque la fin de la période végétative. La phase de remplissage du grain se caractérise par la multiplication cellulaire suivit par l’accumulation des réserves (amidon et protéines) dans les cellules du grain. C’est une étape déterminante pour le poids (PMG) et la teneur en protéines du grain (Chambenoit, 1999).
Les cinétiques de l’accumulation de la matière sèche et de l’eau varient au cours des différentes phases de la période maturation (Fig.2). Le début de la phase palier hydrique concorde avec la fin de la multiplication cellulaire au sein du grain (Gate, 1995). Le stockage maximal des réserves s’effectue au moment où la quantité d’eau dans le grain est stable (Fig.2). Lorsque toutes les cellules du grain ont atteint leur poids final, le grain atteint sa taille définitive (maturité physiologique, qui traduit l’arrêt de la croissance en matière sèche du grain). Il entame ensuite  la phase dessiccation (maturité récolte)  qui correspond à un état de dessiccation permettant un battage mécanique (teneur en eau du grain avoisine le 15%) (Gate, 1995).

Fig.2 : Principaux stades et caractéristiques de la période de  remplissage du grain des céréales à paille (Gate,  1995)
Fig.2 : Principaux stades et caractéristiques de la période de  remplissage du grain des céréales à paille (Gate,  1995)

4-  Interactions entre les phases de développement            

Les différentes étapes du cycle biologique interviennent à des degrés différents dans l’établissement du rendement d’une culture. En effet, le rendement par une unité de surface résulte de la contribution de divers paramètres, fixés tout au long de la mise en place des différentes phases et stades du cycle (Sebillotte, 1980). Ainsi :
      Rend./ m²  = Plants / m² x épis / plant x épillets / épi x grains / épillet x poids d’un grain
Ou simplement
= Epis / m² x grains / épi x poids d’un grain = grains / m² x poids d’un grain.
 
 Le rendement serait plus élevé en provoquant l’augmentation de chacune de ces composantes. Cependant, ces dernières ne sont pas indépendantes les unes des autres. Ainsi, dans le cas où le nombre d’épis par m2 est augmenté par l’action d’un facteur quelconque (température élevée liée à un semis précoce, azote disponible en quantité suffisante), il se peut  que le nombre de grains par épi ou le poids moyen d’un grain diminue car la quantité de substances (eau, éléments minéraux assimilables) ou d’énergie (quantité de lumière arrivant aux feuilles ) est  trop faible pour satisfaire les besoins d’un plus grand nombre de tiges (Coîc et al., 1950). Par ailleurs, un peuplement trop dense peut favoriser l’expression de conditions limitantes ultérieures (verse, maladies cryptogamiques). De même, l’augmentation du nombre de grains par épi, peut conduire à une chute du poids de chaque grain. Par contre, un faible nombre d’épis, suite par à un déficit temporaire d’alimentation azotée, peut se traduire par un nombre de grains par épi plus important, voire même un poids de grains plus élevé (Gembloux, 1990).

Source:

Mme FERTAS  Khadra 2007 . Essais  d’optimisation  du  fractionnement  et  de   la  période  d’apport  de  l’azote  pour  la culture  du  blé dur  ( variété waha )  en zone  semi – aride  irriguée.

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