Les plantes sont des usines biologiques naturelles. Elles produisent des substances biochimiques actives : huiles essentielles (HE), flavones, alcaloïdes, tanins,…et les mettent à la disposition de l’homme qui peut en faire usage pour sa santé et satisfaire ses besoins vitaux. Dans l’antiquité, certaines plantes étaient révérées pour des vertus qu’on leur avait reconnues. Aucun ne cherchait à savoir pourquoi et comment elles agissaient, mais c’était un fait incontesté et qui paraissait magique. Actuellement la recherche sur les bienfaits des plantes médicinales voit son développement s’accroître, notamment avec les HE dont les domaines d’application sont nombreux aussi bien en médecine, en pharmacie ainsi que dans
d’autres domaines tels que l’agroalimentaire, les industries chimiques, etc.
Les effets bioactifs des HE et des extraits se sont largement avérés être liés à leurs grande richesse en composés terpéniques et aromatiques dont les structures chimiques sont très diversifiées (Croteau et al., 2000).
Les conservateurs alimentaires sont des substances d’origine naturelle ou synthétique capables de s’opposer à l’altération d’un produit alimentaire. Cette altération, de type physico-chimique, peut être due à la présence de micro-organismes ou à l’oxygène de l’air. Elle peut se manifester par un changement des propriétés organoleptiques (goût, odeur et couleur), nutritionnelles et physiques des aliments dans lesquels elle apparaît.
En agroalimentaire, on différencie en général deux groupes de conservateurs : les conservateurs antimicrobiens agissant sur les micro-organismes, bactéries, levures et champignons et les antioxydants capables de s’opposer à tous les phénomènes d’oxydation et à l’apparition de radicaux libres.
De nos jours, les antioxydants de synthèses sont critiqués en raison des problèmes qu’ils peuvent engendrer sur la santé du consommateur. En effet, le BHT, le BHA et le TBHQ sont suspectés d’avoir des effets négatifs sur la santé (Paradiso et al., 2006). De nombreuses études s’orientent donc vers la recherche d’antioxydants naturels parfaits, à la fois sûrs et efficaces.
L’usage extensif des agents antimicrobiens chimiques dans le secteur agroalimentaire crée lui aussi un choc des consciences dont l’onde se propage de plus en plus, et face aux suspicions accrues suscitées par ces derniers, le développement et la recherche sur les plantes aromatiques a été orienté vers l’obtention de conservateurs antimicrobiens naturels afin de substituer ces agents chimiques (Odoul, 2003).
Ainsi, les HE et les extraits incorporés dans les formulations alimentaires permettent, en plus de leur pouvoir antioxydant, de contribuer à la réduction de certaines infections communes généralement liées à une contamination microbienne dans les aliments consommés.
A cet effet, et dans le cadre de la valorisation de la flore algérienne, nous nous sommes intéressés à trois espèces de la famille des lamiacées (Thymus pallescens, Teucrium polium ssp capitatum et Satureja calamintha ssp nepeta) qui est l’une des familles les plus utilisées comme source mondiale d’épices et d’extraits à fort pouvoir antimicrobien et antioxydant (Bouhadid et al., 2006) et deux espèces de la famille des cupressacées (Juniperus phoenicea et Tetraclinis articulata).
L’objectif de ce travail est de contribuer à l’étude de la composition chimique des huiles essentielles et des extraits de ces plantes poussant en Algérie dont certaines d’entre elles n’ont pas encore fait l’objet de travaux antérieurs ainsi qu’à l’évaluation in vitro de leurs activités antioxydantes et antimicrobiennes.
Source:
KERBOUCHE, Lamia 2010 , Composition chimique et activité biologique des huiles essentielles de quelques plantes des familles de labiacées et de cupressacées.