En Algérie, comme dans d’autres pays en voie de développement, le lait est un aliment préféré par le consommateur et largement soutenu par les pouvoirs publiques vu se richesse et son équilibre en éléments nutritifs d’une part et son coût d’autre part. AMELLAL (1995) estime qu’en Algérie, le coût d’un gramme de protéines laitières est huit fois inferieur à celui de la viande. Environ 85% de la production laitière nationale est assurée par une population bovine estimée à 900 000 vaches, dont 320 000 sont de races importées. Toutefois, la production laitière, estimée à plus de 2,1 milliard de litre, ne couvre en moyenne que 35 à 40% des besoins nationaux en lait et produits laitiers.
Dans la littérature, la filière lait peut être définie comme un ensemble de segments qui vont de la production de lait à la ferme jusqu’à la consommation humaine en passant dans le cas d’un cheminement logique par la transformation industrielle et la distribution sur le marché (BENYOUCEF, 2005).
La structure générale de la filière lait en Algérie est représentée par le schéma 1.
Avec comme symboles :
M : circuits d’approvisionnement des laits importés ;
C : circuits de mise en marché et de distribution des laits et des produits laitiers ;
- : autoconsommation et/ou vente de proximité du lait et des produits artisanaux ;
- : circuits hérités de l’ancienne organisation publique du commerce du lait industriel et des produits dérivées ;
- : circuits émergents, développés en relation avec la libéralisation de l’économie ; 4 : circuits internationaux de produits transformés.
La filière laitière en Algérie se décompose de quatre maillons principaux: a) à l’amont, par des agriculteurs, des producteurs de fourrages et de graines, des importateurs d’aliments du bétail, ainsi que d’une grande diversité d’élevages bovins ; b) les organismes de collecte du lait qui assurent le lien entre des milliers d’exploitations et les industries laitières; c) les usines laitières ; et d) les consommateurs.
Au niveau de chaque maillon interviennent plusieurs acteurs publics et privés :
- Les privés importateurs d’aliment et de cheptel…etc.
- Les éleveurs du bovin laitier disposant de 1,6 million de têtes dont environ 900 milles de vaches laitières.
- L’importation des matières premières, confiée à une filiale spécialisée qui assure une part importante de l’approvisionnement du marché local. La quantité qui reste est partagée entre un groupe de privés.
- La transformation assurée par le groupe GIPLAIT (composé de 19 filiales) d’une capacité de 1,4 milliard de litres/an et le secteur privé (220 PME/PMI) dotées d’une capacité de transformation avoisinant les 200 millions de litres/an (MADR, 2005)
- L’aval de la filière représenté par les
1. CHEPTELS ET RESSOURCES FOURRAGERES EN ALGERIE
1.1. EVOLUTION DES CHEPTELS LAITIERS
Ce premier point prend en considération l’évolution du cheptel des animaux d’élevage bovin, caprin ovin et camelin (tableau 1 ; annexe 1). L’estimation de leurs effectifs annuels est faite sur la base des données statistiques fournies par le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MADR).
1.1.1 Evolution du cheptel bovin en Algérie
1.1.2. Evolution du cheptel caprin en Algérie
1.1.3. Evolution du cheptel ovin en Algérie
1.1.4. Evolution du cheptel camelin en Algérie
1.1.5. Les systèmes d’élevage en Algérie
1.2. EVOLUTION DES RESSOURCES FOURRAGERES
1.2.1. Evolution des superficies et des productions fourragères en Algérie
1.2.2. Importation des graines des espèces fourragères en Algérie
1.2.3. Les résidus de récoltes et les sous produits destiné aux animaux d’élevage
1.2.4. Bilan fourrager en Algérie
2. EVOLUTION DE LA PRODUCTION ET DE LA COLLECTE DE LAIT CRU
2.1 Evolution de la production de lait cru en Algérie
2.2 Evolution de la collecte de lait cru en Algérie
3. Contraintes de développement de la filière Lait en Algérie
CONCLUSION
L’étude de la filière lait indique que la satisfaction des besoins de la population pour ce produit n’a pas encore été atteinte. La production locale est encore largement dépendante des besoins d’affouragement du cheptel laitier, peu disponibles du fait des insuffisances en eau de manière générale et par voie de conséquence des terres irriguées destinées à la production du vert.
La production locale de lait est fortement concurrencée sur les fourrages par la production de viande dont le prix est beaucoup plus rémunérateur d’une part et l’importante disponibilité en poudre de lait sur le marché international d’autre part.
La politique du lait entreprise par le Ministère de l’Agriculture il y a quelques années, dans le cadre du Plan National du Développement de l’Agriculture (PNDA) a permis des améliorations notables que ce soit au niveau de la production nationale ou de sa collecte.
Cependant, la filière du lait des petits ruminants et de camelin concernent des volumes difficiles à évaluer, et sont entièrement tournée vers la consommation familiale ou vers un micro-marché local. Le lait des ces animaux n’est donc pas considérés comme un produits économiquement valorisable. Compte tenu de la stabilité relative des effectifs des troupeaux ovin et caprin, l’évolution de la production laitière résulte pratiquement de l’accroissement de la production des élevages bovins.
Source:
BOUBEKEUR, Abderrahmane 2010 , Essai d’établissement de typologies d’exploitations d’élevages laitiers dans le contexte du Sud Algérien.