La composition et le contenu des constituants majeurs et mineurs définissent l’activité physiologique des huiles végétales. C’est le cas de certains acides gras qui peuvent même en faible quantité présenter de fortes activités et définir les propriétés intéressantes pour l’huile. De nombreux travaux de recherche et certaines données de la littérature (KUMAR et al., 2011 ; PEYROU et al., 1996) rapportent un intérêt grandissant sur le marché indiquant une utilisation de certaines espèces concernées par la richesse de leurs constituants dans divers secteurs d’applications actuelles avec perspectives à venir.
Celles-ci peuvent être regroupées dans plusieurs domaines : agronomiques, alimentaires, production de molécules à intérêt industriel (les intermédiaires et adjuvants chimiques) et production de molécules destinées à la santé humaine (les produits pharmaceutiques et de cosmétique). Enfin, les corps gras alimentaires jouent un dernier rôle physiologique, celui de l’apport et véhicule des vitamines liposolubles comme la vitamine E, dont la principale source est les huiles végétales.
Activité antibiotique
Les activités antibiotiques regroupent les actions des métabolites telles que antibactériennes, antivirales, antifongiques, antialguales et prosticides. De nombreuses molécules lipidiques ciblant ces activités sont recensées.
Les produits actifs composés correspondent à des médicaments qui, complexés avec des lipides, voient leur activité augmenter..De nombreux lipides possèdent une telle activité, regroupant plusieurs classes lipidiques.
Cytotoxicité et activité antiproliférative
Une supplémentation en AGPI induit une baisse de la cachexie des patients atteints d’un cancer du colon. De plus, ces acides gras (notamment les w3 et w6 EPA et GLA) possèdent une activité cytotoxique voire antitumorale sur les cellules de carcinome (WIGMORE et al., 1996, KURATKO et BECKER, 1998). Des acides gras de la famille des w3 trouvés dans les algues marines, comme les acides octa- et hexadecatetraénoïque, sont capables de stopper la production des eicosanoïdes (ISHIHARA et al., 1998).
Les sulfolipides ont montrés quant à eux leur action au niveau de l’inhibition de l’ADN polymérase a et b de mammifère, donnant ainsi lieu à une action antiproliférative sur des lignées de cellules cancéreuses humaines (OHTA et al., 2000 ; HANASHIMA et al., 2000).
Certains glycolipides peuvent aussi posséder une action antitumorale. C’est le cas notamment des glycoglycerolipides de source naturelle (COLOMBO et al., 1998; COLOMBO et al., 1999).
Enfin des phosphoglycolipides ont aussi été isolés de part leur activité antitumorale contre la leucémie (HONG et al., 1991), ou du fait de leur action antiproliférative sur le facteur d’activation des plaquettes. L’activité antiproliférative potentielle de glycolipides peut aussi induire leur synthèse en laboratoire (MICKELEIT et al., 1998).
D’après la littérature, les lipides les plus actifs au niveau des actions cytotoxiques et antiprolifératives recherchés sont sans doute les phospholipides. En effet, les phospholipides jouent des rôles divers dans le métabolisme cellulaire, notamment du fait de leur participation dans la composition de la membrane cellulaire. Le récepteur de la phosphatidylcholine, par exemple, est un signal de reconnaissance de l’apoptose. Et l’apoptose donne lieu à une redistribution des lipides membranaires (ARNOULT et al., 2001).
Un phospholipide issu d’un champignon (Physarum polycephalum) possède la capacité d’inhiber l’action de l’ADN polymérase a des cellules eucaryotes, transmise ainsi à ces dérivés synthétiques. Les dérivés des phospholipides sont aussi beaucoup étudiés, notamment les éther-lipides. Ce sont des composés non naturels, étudiés depuis que la lysophosphatidylcholine a démontré sont rôle dans les mécanismes de défense (ARNOULT et al., 2001).
Rôle des matières grasses en nutrition
La croissance, le développement et le maintien de l’organisme humain peuvent être affectés aussi bien par la qualité des lipides alimentaires que par leur quantité. Ces influences sont exercées par les niveaux énergétiques et par l’action de certains acides gras et de divers constituants non glucidiques des lipides tels que les vitamines liposolubles.
En effet, des qualités importantes de lipides sont nécessaires, voire indispensables, pour la bonne santé de l’individu. Mais on a associé un apport excessif de lipides alimentaires à un accroissement du risque d’obésité, de cardiopathie coronarienne et de certains types de cancer. Les mécanismes d’association sont complexes, variés et dans bien des cas, mal compris. Des niveaux élevés de cholestérol et de LDH sériques constituent d’importants facteurs de risques pour l’artheroschlorose et la coronaropathie.
Ces facteurs de risques et d’autres facteurs peuvent agir à des degrés divers selon, notamment, le type et le niveau d’apports en acides gras, le pourcentage d’énergie provenant des lipides totaux, le cholestérol d’origine alimentaire, les niveaux de lipoprotéines, l’apport d’antioxydants et de fibres alimentaires, le niveau d’activité et l’Etat de santé.( KANDJI, 2001).
Source d’énergie
L’homme tire son énergie de l’oxydation des trois éléments nutritifs essentiels: les protides, les lipides et les glucides. Ce sont les lipides qui fournissent la plus forte valeur énergétique (9 Kcal/g = 37,7 KJ/g), par rapport aux protides (4Kcal/g = 16,7 KJ/g) et aux glucides (4 Kcal/g = 16,7 KJ/g). Ce sont les acides gras qui confèrent cette forte quantité d’énergie lors de l’oxydation des 1ipides (KANDJI, 2001).
Les lipides fournissent une grande quantité d’énergie sous un faible volume. Forme de réserve des surplus alimentaires, ils sont stockés dans les tissus adipeux, puis libérés dans le sang et répartis dans les tissus en fonction des besoins.
Ces besoins en énergie varient suivant la taille et le poids, suivant le sexe, pendant la grossesse et l’allaitement, surtout en fonction de l’activité physique. Cela explique cette importante variation des besoins en énergie provenant des lipides allant de 15 à 40 % de calories sous forme lipidique. (KANDJI, 2001).
Source d’acides gras essentiels
Les AGE sont forcément fournis par l’alimentation et ce sont les lipides et surtout les huiles végétales qui représentent la principale source. Il s’agit essentiellement de l’acide linoléique et de l’acide alpha linolénique.
montre la composition de certaines huiles en AGE. Ces AGE jouent un rôle primordial dans la structure membraneuse et comme précurseurs des éicosanoïdes qui sont des composés puissants et hautement réactifs. Divers éicosanoïdes exercent des effets extrêmement différents et souvent opposés sur, par exemple, les cellules des muscles lisses, l’agrégation plaquettaire, les paramètres vasculaires (contractilité, perméabilité) et aussi sur Iles phénomènes inflammatoires et le système immunitaire (KANDJI, 2001).
Les AGE sont particulièrement importants pour la croissance et le développement normaux du foetus et du nourrisson,” notamment pour le développement du cerveau et de l’acuité visuelle. Les acides linoléique et alpha linolénique diffèrent sur le rapport de leurs activités biologiques. Puisqu’ils sont en concurrence pour les mêmes enzymes et ont un rôle différent du point de vue biologique, l’équilibre entre les acides gras de la série n-6 et ceux de la série n-3 dans le régime 1iliimmeennttaaiire peut avoir une grande importance. Ainsi., on pense que 1e rapport de l’acide linoléique à l’acide alpha linoléique doit se situer entre 511 et 10/1 (KANDJI, 2001).
Source de vitamines
Les matières grasses servent également de véhicules pour certaines vitamines liposolubles. Ainsi, les matières grasses de laitages contiennent des quantités notables de vitamine A (rétinol) et de vitamine D ; il en va de même de certaines huiles extraites d’animaux marins. Presque toutes les huiles végétales contiennent de la vitamine E et représentent sa source la plus riche dans de nombreux régimes. Quelques huiles, par exemple l’huile de palme rouge – renferment des quantités notables de caroténoïdes (provitamine A) que l’on trouve également dans nombre de légumes et de fruits. Les graisses animales fondues constituent une source négligeable de vitamines liposolubles.
Certaines vitamines contribuent à la protection «exogène» contre les agresseurs cancérogènes (à l’échelle moléculaire, formes actives de l’oxygène et radicaux libres). Pour la vitamine A, les progrès sont considérables sur le plan fondamental (connaissance du mécanisme d’action moléculaire, sur les gènes notamment) et appliqué (connaissance des cellules leucémiques). La vitamine D se rapproche bien des aspects de la vitamine A et agit aussi sur le tissu hématopoetique. La vitamine E, d’étude difficile, n’est pas contestée dans son rôle efficace de protection des membranes et structures cellulaires. La mesure dans laquelle la quantité de graisses contenues dans l’alimentation affecte l’utilisation de vitamines liposolubles n’a pas fait l’objet d’études approfondies chez l’homme.
On a observé que l’addition d’huile d’olive à des régimes, ne comportant qu’un faible pourcentage d’énergie sous forme lipidique, favorise l’utilisation de la provitamine A.
Rares, voire nulles, sont les preuves que, dans la gamme des rations lipidiques absorbées par l’homme, la quantité de graisses absorbée dans l’alimentation à une influence sensible sur la disponibilité de la vitamine A préformée (rétinol) ou celle des vitamines D, E, et K. (KANDJI, 2001).
Source:
AGUIEB, Zineb et MESSAI BELGACEM, Messaouda 2018 . Valorisation des arachides ( Arachis hypogea L.) cultivées à la Wilaya D’El-Oued.
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